Partie 30

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BINETA

-tu ne dis rien fit Moctar comme je me taisais en jouant avec ma cuillère tout en écoutant distraitement Mouhamed et Ouly, ces deux là sont vraiment partis pour être inséparables

-je ne sais pas quoi dire Moctar lui dis je en le regardant droit dans les yeux

Il baissa les yeux

-il y a beaucoup de nons dits entre nous et je comprends ta réserve par rapport à cette histoire, mais Bineta je puis t'assurer que nous marier est la solution la plus adéquate, nous avons Ouly et elle mérite de vivre avec ses deux parents

-ce n'est pas suffisant pour faire réussir un mariage le coupai je

-des mariages ont pourtant tenu avec moins que ce que nous avons tous les deux, nous sommes jeunes nous ne voyons personne et tu ne peux nier cette attirance qu'il y a entre nous, ouvre toi de nouveau Bineta, ouvre moi ton cœur, laisse ces étincelles s'embraser on peut le faire une deuxième fois conclut il en me prenant les mains

Je sentis un flash crépiter devant mes yeux, Ouly venait de nous prendre en photo avec le téléphone de Mouhamed. Elle se mit à rire tout juste après

-je crois qu'il est temps de rentrer il commence à se faire tard dis je pour changer de sujet

-oui c'est vrai, surtout que demain est un grand jour dit Moctar en me faisant un clin d'œil

Le trajet du retour fut beaucoup plus animé que le départ, la complicité entre Ouly et Mouhamed me surprenait toujours, les enfants n'ont vraiment pas nos soucis d'adultes. Moctar quant à lui était très silencieux, je me demande à quoi il pense.
Papa me redit la même chose que Moctar à propos du mariage, il ne faut pas remettre à plus tard ce qui peut se faire maintenant surtout quand il s'agit d'un mariage avait-il dit. Je ne fis que hocher la tête pour signifier mon accord.

Je ne dormis pas cette nuit là, tellement mon cerveau fonctionnait à plein régime, j'ai pu envoyer un message groupé à Assane et aux filles pour au moins les informer.

Le matin me trouva dans la même position, je n'étais toujours pas sûre entièrement mais j'étais au moins un peu plus sereine et je m'en remettais entre les mains de Dieu.

-ne me dis pas que tu n'a pas dormi de la nuit me dit maman en entrant dans la chambre

-je n'ai pas pu dormir maman avouai je

Elle vint s'asseoir près de moi

-tu sais je n'ai toujours pas parlé depuis la décision de ton père, je ne peux mettre en doute son autorité puisqu'il est le chef de famille et en tant qu'épouse je me dois de respecter ses décisions, j'espère que tu ne m'en veux pas pour cette attitude qui de prime abord peut ressembler à de la faiblesse

-non maman jamais je ne penserai cela de toi

-je ne veux que ton bonheur ma fille, et si tu es sûre que tu l'aura aux côtés de Moctar tu as toute ma bénédiction, même si Ouly et toi vous allez beaucoup nous manquer

-arrête maman tu vas me faire pleurer, en plus nous ne partons pas encore je suis sûre que je ne vais pas rejoindre chez Moctar dès maintenant donc vous nous avez pour encore longtemps

-ah parce que tu crois que ton père va te laisser sous son toit quand tu sera mariée ? Elle sourit sous ses larmes, tu ferais mieux de faire vos valises, d'ailleurs c'est pour cela que je venais te voir, la femme de l'oncle de Moctar est venu tout à l'heure

-mais pourquoi tu ne me l'a pas dit maman la coupai je, et puis que faisait elle à cette heure il est à peine onze heure

-tu l'aurai su si tu m'avais laissé terminer ma phrase, elle est venue t'apporter la dot et des valises pour vos vêtements, figure toi qu'il t'a donné un million de francs, j'ai appelé Coumba et Astou pour la recevoir

Vierge et Enceinte (Nouvelle Histoire) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant