Chapitre 2

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Allongée sur l'une des chaises longues, le soleil vient caresser mon corps déjà bien doré par toutes ces séances de bronzage intensives qu'on pratique depuis maintenant une quinzaine de jours. La chaleur est étouffante - bien plus qu'à l'accoutumé - en ce mois de juillet, donnant un sujet de débat à Michael et Calum que j'observe, cachée derrière mes lunettes teintées. Ils ressemblent à deux gamins se chamaillant pour la dernière part de gâteau, et cette vision d'eux, quelques années plus tôt, me fait sourire.

Sourire qui s'efface rapidement quand ils viennent s'asseoir tous deux à mes côtés, une lueur d'espièglerie brillant dans leurs yeux. Les sourcils haussés, je les interroge du regard à tour de rôle, craignant déjà leur réponse.

« - Lizzie..., commence le basané d'une voix mielleuse que je n'apprécie qu'à moitié.

- Honnêtement, les gars, on s'en fiche de savoir qui de vous deux à raison. »

Lucy qui, jusqu'à présent, n'avait pas pipé mot, accompagne sa réflexion d'un léger soupir, ne prenant pas la peine de nous accorder un peu d'attention, perdue dans la lecture de son roman dont elle tourne déjà la page suivante.

« - Que nenni ! On a réussi à tomber d'accord, pas vrai Mikey ?

- Absolument. On est tous les deux d'accord sur un point. »

Tiens donc. Ce serait bien une grande première. En général, ils ont toujours un avis bien différent et passent leur temps à nous demander de choisir qui des deux à raison ou qui est le plus proche de la vérité. Et même s'il ne s'agit que d'un petit jeu entre eux, qu'on évite le plus possible de les encourager à continuer, je suis d'humeur curieuse, aujourd'hui.

« - Et donc ? Lequel ? »

Ils échangent un regard entendu, sourire jusqu'aux oreilles, ce qui n'est pas pour me rassurer. Ils manigancent quelque chose et je suis prête à parier que ça ne va pas me plaire. Pas du tout.

Et mes craintes s'avèrent être réelles.

Je comprends leur attention à l'instant même où Michael attrape mes chevilles et que, son camarade de toujours, passe ses bras sous mes aisselles pour me soulever. Je pousse un petit cri strident, me débattant comme une forcenée pour me dégager de leur emprise. Mais vu les gloussements qu'ils laissent échapper, ils n'ont certainement pas l'intention de me lâcher. Du moins, pas avant d'être au-dessus de la piscine dont nous nous rapprochons dangereusement.

« - Je vous jure que si un seul de mes orteils se retrouve immergé, je vous...

- Tu nous ? ricane Calum.

- Tu n'as jamais été très douée pour les menaces, Lizzie, renchérit l'autre. »

Je me renfrogne, vexée, me faisant toutefois la promesse de me venger. Ils commencent leur décompte, mon corps se balançant à leur bon grè afin de lui donner un peu d'élan et, je ferme les yeux en sentant leur prise se faire de moins en moins insistante, jusqu'à devenir inexistante, et que mon corps entre en contact avec l'eau.

Je remonte à la surface, plaquant en arrière mes longs cheveux, pour dégager mon visage. Si j'avais des éclairs à la place des pupilles, je vous assure qu'ils seraient déjà morts foudroyés, mais les deux imbéciles qui me servent d'amis se marrent comme des hyènes et se fichent plutôt pas mal des 'Et si'.

Je me rapproche du rebord de la piscine pour me hisser en dehors de celle-ci, profitant, de cette belle occasion, pour éclabousser toutes personnes se trouvant à proximité. Bien fait ! Des exclamations et un gloussement plus tard, une serviette est déposée sur mes épaules et je remercie le grand bouclé qui se tient en face de moi après avoir surgi de nulle part.

Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant