Partie 11

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Chapitre 11 :


Trois mois...

Trois mois que Lucius pataugeait dans le filet du diable sans aucune avancée !

Il était sur son lit en costume trois robes, regardant la forme sombre de Baka, endormi à ses pieds. Ils en étaient revenus à ça, un vulgaire chat dormant sur les draps et qui disparaissait à l'aube pour chasser son déjeuner.

Et qui te dit que je le veux aussi Lucius ?

Cette phrase résonnait encore dans son esprit de la façon la plus désagréable qui soit.

Trois mois auparavant, Potter avait sorti ce propos incongru.

Lucius ne l'avait pas cru au début et avait seulement ricané, puis le jeune homme l'avait repoussé et fait basculer sur le lit. Il l'avait fixé avec colère et débité un discours qui l'avait cloué sur place.

« Je ne t'appartient pas Lucius Abraxas Malfoy ! Je ne suis pas ta chose et ce n'est certainement pas à toi seul de décider si oui ou non nous serons amants ! Le fait que nous soyons liés ne veut pas dire que nous sommes faits pour être en couple. Le fait que tu sois un maître et moi le familier ne veut pas dire que tu me domines d'une quelconque façon. Je ne t'envisage pas de la sorte et si c'est ce que tu veux toi, tu vas devoir m'en convaincre. »

Et après un dernier regard noir, il s'était transformé en Baka pour rejoindre le pied du lit et se rouler en boule sans plus de considération.

Depuis, Lucius était passé par différents stades.

L'incrédulité tout d'abord. Cet état l'avait fait rester immobile de façon assez idiote durant de nombreuses minutes, ressassant ce qu'il venait d'entendre. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer.

Certes, il n'avait pas fait la cour à Potter, ne l'avait pas abreuvé de son charme et de mots doux, n'avait même pas envisagé que l'autre homme avait son mot à dire dans l'histoire. Il avait été tellement pris dans ses propres tourments qu'il en avait oublié ce détail. Ce n'était tout de même pas une raison pour l'envoyer paître de cette façon !

Voilà ce qui était venu ensuite : la colère.

Comment ce petit avorton osait lui parler de la sorte. Il n'était pas un vulgaire sorcier, il était un Lord et le fait que Potter soit un protégé de Merlin ne changeait rien.

Avec hargne, Lucius avait réajusté ses couvertures et lancé un regard dédaigneux à la forme noire. Il avait mis du temps à s'endormir cette nuit-là, essayant d'oublier l'humiliation qu'il avait vécu et l'excitation qu'il avait ressentie lorsqu'il avait vu Potter le surplomber, les yeux lançant des éclairs, les cheveux ondoyant légèrement...

Le lendemain et pour les deux semaines suivantes, Lucius n'avait pas adressé une parole ou un regard à Potter, ni même à Baka. Il se contentait de chercher presque inconsciemment sa présence et avait remarqué avec un sourire narquois que Potter faisait la même chose, sans pour autant en paraître gêné.

Ça avait été donc au bout de deux semaines que Lucius avait accepté le fait qu'il n'avait pas abordé Potter de la bonne façon. Il n'avait pas reconnu oralement son erreur, mais s'était agenouillé devant Baka un soir, et l'avait serré dans ses bras, sans le moindre mot. Le félin s'était mis à ronronner, ce que Lucius avait pris pour l'acceptation de son pardon silencieux.

La semaine suivante, Potter avait décidé de sortir à nouveau. Il maîtrisait bien sa magie et avait hâte de revoir ses amis. Il devait aussi parler à Dumbledore et intégrer l'Ordre du Phoenix. Il avait prévu de révéler son statut de protégé de Merlin, ainsi que la grande confiance qu'il accordait à Severus Snape, mais pas plus. Pas un mot sur Lucius ni le fait qu'il logeait au manoir Malfoy.

BAKAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant