Chapitre 8

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"Antonio "

<<No tengo miedo de nada. No tengo miedo de nada.*>>
<<* Je n'ai peur de rien. Je n'ai peur de rien.>>

Depuis tout à l'heure, je me répétait cette phrase. Histoire de me convaincre que tout allait bien. Mais en fait rien ne va.

Je suis claustrophobe depuis tout petit.

Et comment vous dire qu'être enfermé entre quatre murs métalliques qui donnent l'impression de se refermer un peu plus chaque seconde, n'est pas une sensation très rassurante pour moi. Il fallait que je me concentre pour ne pas perdre mes moyens. Mais pas très facile, lorsqu'on a une blonde casse- couille qui s'accroche désespérément à votre cou dans l'espoir que vous la réconfortiez.

- Rooo... Râlais-je. Lâche moi, Linda.

- Mais j'ai peur... chuchota t-elle dans mon cou.

Elle leva la tête, puis leva ses yeux embués de larmes vers moi et demanda d'une petite voix:

- Tu crois qu'on va sortir d'içi?

- Biensûr, Linda! Tu dramatises toujours tout! Les secours arriveront d'un moment à l'autre. Lui dis-je en essayant de me convaincre moi-même.

Elle déglutit, puis se redressa.

Je jetai un regard vers Juliette. Elle ne disait rien, n'esquissait le moindre mouvement.

- Juliette?...

- Mademoiselle Adams. Me coupa t-elle sec.

- Juliette? Repris-je. Est- ce que tout va bien?

- Oui. Pourquoi ça n'irait pas?

- Eh bien... on est coincés dans un ascenceur.

- Monsieur Salvatore, j'ai vécu pire, je vous assure.

- Comme quoi? Tu t'es faite violer, peut-être? Ricana Linda.

À ces mots, le regard de ma secrétaire s'assombrit et se voila.

Elle se retourna vivement vers la blonde et avant que celle-ci ne réalise quoi que ce soit, elle reçu une claque violente sur la joue gauche.

Sa bouche forma un "O" parfait et elle avanca sa main vers le visage de Juliette dans l'espoir de la frapper aussi, mais la brune intercepta et saisit d'une poigne ferme la main de sa rivale.

- Je t'interdis de parler de choses dont tu ne sais rien. Dit-elle entre ses dents. Je me suis faite compendre?

Sous le choc, Linda hocha doucement la tête et Juliette lâcha son bras. Après quelques interminables minutes de silence gênant, l'électricité revint et l'ascenseur repartit. Enfin.

Pourquoi cette réaction de sa part? Ce n'étaient sûrement que des paroles en l'air, alors pourquoi cette colère?

Peu importait de toute façon. Nous venions d'arriver au rez-de-chaussée et les petites crises de ma sécrétaire étaient loin de me préoccuper. On était enfin libres.

Linda se précipita vers le comptoir de l'hôtesse, furieuse.

- Pouvez-vous justifier ce manque de professionnalisme? Nous étions coincés dans l'ascenseur!

- Calmez vous, mademoiselle. Le problème venait du transformateur à l'entrée de la ville, et...

- Ce n'est pas mon problème! Nous...

Avant qu'elle ne dise quelque chose qu'elle allait regretter, j'intervins.

- Mademoiselle, dis-je à l'intention de l'hôtesse. Veuillez excuser ma... compagne. Elle supporte mal les espaces clos. Et à l'avenir, recommandez à votre patron l'achat d'un groupe électrogène, pour éviter que ce genre d'incidents ne se reproduise.

Elle se contenta d'ocher la tête et nous dit aurevoir, sans manquer de me lancer encore un regard aguicheur.

Dehors, il pleuvait des cordes. Le vent était violent et les raffales soulevaient les chevelures  des femmes à mes côtés.

Júan nous vit et descendit de la voiture, un parapluie à la main. Il nous accompagna à la limousine.

Sur le trajet du retour à New York, Linda s'endomit tandis que Juliette elle semblait perdue dans ses pensées.

********************************

Après une heure de route, nous nous trouvions une rue avant celle de Juliette.  Júan avait ralenti l'allure et quelques gouttes de pluie tombaient encore sur le pare brise mouillé.

Lorsque nous arrivâmes dans la rue de Juliette, un camion était stationné juste devant son immeuble et des ouvriers entraient et sortaient, cartons à la main.

Quand ma sécrétaire posa les yeux sur cette scène, ceux-ci s'écarquillèrent automatiquement. Elle ordonna à Júan de s'arrêter, ce qu'il fit sur le champ. Elle descendit du véhicule et en courant, rejoint les ouvriers.

Ne pouvant pas la laisser y aller toute seule, je décidai de la suivre au pas de course. À mon arrivée, elle discutait déjà avec l'un des hommes.

- Comment ça, je dois quitter les lieux? Demanda - t-elle d'une voix cassante.

- Je suis désolé, mademoiselle Adams, mais ce sont les ordres du patron, vous devez trois mois de loyer.

- Mais... laissez moi quelques jours... une semaine pour rassembler les cinq cent...

- Navré mademoiselle, quelqu'un a déjà racheté  vos locaux.

- Mais...

- Rapprochez vous de l'homme à la casquette rouge derrière vous, il détient vos affaires.

Elle poussa un grand cri, puis donna un coup dans la poubelle qui se trouvait à côté d'elle.

Elle alla chercher ses affaires puis regarda le camion s'éloigner.

Quand elle se retourna et croisa mon regard, ses yeux lançaient des éclairs.

- Qu'est-ce que vous voulez, monsieur Salvatore?

- Je veux t'aider, Juliette.

- Je n'ai pas besoin de votre aide. Dit-elle sèchement en me contournant, ses cartons à la main.

- Et tu vas dormir où ce soir?

Elle se figea sur plaçe et pivota lentement vers moi.

- Je... j'irai à l'hôtel.

- Avec quel argent?

- Oh! Mais j'ai de l'argent sur moi! Renchérit-elle en feignant la confiance.

- Pitié, Juliette. Râlais-je. Je travaille depuis longtemps dans les affaires, et je sais reconnaître quelqu'un qui a de l'argent et quelqu'un qui n'en a pas.

Elle baissa les yeux, et quelques instants de silence s'en suivirent.

- Viens chez moi. Dis-je soudain.

Les mots étaient sortis tous seuls. Ils avaient comme... glissé de ma bouche.

Elle leva les yeux vers moi et lâcha d'un ton neutre:

- Jamais.

- Et tu comptes dormir où?

- Sur le goudron! Ça  a l'air très confortable...

- Et froid.  Et dur. Mais c'est comme tu veux.

Alors que je tournai le dos pour m'en aller, je l'entendis m'interpeller.

- Attendez!

Je n'eus pas le temps de me retourner qu'elle était déjà à ma hauteur. 

- Je veux bien aller chez vous. Mais provisoirement. D'içi un mois à ma prochaine paye, j'irai à la recherche d'un appartement.

- Sans soucis, Juliette.  Mais en attendant, monte dans la voiture. On va " à la maison".

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⏰ Dernière mise à jour : May 23, 2019 ⏰

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