Le lendemain soir, alors que je m'apprêtai à sortir de la librairie, mon portable se mit à sonner. En voyant le nom d'Antoine apparaitre à l'écran, je grimaçai. Avais-je vraiment envie de lui parler ? Tandis que j'hésitais à lui répondre, la sonnerie s'interrompit d'elle-même. J'en fus soulagée. Je n'avais pas envie de dire à Antoine que je voyais son cousin et je n'avais pas envie non plus de l'entendre me dire de mauvaises choses sur lui. Tout cela ne le regardait pas.
Mon téléphone émit un bip qui me sortit de mes pensées. Antoine venait de m'envoyer un message. Il voulait savoir comment j'allais et me demandait de le rappeler pour que l'on puisse reparler un peu de notre discussion de la semaine dernière. J'effaçai son message et rangeai mon portable. Je n'avais aucune intention de le rappeler, ni aujourd'hui ni jamais.
Je franchis la porte de la librairie et regardai à droite et à gauche dans l'espoir de trouver la voiture d'Ethan. Je ne la vis pas.
— Est-ce moi que tu cherches comme ça ? dit la voix d'Ethan dans mon dos.
Je sursautai et me retournai. Il était appuyé négligemment sur le mur.
— Je n'ai pourtant pas dit que je viendrais ce soir, continua-t-il en s'avançant vers moi. L'espérais-tu ?
Je hochai la tête tandis qu'il s'arrêta à un pas de moi.
— N'as-tu pensé qu'à ça toute la journée ?
L'intensité de son regard ne me laissait d'autres choix que de répondre à ses questions même si elles me gênaient. Je hochai donc la tête encore une fois.
Il rigola.
— Tu as perdu ta langue ? Je veux t'entendre. À quoi as-tu pensé toute la journée ?
Sans émettre aucune résistance, j'abdiquai.
— À toi, répondis-je.
Il sourit satisfait.
— Et tu as mouillé en pensant à moi ?
Je sentis mes joues rougir.
— Ne me demande pas de vérifier, lui dis-je.
Il rigola de bon cœur. Posant une main sur ma joue, il approcha sa bouche de la mienne et déposa un petit baiser tendre sur mes lèvres. Je loupai un battement de cœur.
— Je vérifierai ça tout seul le moment venu, m'acheva-t-il.
Je le sentis très content que je joue à son jeu. Il me prit par la main et m'entraina à sa suite.
— Un restaurant chinois, ça te dit ? me demanda-t-il enjoué.
— Je n'ai jamais goûté mais pourquoi pas.
— Tu commences à me faire confiance, je le sens.
Il ne me parlait pas de ses choix de restaurants et je le savais. Il était vrai que j'avais beaucoup moins de retenu et de gêne face à lui. Il avait déjà réussi à faire tomber beaucoup de barrières.
— Je crois, oui.
— J'en suis heureux.
Il me caressait la main de son pouce.
— Est-ce que tu as parlé de moi à tes amies ? me questionna-t-il.
— Je n'ai pas parlé à mes amies dernièrement.
— Pourquoi ?
— Parce que je suis comme ça, répondis-je honnêtement. Je garde une certaine distance avec les gens. C'est plus facile de cette façon. Il y a moins de risque d'être trahi ou blessé. C'est bien pour ça que ça n'est pas facile pour moi de te laisser entrer dans ma vie.
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La violence de l'amour (en auto-édition)
RomanceLe soir où elle rencontre l'intriguant Ethan, Charlyne est complètement chamboulée par son regard. Sans un seul mot, il fait naitre en elle des sensations qu'elle ne connaissait pas. Malgré les mises en garde d'Antoine, son ex et cousin d'Ethan, ell...