Vous
Rachel, appelle moi
Vous
Racheeeeel
Vous
S'il te plaît j'ai besoin qu'on parleRachel ♥️
(Je prenais ma douche)
Rachel ♥️
Tu veux qu'on parle ?
Rachel ♥️
Ça veut jamais rien dire de bon, çaVous
Rejoins-moi au café. Tu sais celui de l'angle qu'on aime bienRachel ♥️
Là où l'on s'est embrassé pour la première fois ?Vous
Oui. LàNewt avait sa capuche enfoncée sur sa tête jusqu'aux sourcils. Ses yeux demeuraient dans l'ombre, on ne les voyait pas. Les lampadaires jaunes de Paris illuminaient les flaques d'eau qu'il restait sur le bitume. Newt marchait dedans sans se soucier de salir ses chaussures.
Il arriva devant le café après quelques minutes de marche et y entra lentement, comme s'il redoutait chaque seconde de ce moment.
Il s'installa à une table – il prit soin de ne pas s'asseoir à celle où ils avaient l'habitude de commander – et patienta calmement jusqu'à ce que Rachel arrive.
Elle débarqua comme une fleur, soudainement, alors que Newt se roulait une cigarette et qu'il avait déjà consommé la moitié de sa boisson.
Rachel n'était pas maquillé et ses boucles brunes torsadaient le long de son visage. Ses lèvres fines ne souriaient pas et ses yeux marrons le regardaient fixement. Newt la trouvait très jolie. Elle lui faisait penser à Tommy.Une serveuse prit sa commande et Newt finit de rouler sa clope. Il rangea son tabac et Rachel le regardait faire patiemment, elle se mordait quelquefois les lèvres. Elle redoutait, elle aussi, chaque mot qu'ils allaient bien pouvoir s'échanger.
Newt prit enfin la parole :
— T'as compris, n'est-ce pas...
La voix de Newt était douce et semblait quelque peu culpabiliser.
— Oui. J'attends les explications, maintenant.
Newt se mordit les lèvres. Comment lui expliquer qu'il était tombé amoureux d'une autre personne en seulement deux semaines ? Comment lui expliquer que cette personne, en une nuit seulement, avait réussi à le faire pleurer – chose qu'il désirait depuis fort longtemps sans jamais y arriver ? Comment trouver les mots pour expliquer à quel point il se sentait en sécurité et au chaud dans ses bras ? Comment expliquer qu'une faible partie tout au fond de son âme, semblait se recoudre, se recoller, quand il était là : comme si la dernière pièce du puzzle à son bonheur n'existait seulement lorsqu'ils se serraient dans les bras ?
À cet instant, une petite mais vive lueur, placée au fond de son être, se faisait ressentir comme un vieux souvenir qu'il n'arrivait pas à se remémorer.
Comment expliquer qu'il semblait être né pour perpétuer dans ses bras ?— Je... Je crois que je ne suis plus amoureux de toi, Rachel.
Ses mots, bien qu'elle s'y attendait, furent l'effet d'un éclair en plein dans son cœur. Elle fit tout son possible pour ne pas fondre en larmes.
Elle baissa la tête.
— Je t'adore mais... plus comme avant... conclut-il.
Newt ne trouvait pas les mots. Maintenant qu'il avait embrassé Thomas tous les autres baisers du monde lui paraissaient secs et fades. Et toutes les amourettes qu'il avait vécu jusqu'à présent lui apparaissaient maintenant comme futiles. Et surtout : il était à présent persuadé qu'il n'avait jamais été amoureux de sa vie, jusqu'à aujourd'hui.
— Qu'est-ce qui a changé ? demanda Rachel.
— Moi, je suppose, répondit simplement Newt.
— Tu as rencontré quelqu'un d'autre ?
La voix de la jeune fille était faible, presque inaudible sur certaines syllabes. Elle avait gardé la tête penchée vers ses cuisses quand on lui servit sa boisson.
Elle releva le regard vers Newt qui restait figé, partagé entre dire la vérité ou la garder secrète pour mieux la protéger.
— Tu peux me le dire, tu sais, reprit la jeune femme. Si tu es amoureux de quelqu'un d'autre, tu peux me le dire...
Newt ferma les yeux et se mordit une nouvelle fois les lèvres. Rompre avec elle s'avérait, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi, beaucoup plus difficile qu'il ne se l'imaginait.
« Je suppose qu'une séparation est difficile, même pour celui qui part... » pensa-t-il.— Je... J'ai rencontré quelqu'un d'autre, oui.
L'honnêteté. Newt ne voulait que lui dire honnêtement, de toute bonne foi, la vérité. Il ne voulait plus jamais mentir.
Rachel prit une gorgée de sa boisson avant de baisser la tête.
— Elle s'appelle comment ? Je la connais ?
Ce fut au tour de Newt de boire son soda.
— Ou... il ?
La bisexualité de Newt était connue de tout l'établissement et ça ne dérangeait personne. Le blond était si adorable avec tout le monde que personne ne se souciait de qui se retrouvait dans son lit.
— Il.
Rachel hocha lentement la tête.
— T'es sûr d'être amoureux de lui ?
Son ton sonnait presque désespéré. Newt acquiesça doucement et Rachel serra les dents pour éviter de s'effondrer.
— Tu le connais depuis combien de temps ? sa triste voix avait dès à présent changé pour de l'amertume.
— Deux semaines.
C'était ridicule.
— Seulement ? s'exclama Rachel. Deux semaines ne sont pas suffisantes pour tomber amoureux, Newt !
Il le savait très bien. Cependant Roméo et Juliette tombèrent amoureux en quarante secondes et Jack et Rose en un seul regard.
Mais surtout, au grand surtout, Newt avait la vague impression d'avoir déjà connu Thomas quelque part.— Je suis désolé, Rachel.
Il la regarda dans les yeux une dernière fois avant de finir d'une traite son verre, de reculer sa chaise et de laisser un billet pour l'addition.
— Attends, le coupa Rachel alors qu'il s'apprêtait à sortir. Une dernière fois...
Et sans que Newt n'eut le temps de répondre quoi que ce soit, Rachel avait déjà posé ses lèvres contre les siennes et l'embrassait. Newt ne bougea pas, pour lui faire plaisir. Un dernier baiser ne peut
rien faire de mal, pensa-t-il.Leur échange ne le fit pas frissonner comme ceux de Tommy le faisaient ; les lèvres de la jeune femme n'étaient pas humides ni aussi douces que les siennes ; et la chaleur qui s'en dégageait n'était qu'à sens unique, contrairement à Thomas qui bouillonnait sous les doigts fins de Newt qui glissaient délicatement sur sa peau comme sur de la porcelaine.
Rachel se détacha de Newt. Elle n'attendait rien de ce baiser, juste un dernier coup pour la route. Elle lui sourit faiblement et le blond le lui rendit honnêtement, puis il quitta le café.
Les deux sortirent et se dirigèrent vers chez eux : Newt, une fois rentré, sortit un flash de Whisky qu'il gardait caché derrière son armoire et le descendit en entier ; Rachel, de son côté, trouva un bar où elle passait comme majeur, but sans modération, mais n'est jamais rentrée.
VOUS LISEZ
Para||èle
FanfictionC'est assez simple, finalement : L'un est brisé et baisse la tête, laisse les larmes couler. L'autre la garde haute et les ravale. Ceci conte l'histoire d'un naufragé tombé à la mer après avoir perdu l'équilibre et celle d'un égaré qui a p...