« Merde »

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Il appuie d'un coup sur l'accélérateur et tourne à un embranchement.

« C'est pas par ici que j'habite !

— Je sais. Mais on va enfin pouvoir avoir une conversation tous les deux. »

Ma bouche s'ouvre mais aucun son n'en sort. Je le regarde. Son visage illuminé en alternance grâce aux lampadaires disposés sur les trottoirs.
Son visage est fermé comme ses mains fermement sur le volant.

« Tu as toutes les raisons du monde de me détester.

— Ouais je les ai toutes.

— N'enfonce pas le couteau dans la plaie.

— J'vais lui enfoncer autre chose moi. » je chuchote.

Il lève les yeux au ciel et s'arrête à un feu rouge. Je le sens me regarder, je décide de le fixer.

« Dit-moi à quoi tu penses ?

— Bah, tu vois les poissons, tu crois qu'ils voient l'air ? Parce que nous on voit l'eau mais pas l'air donc eux ils voient l'air mais pas l'eau. »

Il appuie son front contre le volant.

« T'es vraiment immature.

— Dit celui qui a demander en mariage une autre femme.

— Tu peux pas te comporter en adulte ?!

— J'ai vingt et un an ! J'en ai pas vingt-six, j'suis désolée de ne pas avoir autant de maturité que toi ! »

Le feu passe au vert et il accélère. Je regarde le paysage. Le cadre me semble soudain très familier. La bibliothèque Paulo Coelho.

« T'essaie de faire quoi là ? » Je demande énervée.

Il ne me répond pas et continue de fixer la route. Le restaurant Reine. Le premier restaurant français où j'ai mangé.

« J'ai rencontré Carolina après un match. Elle était venue nous féliciter après le match, il y avait de la musique et de l'alcool. Ensuite, on est allés en boîte et c'est parti en couilles. Je l'ai embrassé. J'étais bourré, je ne comprenais rien.
Rafinha et d'autres me disaient d'arrêter. » Donc ils étaient au courant, je me mords la lèvre de rage. « Elle avait enregistré son numéro dans mes contacts et nous nous sommes revus plusieurs fois. Des sentiments pour elle ont commencé à se développer. Et puis je l'ai demandé en mariage.

— Je m'en fous complètement. »

Mon téléphone vibre. Angela.

♥️Angyy♥️

Rentres immédiatement.

Merde.

« Ramène-moi chez moi. »

Il souffle.

« Neymar ?

— Oui ?

— Pourquoi tu ne m'as pas quitté ?

— Parce qu'on avait un fils.

— On a s'il te plaît, à ce que je sache il n'est pas mort. »

J'ai jeté un froid dans la voiture. Il s'arrête au feu. Puis redémarre. Après quelques minutes, il s'arrête devant chez moi.
Je sors de la voiture puis claque la porte avant d'ouvrir le portail et d'entrer dans ma propriété.

Je marche jusqu'à ma porte d'entrée, je pousse doucement la poignée et entre sur la pointe des pieds. 

Angela m'attend devant la porte son visage est fermé et ses yeux me transpercent. Elle s'approche de moi pendant que je referme la porte en priant pour ne pas me faire soulever. Je souffle puis me retourne vers elle.

« C'est quoi ça ? »

Son ton est agressif, elle tend son téléphone vers moi. Une vidéo de Carolina et moi tourne sur Instagram.

« Je peux tout t'expliquer. »

J'ai l'impression d'être une ado pour toutes les personnes de ce monde.

« Quand est-ce que tu vas grandir ?! T'as plus seize ans !

— Je n'ai rien fait dans cette histoire. J'y suis pour rien ! Pourquoi tout le monde me répète la même chose.

— T'y es pour rien ? Tu ne t'es pas battue peut-être ? Pense un peu à Davi, quelle éducation tu vas lui donner !? »

Je m'approche d'elle.

« Tu n'as rien à me reprocher sur l'éducation de mon fils, je lui offre tout, il vie dans le confort le plus total.

— Tu lui offre tout mais bien sûr et une mère mature, normale et qui lui fournit une vraie éducation tu peux ça ? C'est pas en donnant tout à son fils qu'on l'éduque.

— Sors de chez moi. »

Elle me fixe en me méprisant du regard. Je déteste son regard hautain.

« Maintenant. »

Elle attrape son sac et ses chaussures. Pourquoi tout le monde peut me traiter d'immature parce que je n'ai que vingt et un ans. Elle claque la porte.

« Merde. »

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