Chapitre 1

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Il est dix-neuf heures et dans une petite rue de River's hood, l'ombre légère d'une enfant ère en chancelant dans l'allée déserte. Elle laisse derrière elle quelques gouttes de sang. La tête baissée, ses cheuveux bruns lui tombent sur son petit visage plein d'hématomes. Un vieil homme approche, et elle enfonce un peu plus ses mains dans son sweat. Comme à son habitude, monsieur Thompson lui demande:

- Tout va bien, petite?

Elle grogna, mais ne répondit pas. Est-ce qu'elle avait l'air d'aller bien? Avec les larmes qui dévalaient le long de ses joues pâles? Avec son visage bouffi par les larmes? Que de questions idiotes. Que d'actes idiots. Que de coups idiots, que de larmes idiotes.

Ce soir encore, après avoir sourit, pleuré et crié, sa mère avait pris un couteau et l'avait placé sous sa gorge, dans la ferme intention de se suicider. Puis finalement,elle avait changé d'avis. Elle avait orienté la lame vers une toute autre direction, vers sa fille. Elle s'était approchée doucement, tel un prédateur voulant apprivoiser sa proie. Elle l'avait ensuite prise dans ses bras en lui chuchotant des mots réconfortants. Puis, comme prise d'un élan de haine, elle avait commencé à entailler le dos de la petite fille. Elle lui enlevait doucement la peau.

Quand elle avait entendu sa fille pleurer et hurler de douleur, elle l'avait relâchée et avait commencé à sangloter.

Malgré ses neuf ans, la petite  savait que ce n'était pas la faute de sa mère. "Maman est malade. Se disait-elle. Elle m'aime et il faut que je l'aide.

Elle savait tout çà à neuf ans.

À neuf ans, elle s'était confortée dans l'idée selon laquelle c'était normal de vivre ce qu'elle vivait. "Oui, après tout, tous les enfants ont des parents bipolaires qui les frappent, non?" Essayait-elle de se rassurer.

Mais non.

Elle était la seule.

Et puis, qu'elle le veuille ou pas, elle devait se confronter à la dure réalité, son quotidien de progéniture de malade mentale.

Tellement elle avait l'habitude qu' il arrivait des moment où sa mère avait beau la frapper, la douleur ne l'atteignait pas. Ses sens ne répondaient plus.

Donc ce soir là, après la routine de baston journalière, elle avait enfilé un sweat et était sortie prendre l'air.

Elle observait sa petite et calme ville natale, malgré qu'elle la connaissait déjà par coeur.

De nuit, ce trou perdu des États-Unis pouvait paraître effrayant, mais pour une raison inconnue, elle ne craignait rien.

C'était surprenant, puisque quiconque se retrouvait seul dans une rue très faiblement éclairée où le vent soufflait fort et où aucun bruit ne se faisait entendre à trois heures du matin, aurait pris peur.

Mais une curieuse gamine de neuf ans ne redoutait rien.

Alors qu'elle avançait toujours, une odeur d'alcool et d'urines lui parvint aux narines.

Il y avait quelqu'un derrière elle.

Elle acceléra le pas et la personne l'imita.

Puis des mains rugueuses empoignèrent fermement ses hanches. Un cri lui  glissa d'entre les lèvres.

L'inconnu, qu'elle assimilait à un homme d'un certain âge lui murmura à l'oreille d'une voix rauque:

- Qu'est-ce qu'une fillette comme toi, aussi belle ferait à cette heure dehors?

- Lâchez-moi!

- Oui, je le ferai, ne t'inquiète pas. Mais avant toi et moi, on a quelques petites choses à faire.

Il l'entraîna dans un coin sombre de la ruelle, non sans que la petite ne proteste.

Le visage de son agresseur n'était pas clair. Elle distinguait à peine ses traits.

Un sourire satisfait sur le visage, il abaissa son pantalon, et fit de même avec le pantalon de la brune alors que son coeur commençait à s'accélérer...





New York.
Une jeune femme se lève en sueur de son lit. C'est la même que celle dans le rêve, mais avec dix ans de plus. Elle a encore rêvé d'un épisode de sa jeunesse.

Cette jeune femme, c'est moi.

Juliette Adams.

Je regarde mon réveil: cinq heures trente, mais je n'ai plus sommeil. Je me dirigeai vers la salle de bain pour me mouiller le visage avant de me regarder dans la glace.

Je n'avais pas bien changé. À vrai dire, j'étais la même qu'il y a dix ans, mais avec des cicatrices en moins. Du moins, à première vue.

En attendant l'heure à laquelle je de vais me préparer, je décidai de regarder les infos. Le quotidien de cinq heures passait.

- Flash info: l'homme d'affaires Antonio Salvatore vient d'être aperçu sortant d'un hôtel, aux côtés d'une jeune femme, la troisième cette semaine...

Tandis que le journaliste déblatérait les informations, je  levai les yeux au ciel. Antonio Salvatore. Homme d'affaires richissime, propriétaire de l'entreprise Salvatore Import/Export et par la même occasion, mon patron.

Essayez de descendre dans la rue et demandez à n'importe quel inconnu ce qu'il pensait d'Antonio Salvatore, il répondraient tous la même chose: il est beau et riche, il est parfait!

À n'importe quel inconnu, sauf moi. Pour moi, tous les riches sont des égoïstes. Vivre dans l'aisance alors qu' à la porte d'à côté, des gens meurent de faim, c'est inhumain.

Monsieur Salvatore ne m'avait jamais accordé d'importance, et de mon côté, c'était pareil.

Je continuai d'écouter le journaliste blablater jusqu'à six heures, quand je partis prendre ma douche.

Alors que l'eau chaude me  brûlait la peau, je fermai les yeux.

Je me revoyai, criant et pleurant devant le cadavre blanc de ma mère, quelques années plus tôt. Cette vision changea pour laisser place à une image de moi petite, devant le miroir à contempler mes inombrables cicatrices. Un éclair passa encore dans ma tête et l'image floue d'un homme déboutonnant mon chemisier me vint. Tout cela se passa en un flash.

J'ouvris précipitamment les yeux et glissai lentement le long de la paroie transparente de la douche, tout en essayant tant bien que mal d'étouffer mes sanglots.

J'avais peut être quitté River's hood. J'avais peut-être fait semblant de tout laisser derrière moi. Mais une chose était sûre, et je le savais, mes vieux démons me traquaient.

Bonjouuuur les gens✌

Alors... je vais pas vous raconter ma life...
Bon... que dire?...
Je sais pas! Juste continuez de lire, commentez, votez et partagez!!

Ah oui faut pas que j'oubliiiiiie!:
Le prochain chapitre sera du point de vue d'Antoniiiio baby!!

Bon bah... c'était tout...

Byyyye❤

JE TE SAUVERAI.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant