Le Parfait Inconnu(I need more of you)

1-Le fameux coup de fil

Vous savez comment c'est un peu chiant de reprendre les cours le lundi surtout si vous êtes à l'école privée avec tout leurs règles à couper le souffle. Pfff! Il était un peu tard dans l'après-midi et je me reposais dans ma chambre. Après avoir enlevé mon uniforme, je me suis allongée sur le lit avec mon tel en main. Comme ça, j'ai pas vraiment vu le temps passer. Je faisais rien de sérieux et de plus c'est pas comme si j'avais vraiment des potes à qui écrire parce qu'à cette heure de l'après-midi on est tous mort de fatigue. C'était un peu boring à la fin puisque j'avais pas sommeil. Puis tout à coup, mon tel se met à vibrer. Sur l'écran s'affiche un numéro qui n'est pas enregistré dans ma liste et que je connais pas du tout. J'hésite à décrocher mais ensuite je me suis dit que j'allais le prends puisque j'ai rien à perdre. La voix à l'autre bout du fil m'a vraiment chamboulé car elle était la plus suave de toutes celles que j'avais déjà entendues. J'ai attendu que la personne fasse le premier pas.

- Allô
- Allô

Je begueyais en imaginant la face de la personne avec une voix si sensuelle et le pire c'était une voix d'homme.

- Je te dérange ?
- Non, pas vraiment. T'es qui?
- Te fâche pas mais c'est pas vraiment important que tu le saches.

Quoi? La personne en question est un mec, c'est pas grave mais le truc c'est qu'il t'appelle et te sort cette phrase débile. Il est sérieux là ?

- Ah bon?
- Je voudrais pas être impoli mais je vais t'expliquer une chose. Je sais pas pourquoi je t'ai appelé toi parce que j'ai juste composé ton numéro par hasard. J'avais vraiment besoin de quelqu'un à qui parler. Je vais pas te demander tes info personnelles quoique j'en ai envie mais c'est la règle du jeu. On continue à se parler seulement si toi tu le veux aussi.

Je savais pas quoi dire alors c'était le silence total pendant une minute. Puis je me suis mis à réfléchir un peu pour en fin de compte decider à jouer le jeu. De toute façon, ça me dérange en rien. S'il m'embête, j'aurai qu'à bloquer son numéro. Le truc c'est que je voulais surtout pas me priver d'entendre sa douce voix plus longtemps.

- Tu es là, dit-il?
- Oui oui.
- J'ai pensé que tu voulais pas me parler parce que moi aussi je trouve un peu bizarre ce que je suis en train de faire. C'est une toute première.
- Ah bon?
- Oui. Tu as quel âge ?
- 18 ans.
- Cool

Bon j'avoue que j'ai un peu menti mais il ne me reste plus qu'une semaine avant mon anniversaire.

- Et toi, lui demande-je?
- T'inquiètes pas, on est de la même génération.
- Tu travailles pour le FBI ou quoi ?
- Non. Je sais que c'est inimaginable mais tu peux me faire confiance.
- Ok.
- Tu as une très belle voix.
- Merci mais t'es pas le premier à me le dire

"La tienne me donne de la chair de poule " dis-je intérieurement pour ne pas le flatter. Je voulais pas qu'il sache que sa voix me faisait un tel effet.

- Ah! Je suis jaloux là, dit-il en riant avec sa voix charmeur.
- Le tien est pas mal aussi.

C'est la seule phrase que j'ai pu lui balancer pour lui retourner son compliment bien que j'aurais voulu dire beaucoup plus que ça.

- Je sais que c'est trop te demander mais j'aimerais qu'on continue à se parler. Tu en dis quoi ?
- Pff. Les appels, c'est pas trop mon truc.
- Je te promets que tu vas aimer.
- T'es sûr de toi à ce que je vois pour un inconnu et à ce que je sache, mis à part mon âge tu sais rien de moi et moi encore moi.
- Peut-être que ça viendra avec le temps. Je sais pas mais le fait de t'avoir parlé m'a fait du bien et je peux pas l'expliquer.
- Alors m'explique pas.

Je voulais pas gâcher l'ambiance en évitant qu'il essaie de trouver ses mots pour se justifier et peut-être que Je les aurais pas aimer. Qui sait?

- Merci de me comprendre.
- C'est gratuit.
- T'es très drôle comme fille.
- T'es très bizarre comme mec.
- J'aime déjà le fait que tu sois drôle et funny à la fois.
- On me l'avait pas encore sorti celle là.
- Alors c'est cool. Bon j'ai un truc important à faire maintenant. Je t'appellerai.
- Ok. As you want.
- Bye stranger.
- À plus.
Et voilà, il a mis fin à notre petite conversation. Je sais pas comment l'expliquer mais d'une façon ou d'une autre, moi aussi j'ai aimé lui parler. Peut-être que c'est parce que j'avais rien d'autre à faire,peut-être que je me sentais seule parce qu'un peu de compagnie once in a while ne peut pas faire de mal ou peut-être que c'est parce qu'il y a quelque chose dans sa voix, sa façon de me parler qui m'a fait changer d'idée. Au début, mon intention était de le renvoyer vite fait là d'où il vient mais après deux phrases j'ai voulu écouter ce qu'il avait à me dire. Vous pouvez me trouver dingue, je sais mais j'ai pas pu arrêter cette soudaine envie de lui donner la chance de parler et aussi profiter pour faire plaisir à mes tympans.
Où est passé cette fille, qui avait toujours son téléphone sur mode silencieux car le plus souvent elle ne répondait pas aux appels de ceux qu'elle connait. D'ailleurs ma mère me disait tout le temps que si j'ai mon tel avec moi toute la journée et que malgré tout je reste le plus souvent injoignable à quoi bon en avoir un. Le fait d'avoir fait des livres, de la musique et spécialement de mon lit mes loulous d'amour, les 3/4 du temps je m'en foutais du reste du monde. Les filles de ma classe me demandaient tout le temps si j'avais un petit copain. C'est pas que je voulais faire la fille coincée mais je leur répondais toujours non en disant que j'avais pas de temps à perdre. Parfois c'est gênant à être la seule à ne pas amener son amoureux au match mais c'était mon choix. De plus je les voyais après un bout de temps venir se plaindre de leur copain et des problèmes qui vont avec. Alors je me suis dit que j'avais pas la force et le courage pour être jalouse. Bref je me suis toujours convaincu que j'étais pas du tout jalouse mais il reste à savoir si j'ai raison ou pas puisque il y a ceux qui disent qu'il n'y a pas d'amour si il y a pas de jalousie. Le contraire de tout ça m'irait très bien si ce n'est trop demandé dans une relation. Ouff! J'ai laissé libre cours à mes pensées et sa voix se répétait dans ma tête comme une douce chanson jusqu'à ce que quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, me demandant s'il peut rentrer.