Chapitre 4

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En fin de semaine, c'est a dire le dimanche durant mon footing je croise à nouveau Djosseh au niveau du stade de foot du village en train de fumer. Il m'interpelle. Je ne m'arrête pas mais commence à me supplier.

Djosseh : Sammy, par pitié je ne te ferai rien.

Je m'arrête et souffle bruyamment en mettant ma tête en arrière.

Moi : Tu as 5 minutes Djosseh.
Djosseh : Déjà, c'est la deuxième fois en deux ans que tu me gifle aussi fort. Tellement que je suis allé me montrer à la pharmacie de garde.
Moi : Je m'excuserais pas tu sais.
Djosseh : Je sais. Je me suis comporté comme un connard.
Moi : C'est pas une découverte. Tu te rends pas compte du mal que tu produis autour de toi. Tu fumes maintenant ?
Djosseh : Ah euh, un peu.
Moi : C'est pas du tabac. La dernière fois tu était defoncé ou bourré je sais pas.
Djosseh : J'avais bu. J'était pas en forme.
Moi : C'était pas ta soeur. Et elle a dit qu'elle voulait plus te voir. Vrai ou faux ?
Djosseh : Vrai. Mais ne le dit pas à Fiona je sais pas ce qui m'a pris.
Moi : Maintenant je ne sais pas comment je vais faire pour regarder ta femme dans les yeux. Je connais plus de choses que elle en sait...
Djosseh : Sammy, tu te la ferme tu m'entends ?
Moi : M'agresse pas où sinon ton mariage est à l'eau.
Djosseh : Désolé.

Je le regarde une dernière fois, je remet mon casque et repars courir. Il est désolé. Cette phrase je l'ai beaucoup trop entendue de sa bouche pour y croire encore, je ne sais pas si Fiona sait dans quoi elle s'est embarquée mais je n'aimerai pas être à sa place.
Je prends une bonne douche dès que je suis rentrée chez moi et vais chez mes anges gardiennes.

Elyah : Alors comment ça se passe ?
Moi : Eh bah il enchaîne les bêtises... La dernière fois j'ai invité un ami à la maison et il est venu complètement bourré en disant que je l'appartenais. Il failli frapper mon ami !
Anna : Je te l'avais dit Elyah. Il ne m'inspire pas confiance.
Moi : Comment ça ?
Anna : Oh. Il est venu il y a quelque temps parce que monsieur voulait organiser un grand vide grenier dans tout le village.
Moi : Oh la la, j'ai honte...
Elyah : Honte de quoi ma petite ? Il n'y a que lui qui doit avoir honte de lui même.
Moi : Si vous saviez... Il a enchaîné les conneries quand on était en couple et n'a même pas osé expliquer ne serait ce que les problème qui lui étaient arrivés à sa femme.
Anna : Laisse le. Sa femme n'est pas dupe elle est même très intelligente. Elle va finir par percuter si vite.

Nous discutons une bonne partie de l'après midi comme ça et je finis par partir pour aller me reposer. Demain une lourde journée m'attend.

Le lendemain avant de partir au boulot je récupère le courrier dans ma boîte aux lettres. Je vois que j'ai un colis à aller chercher. J'essaie de me rappeller si, dernièrement, j'ai passé commande. J'ai beau réfléchir mais non. Je verrais bien ce soir.
Ma journée se déroule comme d'habitude. Shawn et moi avons repris notre place de bons amis. Peut être est ce mieux comme ça ?

Mec de la poste : Signez juste là... Parfait merci madame, au revoir !

Je sors de la poste un peu déboussolée je ne vois pas qui aurais pu mettre mon adresse à la place du sien. Quand je rentre chez moi je déballe le colis. Je tombe sur un ensemble de sous vêtements. Avec un mot :

Sammy, encore une fois je voudrais m'excuser de tout ce que je t'ai fait endurer pendant des années durant. Sache que mes sentiments sont toujours là pour toi. -D.

Moi : Oh putain...

Je sors en furie, bien décidée à aller tout balancer à Fiona. Je sonne à leur maison et je le vois sur le seuil de la porte avec un grand sourire.

Moi : Où est Fiona ?
Djosseh : Elle est repartie chez son frère. C'est pas ça le problème. Je savais que tu viendrais...
Moi : Tu t'app...

Il me laisse pas le temps de finir que déjà il m'embrasse. Je me dégage et me retient de la frapper à nouveau.

Moi : Ne refais JAMAIS ça. Bien compris ?

J'attends pas sa réponse et m'en vais.

Plusieurs mois passent sans que je n'ai à revoir ni Djosseh ni Fiona. J'aimerai pourtant revoir Fiona mais je n'oserai pas la regarder dans les yeux. Le fait que Djosseh n'ait pas changé ne m'étonne pas. Mais ce qui me paraît inadmissible est qu'il ait réussi à se marier : Comment Fiona fait -elle pour ne rien voir ? Au boulot les chose n'ont pas changé, Shawn a sûrement dû comprendre que je n'attendais rien de sa part. Mais on reste quand même très proches.
Ce soir je rentre chez moi après une journée chargée. Quand je sursaute tout à coup : Djosseh est assis sur mon canapé.

Moi : Comment t'es rentré ? T'as dix secondes sinon j'appelle la police.
Djosseh : La clé sous le paillasson.

Je me met à réfléchir. J'ai jamais mis ma clé sous le paillasson, cette idée me paraît stupide.

Moi : Tu veux quoi ?
Djosseh : Je sais que tes sentiments sont toujours là.
Moi : Tu craques mon pauvre.

En effet, mes sentiments avaient mis du temps à disparaître mais ils ne se feront pas prier pour revenir. Il se lève et me prends dans ses bras et automatiquement je me raidis. Pourtant je ne fais rien pour me dégager comme les autres fois. En fait, j'en ai marre de lutter contre lui je ne sais plus qui croire. Il m'embrasse et je me laisse faire.

Djosseh : Je t'aime.

Et merde. Mes sentiments ne mettent pas longtemps pour ressortir. En tout cas, je dois le reconnaître, ça m'avait manqué. Ma raison essaye de me persuader que je ne dois pas faire ça et pourtant je le fait. Bref on va pas jouer aux cartes aujourd'hui.
Je me réveille avec le plus grand regret en moi. Il n'est plus à côté de moi, sûrement il doit continuer de faire son devoir de "bon mari". Je n'envisage plus d'habiter ici : les conneries s'enchaînent, je ne m'y sens plus à ma place. Je compte d'ailleurs partir complètement de la région parisienne. Je me prépare pour aller travailler : désormais je ne laisserai plus personne venir chez moi, car à chaque fois je perds les pédales. En arrivant je fais la bise à Shawn et à mes autres collègues.

Hélène : Ça te dis on va manger dans un petit restau' ce midi ?
Moi : Non ça ira, j'ai mon propre repas je mangerais ici.
Hélène : Oh d'accord. Si tu changes d'avis fais signe !

Elle me sourit et retourne à sa tâche. D'habitude j'irai de cœur joie manger avec eux mais la je n'ai pas le moral : cette idée de quitter ma maison est toujours là et me fend le cœur. Je termine ma journée en ruminant et le moral dans les chaussettes.

Une montagne ? Non, désolée, je ne le vois pas comme ça.

Fiona.

Je l'appelle un million de fois. Il ne répond pas et je tombe sur sa messagerie. En ce moment il n'est pas souvent là. Je m'endors avec mon téléphone dans la main fatiguée de l'attendre et de me faire des nœuds dans les cheveux à cause de lui.

Djosseh : Coucou princesse.

Il me prend dans ses bras mais je me raidis immédiatement et ne lui rends pas son étreinte.

Moi : Tu étais où ?
Djosseh : Ma mère m'a appelé, elle voulait que je vienne lui régler un petit truc pas important à propos de sa télé puis j'ai profité pour rester auprès de ma maman.
Moi : Mmmh.

Je ne sais pas quoi en penser : malgré le fait qu'il ne m'ait jamais menti, j'ai quand même du mal à le croire. Il prépare son café prends sa sacoche, m'embrasse rapidement et me souhaite une bonne journée.
J'aimerai bien revoir Sammy. A chaque fois qu'elle voit Djosseh, elle a l'air un peu perturbée et me regarde en permanence. Je suis sûre que ce n'est pas pour rien.

Le couple d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant