Reborn [Fred Weasley] [Terminé]

2. attaques

Le regard perdu au loin, en direction des reflets du soleil sur le lac noir, les sourcils froncés d'un air visiblement inquiet, le visage tiré par la fatigue et les mauvaises nouvelles arrivant au compte goutte, la directrice de l'école de sorcellerie de Poudlard ne semblait pas avoir entendu des pas se rapprocher d'elle. 

La tour d'astronomie, comme pour bon nombre de personnes, lui permettait de réfléchir plus au calme, sans les perturbations des bavardages des étudiants dans les couloirs ou une quelconque requête de la part de l'un des professeurs du château, ou des discussions entre les personnages des tableaux accrochés aux murs de son bureau. 

- Minerva, il y a eu un nouveau blessé ce matin...

La vieille femme, les cheveux tirés en un chignon sévère au sommet de son crâne, se retourna lentement vers son interlocutrice, Madame Bibine, le professeur de vol. 

- Encore un sombral, je pense. Un élève de Serdaigle faisait une démonstration assez près du sol, lorsqu'il a semblé être percuté par quelque chose, et est tombé de son balais. J'ai pu ralentir sa chute et limiter les dégâts autant que possible, mais l'impact causé par l'animal lui a cassé un bras. Il est à l'infirmerie sous les soins de Madame Pomfresh, mais je me devais de vous informer des événements. 

D'un air las, la directrice laissa échapper un soupire. Les événements tels que celui-ci ne faisaient que se répéter à un rythme de plus en plus fréquent ces dernières années. Des sombrals devenant agressifs, des cris de Mandragores plus violents qu'à l'accoutumée, causant de nombreux malaises lors des cours de botaniques, le saule cogneur agité en permanence sans raison apparente, des strangulots et des sirènes trop près des plages... 

C'est comme si la nature devenait folle. Les animaux devenaient fous et violents, les plantes agressives, la forêt interdite de plus en plus dangereuse. Même Hagrid avait du prendre quelques jours de congés pour se reposer après une attaque de licorne qui avait failli lui coûter la vie. Le garde chasse ne s'aventurait désormais jamais seul dans les bois, toujours accompagné non seulement de son chien Crockdur, mais aussi d'un autre professeur au moins. 

- Il faut en informer le Ministère ? 

- Je vais écrire à Kingsley, répondit-elle en commençant à descendre les escalier pour rejoindre son bureau, mais j'ai bien peur que les sombrals ne soient à nouveau considérés comme dangereux... 

- Hagrid ne peut donc rien faire ?

- J'ai bien peur que non. Il fait déjà tout ce qu'il peut, et j'ai même quémandé de l'aide à Silvanus Brûlopot, mais les comportements des animaux restent incompréhensibles. 

Plus les deux femmes se rapprochaient des couloirs, plus le brouhaha des discussions des élèves leurs parvenait. Incessant et joyeux, il réconfortait autrefois le cœur de la directrice, mais semblait à présent l'inquiéter. 

Les attaques d'animaux fantastiques et de plantes magiques menaçaient en permanence les élèves, qui ne se rendaient compte de rien. 

- Merci de m'avoir informée Renée, je vais faire le nécessaire. 

Le professeur s'éclipsa après un léger signe de tête, laissant la directrice seule au milieu des étudiants qui commençaient à se diriger vers la Grande Salle pour le dîner. 

Pénétrant dans son grand bureau, elle poussa un profond soupire, et lança un regard nostalgique au tableau de son prédécesseur.

- Oh Albus, comme j'aurai aimé que vous soyez là...

Le vieil homme, dans son tableau, lui fit un chaleureux sourire, sans pour autant lui répondre. 

La première attaque était survenue à la rentrée de septembre 1998, lorsqu'une diligence sensée transporter les élèves du Poudlard Express au château s'était perdue dans la forêt interdite. Heureusement, la carriole transportait essentiellement des élèves de sixième et septième année, qui avaient participé quelques mois plus tôt à la bataille de Poudlard, et ils avaient fait preuve d'un sang froid remarquable, sautant du véhicule dès qu'ils le purent, rejoignant immédiatement le château pour informer leurs professeurs de l'incident.