Amis.

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Dans la troupe d'ami d'Ayleen, un seul mot d'ordre subsistait, matter les garçon, toujours matter les garçons.

Mais aux yeux de ses camarades, Ayleen était une petite anomalie, bien cachée derrière ses livres fantaisistes qu'elle adorait parcourir, et le lycée catholique où elle étudiait.

Alors lorsque Ayleen avait avoué à sa troupe de jeunes compatriotes que son cœur battait pour les filles, elle n'avait pas réalisé à quel point elles la détesteraient.

Elles avaient fait la grimaces, comme si c'était dégoûtant, d'aimer les dames.

On avait dit à Ayleen :

« Tu nous matte sous la douche? »

« T'as déjà fantasmer sur nous? »

« C'est fou, je croyais que tu étais juste coincée, vis à vis des garçons. »

« C'est dégoûtant, si ça ce trouve, elle rêve de nous pour se toucher. »

Ayleen avait eu beau expliquer qu'elle n'était pas comme ça, qu'elle ne mattait personne, que lesbienne ne voulait pas dire qu'on désirait avoir toutes les filles dans son lit. On avait ignorer ses remarques, on la fuyait.

Elle n'était plus conviée aux soirées pyjamas, dans les groupes en classe, on l'excluait sans aucune raison. Ses amies ne répondaient plus à ses messages. Rapidement, Ayleen s'était retrouvé bannie par celles en qui elle croyait le plus. Elle était bien naïve. Et ça lui avait fendu le coeur.

La jeune adulte traînait seule dans la cour, cachée sous le grand arbre derrière le gymnase, noyant son chagrin et sa détresse dans la musique, sur son téléphone où elle ne dérangeait plus personne. Alors, elle écoutait des chansons remplies d'espoir et d'amour, les paupières closes pour fuir les regards et les gens sourds qui la jugeaient en permanence, elle s'était fabriquée une coquille protectrice, cacher sous le grand saule pleureur qui accompagnait ses larmes les plus téméraires.

Mais parfois, il y avait une troupe de garçon, un petit trio qui était sympathique. Ils étaient dans la classe d'Ayleen, et avaient apprît, comme tout le monde d'ailleurs, qu'elle préférait les filles.

Ils ne la toisaient pas du regard, se baladant avec elle parfois, probablement attristé par sa solitude écrasante. Ça lui réchauffait le coeur, à Ayleen, car ainsi elle n'était plus seule, et ça lui faisait du bien, d'être accompagnée, même si ce n'était pas les gens les plus bons, de garçons.

Pour plaisanter, ils avaient décidé de lui donner un surnom, rien de bien méchant à leurs yeux, de toute manière, c'était juste amical.

Alors ils avaient déclaré ainsi :

« On t'appellera La Gouine. »

Gouine.

Ayleen détestait quand ils la nommaient comme ça, c'était une insulte des plus barbares, une injure qu'elle ne comprenait même pas. Mais elle les laissait faire, car après tout, ce n'était pas si vilain, et, elle n'était que ça, aux yeux de ses nouveaux amis.

Ayleen c'était juste une gouine aux yeux de ses camarades. Une pauvre fille qui après les cours, traînait un peu dehors, rêvant d'un monde fait de bonheur et d'amour.

Car dans ces rêves, personne ne trouvaient pas ça bizzare, d'aimer les filles.

GOUINE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant