Chapitre 1

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« Nᴇ ᴘᴇᴜᴛ ᴇ̂ᴛʀᴇ ᴀssᴏʀᴛɪᴇ ».
Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Sophie.
Comment se pouvait-il qu'elle soit mal assortie ? Si c'était vraiment le cas, elle ne pourrait pas être avec Fitz - son Apparenté pour qui elle avait le béguin depuis toujours - ou du moins, officiellement...
La télépathe tenta de chasser la migraine qui enflait dans son cerveau.
Trop de questions.
Toujours des questions.
Elle prit une profonde inspiration pour se calmer.
Sauf que l'air de cette pièce était devenu particulièrement suffocant.
Et si Fitz ne voulait plus être avec elle parce qu'elle ne pouvait pas être assortie avec lui ? Elle triturait sa robe à froufrou en essayant de se raisonner.
Fitz l'aimait, elle en était sûre. Ils avaient même faillit s'embrasser à plusieurs reprises, mais le fait est. Ils ne pourraient jamais être ensemble.
    — Est ce que je peux retourner auprès de mes parents ? Bredouilla t'elle.
Si elle ne sortait pas de cette pièce dans les secondes qui venaient, elle était certaine de perdre le contrôle de ses pensées.
Aussi s'autorisa-t-elle a respirer quand Ceri entra de nouveau dans la pièce carrée en lui intimidant de la suivre.
Ceri était l'elfe qui l'avait conduite en ces lieux et qui allait dorénavant, la en faire sortir.
Sophie se leva avant de saluer Brisa et Juji, les deux acolytes qui lui avaient annoncé cette terrible nouvelle.
Elle suivit ensuite Ceri hors de la pièce et sentit ses yeux lui piquer.
Comment dire à Grady et Édaline ce qu'on venait de lui dire ?
Quand elle vit ses deux parents qui l'attendaient au même endroit où elle les avait quitté, un grand sourire aux lèvres, elle ne put s'empêcher d'échapper un sanglot.
Qu'allaient-ils penser d'elle ?
Un regard à Sophie suffit pourtant à l'Invocatrice de se précipiter sur sa fille, avant de l'étouffer dans une étreinte, bientôt rejointe par son mari.
Ils savaient trop bien tous les deux ce que ces larmes signifiaient, aussi ne posèrent-ils aucunes questions quand Sophie leur demanda de rentrer à Havenfield.
Dès qu'elle fut arrivée dans sa chambre, elle attrapa son transmetteur et s'assied sur son lit.
Elle aurait voulu héler Fitz pour tout lui dire, même si c'était difficile.
Pourtant, c'est la voix de Keefe qui sortit de son transmetteur.
    — Foster ? Tout va bien ?
Keefe plissa le front devant les larmes de son amie.
    — Est ce que... tu aurais deux minutes pour passer s'il te plaît ?
    — Bien sûr, j'ai toujours le temps pour la Team Foster-Keefe ! Déclara le jeune homme.
Sophie esquissa un embryon de sourire, mais ne trouva rien à répondre.
    — On répond même plus à mes petites taquineries ? Tu commences vraiment à me faire peur Foster. C'est si grave ? Même en étant loin de toi, je sens que tu es inquiète, voir déboussolée.
    — On peut dire ça, en effet. Dit Sophie d'une voix rauque.
Elle ravala la bile qu'elle avait dans la gorge et toucha son pendentif en forme de cœur bleu-azur que lui avait offert Fitz quelques temps auparavant. Keefe reprit la parole.
    — J'arrive tout de suite. Ne bouge pas.
Sur ce, il coupa la communication, et la jeune Télépathe se retrouva seule.
Elle se leva et sortit de sa chambre, en direction de l'entrée, mais une main géante l'empêcha de passer.
— Où comptez-vous aller comme ça ? S'enquit Sandor. Le gobelin était l'un de ces multiples garde du corps.
La jeune fille avait en effet eu droit à un traitement de faveur niveau sécurité contrairement à ses amis.
Elle se voyait au quotidien suivit par un gobelin, une gnomine, une trollesse, un ogre et un nain qui ne la lâchait plus d'une semelle depuis qu'elle avait frôlé la mort.
— Je veux juste profiter du soleil. Répliqua Sophie.
Sandor leva un sourcil, intrigué.
— Il est vrai que vous aimez beaucoup vous posez, et non partir sans me prévenir sur un coup de tête.
Sophie grommela, même si elle savait pertinemment que Sandor avait raison.
— Je ne m'enfuirai pas aujourd'hui. C'est promis. Ajouta t'elle sous le regard insistant de son garde du corps.
— C'est d'accord, vous pouvez aller « profiter du soleil » comme vous me l'avez sagement dit. Mais je préfère tout de même inspecter les alentours. Au cas où.
Quand la fouille fut terminé, Sophie put enfin aller sous le panacier de Calla - une gnomine qui s'était sacrifiée pour son peuple et qui s'était réincarnée en un arbre - où elle s'installa en attendant l'arrivée de son ami.
Elle compta les minutes en attendant Keefe.
Une minute passa.
Puis deux.
Puis trois.
Quand elle entendit des pas qui se dirigeait vers elle.
Pourtant, la Télépathe manqua de s'étouffer quand elle vit apparaître une paire d'yeux bleu-azur.
Ce n'était pas Keefe qui se tenait devant elle.
Mais un Fitz inquiet.

[EN PAUSE] Tome 8 de Gardiens des Cités PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant