BAKA

Partie 5

Chapitre 5 :

« Baka, viens ici, » appela Lucius d'une voix neutre alors qu'il ajustait le col de sa robe.

La grosse bête arriva en courant depuis la salle d'eau où elle s'était endormie sur le tapis de bain en attendant que Lucius prenne sa douche, et glissa sur le parquet bien ciré de la chambre.

Baka faisait maintenant une bonne cinquantaine de kilos. Il était juste un peu plus petit et plus fin qu'une panthère et apparemment, sa croissance s'était enfin arrêtée au grand soulagement de Lucius qui commençait à se demander s'il ne devait pas faire agrandir son lit.

Il sourit et s'agenouilla devant la bête. Lui qui avait toujours eu horreur de s'agenouiller, trouvant ce geste avilissant, le faisait volontiers pour son chat.

« Ce soir, tu restes seul ici Baka. »

Le félin se mit aussitôt à gémir, le regardant droit dans les yeux et Lucius ne put s'empêcher de sourire à nouveau.

« C'est la soirée pour fêter la nouvelle année au Ministère et je me dois d'y être avec ma femme et mon fils. Tu ne peux pas y venir... Personne ne doit connaître ton existence, c'est dangereux... »

Baka gémit à nouveau et releva son imposante tête pour venir lécher la joue de son maître.

« Arrêtes ça... » grogna l'homme, sans pour autant se fâcher.

Après un nouveau gémissement, plus léger cette fois, l'animal partit sur le balcon, traversant la porte fermée comme d'habitude, et sauta de la balustrade pour aller dans la forêt.

Lucius soupira.

Baka allait bouder lorsqu'il rentrerait, mais il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Depuis son abandon chez Severus, environ deux mois auparavant, le félin avait du mal à lui refaire confiance.

Lorsque Lucius l'avait ramené, il était déshydraté et amaigri, Severus l'avait soigné mais avait avoué qu'il s'était tout simplement laissé mourir et que si Lucius ne l'avait pas trouvé, il serait mort le lendemain tout au plus.

Depuis que Lucius avait trouvé le fameux lien, il le laissait ouvert en permanence. Ce n'était rien de vraiment concret, il ne pouvait pas savoir quand Baka avait faim, ou était heureux c'était juste... rassurant. Ils pouvaient, grâce à cela, savoir si l'un ou l'autre était en danger.

Il se redressa et sortit de sa chambre pour se rendre dans celle de son épouse. Il frappa et entra lorsqu'il en eut la permission.

« Prête, très chère ? » demanda-t-il en admirant la silhouette de Narcissa.

« Toujours prête lorsqu'il s'agit de faire baver tous ces idiots de bureaucrates. »

Lucius sourit. Il était fière de son épouse.

Elle était vêtue d'une robe bleu nuit et parée de bijoux d'argent. Son bustier mettait en avant sa belle poitrine et son cou fin et pâle, dégagé de tous cheveux blonds par une magnifique broche en forme de serpent. Elle était vraiment splendide et Lucius ricana à l'idée de tous ces hommes qui le jalouseraient.

Tendant le bras à sa femme pour qu'elle s'y accroche, ils partirent en direction du Grand Salon dans lequel Draco devait être en train de les attendre maintenant, fraîchement rentré de Poudlard pour les vacances

Il était effectivement là. Parfaitement âpreté dans son costume intégralement noir.

Draco était un mélange parfait entre sa virilité et sa force et la grâce délicate de Narcissa. Il avait aussi cette froideur savamment calculée et s'il n'était pas aussi dur et froid que son père, il était tout aussi calculateur et savait très bien le cacher.