Para||èle

Number 8

     Thomas ouvrit lentement les yeux et sans qu'il ne s'en rende compte, ses lèvres se dessinèrent en un doux sourire en voyant Newt dormir comme un loir à ses côtés, la bouche ouverte, les bras sous l'oreiller et la jambe droite repliée sur elle-même contre son torse.

     Il se frotta les yeux et resta allongé sur le dos quelques minutes pour bien se réveiller avant de regarder son portable qui affichait midi trente. Lui et Newt s'étaient couchés tard, la veille. Enfin, tard... Tout était relatif : il était tard pour Newt qui était habitué à s'endormir vers minuit alors qu'il était encore tôt pour Thomas qui, lui, s'endormait la plupart du temps entre quatre heures et demie et six heures du matin.

     Les deux garçons s'étaient étonnement beaucoup rapprochés, hier soir.
     Thomas n'avait jamais vraiment accordé sa confiance à personne ni vraiment porté une réelle affection pour personne. Si ce n'est une fois, et ç'avait mal fini. Pourtant, avec Newt, c'était un tout autre type d'affection. Qui ressemblait beaucoup à celui qu'il ressentait envers son ami, avant l'accident... Un sentiment de confiance, de chaleur, de sécurité. De bien être, tout simplement. Thomas avait l'impression qu'il pouvait tout lui dire, lui confier toutes ses peurs et ses peines sans que jamais Newt ne le laisse tomber ni même le juge sur quoi que ce soit.

     Thomas retourna la tête vers le blondinet toujours endormi. Il ne pouvait s'empêcher de le regarder dormir. Il avait l'air si paisible... Le brun se remit sur le côté et s'approcha, doucement, hésitant, du blond. Pour être plus proche de lui encore. Ce dernier dormait toujours et Thomas menait un combat acharné contre sa volonté de se rendormir et celle de rester là, à côté de lui, à l'observer rêver.

     Pendant que Thomas se perdait dans ses pensées, Newt, lui, émergeait doucement du sommeil. Comme une fleur qui ouvrirait ses pétales face au soleil gracieusement chaque matin. Il se repositionna sur le dos avant d'ouvrir lentement les yeux vers le plafond. Il tourna ensuite la tête vers Thomas qui était à sa gauche et lui sourit. Thomas le lui rendit timidement et Newt se tourna sur le côté pour qu'ils soient face à face. Il regardait Tommy comme avec une pointe de défi dans le regard. Que ce dernier n'arrivait pas à déchiffrer, d'ailleurs... Thomas ne savait pas comment gérer ses sentiments.

— Bonjour, Tommy...

     La voix rauque et matinale de Newt fit rater un battement au cœur de Thomas qui lui souriait.

— Hey.

     La respiration de Thomas était calme ce matin là. Et les voix ne l'avaient pas trop embêté, cette nuit. Les cauchemars non plus. Thomas s'était endormi à la seconde où ses paupières se fermèrent. Tomba dans un long et profond sommeil. Au chaud, en sécurité, Newt à ses côtés. Son sommeil avait été réparateur et ses cernes avaient diminuées de moitié.

— Dis, d'où est-ce que ça sort « Tommy » ? demanda soudainement Thomas.

     Newt rit et tourna, se réinstalla sur le dos.

— Je ne sais pas, répondit le blond. J'aime bien donner des surnoms aux gens. « Tommy » est le premier qui m'est venu à l'esprit.

     Thomas écoutait tout en le regardant. Il ne prit pas la peine de paraître discret, à cet instant précis, il s'en fichait. Il voulait juste regarder Newt. L'admirer. Imprimer son portrait dans son crâne.

— Et puis ça te va bien. Mignon et fragile, tout comme toi.

     Soudainement, alors qu'il s'attardait sur la courbe de sa mâchoire, il se surprit à repenser à son vieil ami de 6ème. Newt possédait un quelconque quelque chose qui lui faisait repenser à lui... Thomas ignorait si c'était ses cils, qui frappaient ses cernes à chaque clignement, ou si c'était sa silhouette, ou alors comment il tenait son téléphone, ou bien encore comment il passait la main dans ses cheveux d'or pour se recoiffer. Newt était sublime. Mais le regarder serrait d'autant plus le coeur de Thomas maintenant qu'il lui avait trouvé des ressemblances avec son ancien meilleur ami.