Miel D'éternité (Demain nous appartient)

Chapitre 3 : La soirée battait pourtant son plein..

La douce soirée d'été était en train de battre son plein. Clémentine avait un sourire radieux en discutant avec Chloé et Alex. Maxime, lui, ne quittait pas son téléphone des yeux. Il faisait un tour sur les réseaux sociaux, instagram, snap et postait des photos de Judith et lui sur ces derniers. Tout le monde avait le sourire aux lèvres et rigolait tels des enfants. 

Quelques sujets de discussions plus tard, Chloé décida de venir aux choses sérieuses. La vie de Clémentine. Elle n'avait pas osé en parler avant par peur de braquer Clémentine et puis, ces dernières n'étaient pas si proches. Maintenant, Chloé sent qu'elle peut lui poser des questions, sans pour autant être trop indiscrète.

Chloé : Tu nous as pas dit grand-chose sur toi, Clémentine. On ne sait même pas s'il y a un "Monsieur Doucet" dans ta vie. 

Clémentine se braqua instantanément. Elle est très pudique et n'aime pas étaler sa vie qui a pourtant été très heureuse jusqu'ici. Face à l'insistance dans le regard de Chloé, elle se décida à en dévoiler sur sa vie, essayant de restreindre les infos.

Clémentine : Oui, il y a un Monsieur Doucet. Mais il est à Toulouse avec notre fille.  

Chloé : Oh, tu as une fille ? 

Clémentine : Oui, Garance. Elle a 17 ans, comme Maxime. 

Chloé continua de converser avec sa collègue. Elle a plus appris qu'elle espérait sur la vie de cette dernière. 

Clémentine, de son côté était gênée mais n'essayait de ne pas le montrer. Olivier, son mari, lui manquait. Juste avant son départ sur Sète, lui et elle ont décidé de faire un break, ne supportant chacun pas la routine immense qui s'était installée dans leur couple depuis quelques années déjà, 3-4 ans si ce n'est plus. Après 20 ans de vie de couple, ce n'est pas très étonnant. Mais Clémentine a besoin chaque jour de renouveau, de vivre de nouvelles aventures, d'où son choix de faire des remplacements.

Découvrir plusieurs villes, se déplacer à moto dans la région et connaître de nouvelles personnes était une joie immense pour elle. Elle adorait le contact avec les gens, avec des collègues différents plusieurs fois par mois. Rares étaient les remplacements qui duraient plusieurs semaines comme celui qu'elle était en train d'effectuer au lycée Paul Valéry. Elle est là depuis quelques jours seulement, et apprécie déjà cette ville à sa juste valeur. 

Clémentine rêvassait; coude posé sur la table et main sur sa joue, fixant l'étang et ses beaux paysages. Dans ses pensées il y avait son mari et sa fille. Surtout sa fille. Depuis vendredi, elle n'a plus aucune nouvelle et s'inquiète, pourtant de son côté Garance essayait tant bien que mal de vivre une vie normale avec une mère absente très régulièrement de la maison familiale. 

Chloé, mécontente et gênée de voir son fils accroché à son téléphone en présence de quelqu'un lui prit des mains.

Maxime : Je peux savoir ce que tu fais, là ?

Chloé : On a une invitée, Maxime. Un peu de respect. Même Judith et Margot parlent.

Maxime (se levant et se dirigeant vers la maison) : Ouais, bah je ne suis pas Margot ni Judith, d'accord ? 

Clémentine : Maxime, ne t'embête pas et reste. Cela ne me dérange pas, tu es un ado, c'est normal.

Maxime : Alors expliquez ça à ma mère. Non, car ce n'est pas comme si plusieurs fois en un an ils ont failli divorcer sans penser à ce que je pouvais ressentir. On préfère être sur mon dos et critiquer chacun de mes faits et gestes.

Chloé : Maxime ! Notre vie ne concerne que nous !

Maxime : Tu te gênes pourtant pas à demander à Clémentine de raconter la sienne !

Chloé : C'est encore ta prof, donc Madame Doucet, s'il te plaît.

Clémentine (voyant l'ambiance s'alourdir) : Euh... Je vais vous laisser. 

Chloé acquiesce honteusement et raccompagna Clémentine à la porte, un léger faux sourire sur le visage. Elle se retourna vers Maxime, agacée.

Chloé : Mais qu'est-ce qui t'a pris ?!

Maxime : J'ai simplement dit la vérité. 

Chloé : Maxime, on...

Maxime : Maman, lâche-moi. Demain, j'irai une fois de plus m'excuser auprès de ta collègue, Madame Doucet. (Dit-il en insistant sur le nom de sa prof.) J'ai compris.

Maxime se dirigea dans sa chambre en repensant à cette soirée et aux éclats de rire si communicatifs de sa prof. Pourtant, elle ne lui a adressé aucun regard. Il aurait aimé. Toute la soirée, pourtant collé à un écran, il aurait voulu recroiser le fameux regard de sa prof et ses yeux, qu'il trouvait magnifiques. Mais il le sait, demain il a vie de classe avec cette dernière. Il mettra, cette fois-ci, toutes les chances de son côté.