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           Debout devant la baie vitrée de son bureau, Roger réfléchis à une manière de mener de façon engagée cette enquête sans faire de vape. Il attend les deux officiers qui ont patrouillés cette nuit pour avoir plus d'informations avant de commencer son enquête. Le commissaire a été élevé par son père qui l'a envoyé dans le pensionnat de Tian à l'âge de 14 ans pour ses études. C'était parfait pour Roger car celui-ci voulait s'éloigner de tous liens affectifs qui pourrait l'influencer ou causer un sentiment de peur chez lui. Pour Roger, la peur engendre la peur. Et il détestait ressentir ce sentiment.

Il ouvre son bureau après quelques grincements de porte qui le sortaient de ses souvenirs. Ce sont les deux patrouilleurs avec leur chien.

-Bonjour commissaire Torres. Disent les deux patrouilleurs.

-Bonjour. Officiers ?

-Martel et Arlington. Répondit un officier en montrant son second.

-Asseyez-vous je vous en prie. Dit Torres en désignant deux chaises en face de son bureau.

-Alors, comment avez-vous découvert le corps ? Reprit-il.

Les deux officiers se regardent pendant un laps de temps afin se décider de qui raconterait la chronique de patrouille de cette nuit. L'officier Martel prit finalement la parole.

-Nous marchions au bord de la voie menant vers la villa de Firmin quand sa femme de ménage entra en collision avec nous. Nous avons vu son air paniqué qui d'habitude était radieux.

-Vous connaissez la femme de ménage ? demanda Torres.

-Commissaire, c'est une petite ville. Tout le monde connait tout le monde.

-Moi je ne connais pas tout le monde. Dit le commissaire. Mais continuez, je vous en prie.

-Alors je disais que nous l'avions rencontré toute paniquée. Elle nous a expliqué que Firmin était mort. Nous avions toute de suite accourus dans la villa et avions fait le constat. Continue Martel.

-Où se trouvait le congélateur à votre arrivée ?

-Au milieu de la pièce. Ce n'était pas le cas quand vous étiez passé sur la scène de crime ?

-Oui. Je voulais que vous me le confirmiez.

-Cela avancera dans votre enquête ?

-Non. Mais j'aime que les choses soient claires.

Torres marqua un temps, puis reprit :

-Selon vous comment l'assassin s'y est pris pour disposer le corps dans cette position ?

-Le congélateur était déjà dans la chambre de Firmin, selon sa gouvernante. Apparemment il y disposait ses breuvages alcoolisés pour ne pas à avoir à descendre dans le salon principal pour se rafraichir.

-Et où sont passés toutes ces boissons ?

-Aucune idée.

-Mais, je pense qu'une fois Firmin mort, l'assassin a vidé le congélateur et l'y a mis. Reprit l'officier.

-Il faut donc une force sacrée à l'assassin, si je suis votre théorie.

-Pas forcément. Firmin était un jeune assez maigre. L'assassin peut bien être une femme ou un homme avec un poids normal.

Torres réfléchit à cette théorie et reprit :

-Connaissez-vous des gens dans son entourage qui pourrait lui vouloir du mal ? Je demande cela parce que vous connaissez tout le monde.

-Non. Personne. Firmin était plutôt très fêtarde et aimable avec tout le monde. Depuis la mort de son père, il s'est fait moins rare dans le monde de la musique. Mais depuis qu'il a entamé sa relation avec la doctoresse, il était devenu plus satisfait.

-La doctoresse ? Kira Woods ?

-Oui. Elle –même.

-Que savez-vous de cette femme ? demanda Torres

-Elle est exagérément riche pour une jeune femme près de la trentaine. C'est tout ce qu'on peut dire sur elle. Elle est très réservée et secrète. Il va vous falloir enquêter sur elle si vous voulez en savoir plus.

-Apparemment « connaitre tout le monde »n'est pas vraiment votre fief comme vous le prétendez.

-Très drôle commissaire. Kira Woods n'est pas de Tian, reprit l'officier.

-Okay. Je vous remercie de votre coopération dit Torres en se levant pour serrer la main des deux officiers.

-A bientôt. Répondit les deux officiers en quittant le bureau de Torres.

Le commissaire se lève de nouveau et fixe la baie vitré de son bureau. Tian reste une belle ville malgré la fraicheur de ce temps inhabituel qui glaçait tous les os du corps et le commissaire est assez heureux de vivre dans ce petit comité des habitants de cette ville. Il s'apprêtait à sortir de son bureau, quand Macdonald entra.

-Commissaire, je viens de raccrocher avec Kira Wood. Elle vous attend chez elle.

-Il était temps. Bon travail Macdonald.

-Je n'ai fait que mon travail.

-Vous n'aimez pas les compliments vous.

-Si. Mais quand ça vient du commissaire Torres, il ne faut pas trop se réjouir.

-L'insolence fait partir des mots d'ordre de la police maintenant? Demande le commissaire.

-J'ai appelé les agents de la police internationale, ils me reviendront d'ici demain avec les informations sur le passé du docteur Kira Woods. Dit Macdonald pour éviter la question du commissaire.

-D'accord. Tenez-moi informer. Je me rends de ce part chez la doctoresse.

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