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         Il était déjà 3 h de l'après-midi quand Torres se mit en route pour la villa de Kira Woods. Son cheminement jusqu'à la villa traversa par la plus grande joie la route de la villa de Mickael Firmin. La villa de la victime était juste à quelques pattés de maison de la villa Woods. Il décida de faire un arrêt pour inspecter de nouveau la scène de crime.

Le commissaire entra dans la villa, la villa était impressionnante de l'extérieur mais l'intérieur reflétait de la chaleur, de la familiarité. Torres aimait bien cette sensation de plénitude même si ça faisait déjà longtemps qu'il n'avait ressenti ce sentiment de paix et de famille. Il pensait d'ailleurs ne jamais avoir ressenti cela. Des photos de familles décoraient le mur, des albums de disques étaient étalés dans une sorte d'armoire au niveau de l'entrée. Cette villa représentait un havre de paix pour Firmin. Le tueur avait peut être choisi la villa pour cette raison : C'était un lieu de calme, de famille, sans drame, sans un quelconque ressentiment. Sous les cadres de photo, il repérait un portrait de Mickael Firmin. Il se rapprocha pour mieux regarder. La victime avait été un bel jeune homme, souriant aux cheveux longs et aux traits fins.

Torres se trouvait dans la chambre de la victime. Le corps avait déjà été emmené. Il ne trouvait rien. Les mains protégées par les gants de latex, il se mit à chercher des traces, des preuves que la police aurait manquées. Il s'approcha de l'endroit où la victime avait mis son congélateur. Celui-ci avait déjà été emporté par la police. Mais un fait le troubla. Il y avait deux traces de congélateur. Comme si il y avait eu deux congélateurs dans la chambre. Un prêt de la fenêtre et un autre prêt du lit. Il s'accroupit au niveau des traces de congélateur qui était prêt de la fenêtre et remarqua que celui avait été poussé jusqu'au niveau du lit. Les circonstances du meurtre se précisaient. Le tueur avait poussé le congélateur jusqu'au niveau du lit, puis avait balancé le corps inerte de la victime là-dedans. Le congélateur était petit donc n'importe qui pouvait le pousser.

Mais pourquoi s'être donné tant de mal ? Pourquoi n'avoir pas abandonné le corps dans le lit après le meurtre ?

Le commissaire ôta ses gants puis admira la chambre de la victime. Cette chambre était rangée adéquatement. Le lit était disposé de telle sorte qu'il communiquait directement avec le piano de la victime. De l'autre côté de la pièce se trouvaient les autres instruments de musique de celui, avec des disques d'or rangés sur une étagère. Mickael Firmin aimait réellement cette chambre se disait le commissaire. Et il pensait que rare sont les personnes que celui-ci aurait emmené dans cette chambre. Dans tous les cas, Torres tenait désormais une certitude.

Son assassin connaissait bien la victime et cette chambre.

Le commissaire sortit de la villa et se décidait à marcher pour aller dans la villa de Kira Woods. Il voulait évaluer combien de minutes cela aurait pris à quelqu'un qui vivait proche de la villa de la victime. Ce quartier était celui des riches de Tian. Et il y avait plusieurs résidences les unes à côté des autres. Même la résidence du directeur artistique Renes était proche de la villa de Firmin. Torres longea la route et faisait le point des villas qui se trouvaient dans le secteur.

Arrivé près de la route transversale, il remarqua de l'autre coté la villa de la doctoresse. Une villa impressionnante, la plus impressionnante de toutes les villas du coin. Elle reflétait un sentiment d'antiquité et de modernise à la fois. Les couleurs blanches et jaunes de la villa relevèrent son côté simple et attirante. Debout devant le portail de la villa, Torres se décida à sonner. Au bout d'une minute, personne ne venait ouvrir, alors il enclencha le poignet et entra dans la villa. Il se trouvait déjà au salon, perdus dans ses pensées en admirant les lieux. Kira Woods était vraiment une femme simple. Le salon donnait directement accès à une petite chambre rangée pour servir de bibliothèque. Des livres. Il y en avait des tas, de tous types et de toutes catégories. Le commissaire parcourra chaque rangé, il y avait plus de livres criminels parlant de comment tuer sans se faire attraper à comment disséquer un corps et le faire disparaitre à jamais. Il ne comprenait pas vraiment l'obsession de cette femme pour ces genres de livres.

-C'est vous le commissaire ?

Torres tourna la tête. Une silhouette féminine se trouvait à l'entrée du salon les bras croisés sur la poitrine, le regard brillant et éteint à la fois. Elle devrait avoir le même âge que Firmin ou un peu plus. Ses cheveux courts et bruns ressortaient ses yeux aux couleurs bleus océans. Torres se plongea dans ce regard, la beauté de cette jeune femme se remarquait aussitôt quand elle entre dans une pièce.

-Je suis Roger Torres. Commissaire de police. Déclara-t-il.

-Vous entrez chez les gens souvent comme ça ?

-Toutes mes excuses. La porte était ouverte et j'ai sonné sans succès.

-Allons au salon principal. Fit la jeune femme avec un sourire.

Le commissaire découvrait un salon beau, avec des trophées qui décoraient une table à côté des canapés. Il n'y avait aucune photo, contrairement dans la villa de Firmin. La jeune femme n'était aucunement triste, pour quelqu'un qui venait de perdre son amant. Elle paraissait joyeuse et affichait toujours ce sourire qui mettait une bonne ambiance dans la villa.

-Asseyez-vous. Dit-elle au commissaire en lui montrant une place de l'autre côté du canapé où elle se trouvait déjà.

- Comment est-il mort ? reprit-elle.

-Les poignets tranchés par un scalpel puis poignardé à plusieurs reprises et mit dans un congélateur.

-Sombre comme meurtre. Déclara-t-elle toujours avec ce sourire.

-Vous ne semblez pas triste pour quelqu'un qui vient de perdre son petit ami.

-Je couchais juste avec Mickael. Il n'y avait aucuns sentiments entre nous. Il était d'accord pour ce partenariat.

-Donc vous ne l'aimiez pas ?

-C'est quoi l'amour selon vous Torres ?

-Avez-vous vu la victime hier, Madame Woods ? demanda Torres pour éviter de parler de lui.

-Oui. Nous nous sommes vus à l'hôpital pour manger pendant ma garde. Puis il est rentré chez lui. Il devrait composer une chanson m'a-t-il dit.

-Quelqu'un peut le confirmer ?

-Commissaire Torres, je ne regarde pas autour de moi pour rechercher un alibi quand je marche en ville.

Kira se leva brusquement et reprit :

-Je pense que cette conversation est close.

-C'est moi qui décide de quand on finit ou pas Madame Woods.

L'expression de la jeune femme changea. Son regard était devenu sombre, ce que le commissaire remarqua toute de suite.

-Je ne suis pas obligée de vous répondre, Torres.

-Soit vous le faites, soit vous me suivez au poste. Dit Torres, un peu sur les nerfs.

-Lisez moi mes droits ou sortez de chez moi. J'ai plus envie de parler.

Le commissaire ne comprenait pas ce changement soudain de la jeune femme. Il n'y avait pas longtemps, elle était souriante et en un court instant, elle paraissait renfermer.

Soudain, Torres reçoit un message : La légiste a fini l'autopsie, elle veut vous voir.

Il se leva et se dirigea vers la porte de sortie. Avant d'enclencher le poignet, il regarda par-dessus son épaule.

-J'attraperai le fils de pute qui a tué Mickael. Donc attendez-vous à m'avoir dans vos pattes jours et nuits. Déclara-t-il à l'attention de la jeune femme puis sorti de la villa.

Instinct Dominant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant