Chapitre 1. Un sacré coup de pelle

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Maxime avançait à pas de loup jusqu'à l'embrasure de la porte de la cuisine, ses yeux à la recherche du moindre mouvement. Il n'y avait personne. Aucune présence ne se manifestait. Elle pouvait reprendre son souffle et continuer son chemin vers le frigo. Elle devait manger quelque chose. N'importe quoi. Elle ne pourra passer à sa dixième année sur cette terre avec l'estomac aussi vide qu'un puits desséché.

- Kof kof.

Maxime se figeait la main sur la poignée du frigo. Elle ne savait que trop bien qui était dans son dos. Avec un semblant de courage elle se retourna vers un homme de grande taille aux cheveux brun comme sa barbe mal taillée. Tout habillé de cuir, toujours prêt à monter sur sa moto dont il était si fier, il toisait la jeune fille de son regard noir.

- Je peux savoir ce que tu fais là gamine ?

- Je... Je voulais juste prendre un truc à manger, j'ai vraiment faim.

- Tu allais voler un truc à manger plutôt, corrigea-t-il. Ne t'ai-je pas gentiment offert un repas complet récemment ?

Elle se retint de lâcher un rire moqueur. Son soi-disant repas complet était les fonds de plats qu'elle devait partager avec son immonde doberman.

- Octave à tout mangé, j'ai rien avalé de la journée.

- Est-ce un problème ? T'as pas l'air morte de faim. Je ne vois donc pas de nécessité de te nourrir aujourd'hui.

- Mais-

- Point final. Retourne travailler.

Elle regarda sans émotions l'homme haineux sortir de la cuisine. Il était clair qu'elle devra se passer de repas pour la journée.

***

Le ventre de Maxime gargouillait alors qu'elle enfonçait la pelle dans la terre du jardin. Celle-ci assez profonde, elle la sortit. Une bonne quantité de terre dessus, elle la balança derrière son épaule. Cela avant de la renfoncer et de recommencer encore et encore pendant des heures. Elle était en train de creuser une piscine pour son beau-père.

Lui était-ce vraiment utile sérieusement ?

Il aimait les belles choses et se servait de sa belle-fille pour les obtenir. Elle avait déjà construit une terrasse, un belvédère, une cabane, la niche du chien et diverses choses. Tout ça toute seule alors que l'homme qui se faisait appeler Adam Mitch était en train de siroter sa bière devant son match de foot. Il était tranquillement dans le salon, des chips plein la bouche alors qu'elle se cassait les bras à creuser, creuser et creuser toujours plus profondément.

Elle y mettait toutes ses forces, tapant avec rage en criant à chaque coup de pelle qui semblait plus dur au fur et à mesure que le soleil descendait dans le ciel. Elle n'en pouvait plus. Elle avait mal au dos, aux bras, aux épaules, aux mains, à son estomac plus que vide. Pourtant elle savait qu'elle ne pourra s'arrêter que quand la cloche sonnera. Pas avant. Surtout pas avant.

Pour l'instant elle poussait toujours la pelle vers le bas. Elle allait donner un énième coup de cet outil rouillé quand le plus beau des bruits résonnait à ses oreilles ; La sonnerie de la cloche. Automatiquement, elle libéra ses mains de cette pelle de malheur, la balançant loin d'elle. De suite après, elle s'écroula par terre les membres raides et s'effondra en larmes, épuisée. C'était incontrôlable. Il fallait que ça sorte. Son mental la lâchait. Elle avait mal partout. Aucun de ses muscles n'étaient épargnés. Elle plaquait ses mains sur ses yeux ne pouvant s'empêcher de laisser sortir sa fatigue.

LE  MONDE  DE  MAXIMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant