Chapitre 9

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J'en parlais au téléphone ce soir avec Mia. Il ne m'avait pas reparlé de la journée et j'avais préféré être tranquille chez moi pour tout raconter à ma meilleure amie, loin des oreilles indiscrètes.
Demande-lui des réponses, avait-elle dit.
C'est ce que je ferai demain.

Le lendemain à 10 heure j'attends Thomas de pied ferme dans le foyer où je lui avais dit de me rejoindre.

Il arrive perdu, ne sachant que faire et surtout ne comprenant pas le motif de sa convocation.

- Je voudrais te parler à propos d'hier lancé-je.

- Aaaaaah...

Aussitôt son sourire qu'il m'a adressé avant d'entrer disparaît laissant place à de la froideur.
On sent la réticence dans sa voix. Il a tout de suite compris ce que je voulais dire. Il se passe une main dans les cheveux.

- Pourquoi tu avait dit que ce serait impossible qu'on sorte ensemble un jour?

- Pourquoi ? Tu penses que ça peut changer ? Me répond-il froidement.

- Je n'ai pas dit ça. Ne change pas mes propos ! Écoute... Je te demande juste une explication. C'est pas trop demander ?! Tu t'assoids sur mon banc, tu commences à m'avouer que je te plais et tu lances cette phrase sans m'expliquer ! Désolée mais je ne suis pas Einstein, je vais pas tout comprendre d'un coup !

- Mais putain ! Tu le fais exprès ou quoi ?! Explose-t-il.

Je le menace du doigt.

- Tu fermes ta gueule ! Je ne sors avec personne. Je n'aime personne. C'est clair ?! Donc je ne comprends pas ton attitude.

Il se calme net mais on voit toujours la fureur luire dans ses yeux.

- Tu peux me dire ce que c'est que ça alors ? Demande-t-il en sortant son téléphone.

Je suis tellement stupéfaite que je ne peux rien prononcer de cohérent. Il est sérieux la ?!

- Mais t'es vraiment grave toi !

J'ai envie de m'arracher les cheveux devant tant de bêtises.

Ce qu'il me montre est en fait une photo qu'il a prise hier lors de notre altercation avec Martin. On voit le petit blondinet qui me fixe intensément tandis que je parlais à l'agresseur de filles et Valentine, rouge écrevisse, qui plongeait vers son plateau.

Je plaque ma main contre mon frond.

- Tu peux m'expliquer ce que tu prouves avec cette photo ?

Il a l'air exaspéré. Bah oui mon coco je comprends pas ce que tu me reproches en fait !

- Tu le vois lui ?

Il me montre le blond. J'aquiesce.

- Ce mec tu ne l'approche pas.

La dureté de sa voix me fait frémir.
Je hausse un sourcil et soupire.

Il me regarde dans les yeux. De l'inquiétude y perce.

- Je suis sérieux Camille. Tu ne l'approche pas. Jure-le moi ! Je sais très bien de quoi je parles.

Je ne lui répond pas.

- Je fais ça pour ton bien, enchaîne-t-il, c'est une très mauvaise fréquentation.

Je me campe devant lui les mains sur les hanches.

- Ah ouais dis-moi pourquoi ! ? J'en ai marre des petits secrets ! Je sais que je suis nouvelle dans cette ville et donc que je ne suis au courant de rien alors dit moi ce qu'il se passe !

Il ne dit rien.

J'en ai marre qu'il ne m'explique rien. Mes yeux me piquent.

- T'es pas mon père et encore moins mon mec donc je n'ai pas à te rendre de comptes. Tu n'as pas à m'espionner ni à choisir à qui je dois parler ou pas. Donc soit tu me donne une bonne raison de pas l'approcher soit tu te casses !

Il me regarde d'un air de dire que je ferais une très grosse bêtise si je ne l'écoute pas. Tant pis, c'est ma vie après tout.

Il s'en va. Je lui crie :

- Dis-moi au moins ce qu'il a fait !

- Crois-moi il y a des choses qu'on ne préférait pas savoir !

Voilà ! Et après il veut que je lui fasse confiance et que je lui obéisse mais si il ne me dit rien on va pas avancer.

J'ai le sang qui chauffe et les veines qui palpitent. Il m'a vraiment énervée ce con. On dirait qu'il m'a presque fait une crise de jalousie.

La sonnerie retentit, me faisant sursauter. Je n'ai pas cours alors je me dirige vers le Cdi. Mia doit être avec son mec. Comme d'hab. Elle passe de moins en moins de temps avec moi et ça commence à me peser.

Je passe le restant de la journée à ruminer notre dispute et surtout à lancer des regards noirs à Thomas. Ma meilleure amie et Marc n'arrêtent pas de se bécoter ce qui m'énerve au plus au point (pas devant moi svp !) et
Killian me lance à tout bout de champ des regards interrogateurs que j'ignore royalement. Il voit bien que je suis en colère contre son frère!

Arrivée chez moi je reçois un message de Thomas :

Il y a des natures qu'on ne change pas...

C'est partie pour avoir une migraine à trop réfléchir sur cette phrase énigmatique ! Je ne sais pas trop ce qu'elle veut dire et surtout je ne sais pas de qui elle parle. De Sébastien ?

Journée de merde.

Une si jolie petite fleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant