Inconnus de gare. Regards échangés, parfois des sourires. Des bousculades aussi. Et des grognements. Toute une vie résumée en un instant.
Trois heures de retard pour le TGV 5103. J'ai tout le temps nécessaire pour m'asseoir sur le carrelage froid et sale, le dos appuyé sur le mur blanc qui ne l'a jamais été. Tout le temps pour observer les allées et venues de chacun. Les oreilles collées au téléphone, les lèvres remuée dans tous les sens. Visages de déception, de colère, d'ennui. Le bruit est continu ; les valises s'entassent en petits monticules comme les gens qui se pressent autour des panneaux d'affichage. Pas rapides, d'autres traînant sans savoir quelle direction prendre. Désordre. Raffut.
Et moi au milieu de tout ça, je ne peux m'empêcher d'écrire. Inventer des vies à ces pantins, faire un effort pour retrouver l'humanité dans la grande masse anonyme.
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Acte de vie
PoetryPetits paysages intérieurs, petites tranches de vie coupées dans la largeur et autres divagations de ma plume.