La violence de l'amour (en auto-édition)

Chapitre 1 : La rencontre

Le soir où j'ai rencontré Ethan, nous allions avec toute la bande à la soirée d'anniversaire de Magalie. Je devais rejoindre Anaïs, Antoine et Bertrand à notre point de rendez-vous habituel pour faire voiture commune. C'était à la fin du mois de juin et la chaleur de l'été qui s'annonçait se faisait déjà ressentir. Étant la première arrivée, je dus les attendre de longues minutes. Comme presque tous les jours, j'avais revêtu une jupe qui mettait mes jambes en valeur. J'avais mis un chemisier fin à manche longue que j'affectionnai particulièrement et une pince dans mes cheveux pour dégager mon cou. Seules quelques mèches dansaient sensuellement sur ma nuque. Perchée sur mes talons hauts, je savais que je faisais sensation auprès des hommes qui passaient devant moi. Le désir que je provoquais chez eux était l'effet voulu bien évidemment, mais si l'un d'entre eux était venu me parler, j'aurais probablement été extrêmement mal à l'aise. J'avais tendance à ne pas laisser approcher les gens. J'avais une réserve et un recul qui finissait toujours par faire fuir tous les hommes. Tous ceux qui s'étaient tenté à devenir intime avec moi étaient repartis, déçu de ne pas avoir réussi à forcer mes défenses et ma pudeur.

— Charlyne !

Quelqu'un m'interpellait. Enfin ils arrivaient.

Anaïs et Antoine s'avançaient main dans la main vers moi. Leur couple s'était formé quelques mois auparavant. C'était Anaïs qui était venue me l'annoncer, un peu gênée, pour s'assurer que cela ne me dérangeait pas. J'étais sortie avec Antoine par le passé. Notre relation avait été quelque peu compliquée et s'était mal terminée. Ou bien peut-être était-ce moi qui étais compliquée ? Les voir ensemble me faisait toujours bizarre mais je n'avais de toute façon pas mon mot à dire dans leur histoire.

Ils arrivèrent devant moi et me firent la bise. Antoine se retourna ensuite sur la personne qui les accompagnait et que je ne connaissais pas.

— Charlyne, je te présente Ethan, mon cousin, me dit Antoine.

L'homme en question me fixait avec une intensité particulière.

— Enchanté, dit Ethan.

Il fouillait mes yeux. Ses iris étaient d'un vert éclatant. Jamais il ne m'avait été donné l'occasion de regarder une pareil couleur. Son regard sur moi était très insistant. Je pouvais voir une certaine envie dans ses yeux. Ma timidité m'ordonnait de me détourner de cette inquisition, mais il m'était impossible de m'en détacher.

— Bonjour, réussis-je à dire.

Ethan avait cette beauté sombre et mystérieuse qui faisait envie à tant de fille. Moi qui n'avais jamais eu d'attirance particulière pour les bruns ténébreux, je me surpris à être troublé par cette beauté.

— Ah voilà Bertrand.

Anaïs venait de me tirer de mes pensées et je me détournai enfin de lui, pour regarder Bertrand marcher jusqu'à nous. Après qu'il nous eut dit bonjour et qu'il eut fait la connaissance d'Ethan, nous partîmes en direction de la voiture d'Antoine garer un peu plus loin.

Antoine s'installa derrière le volant, Anaïs à ses cotés. Ethan prit place à côté de la fenêtre derrière Anaïs, et Bertrand ne me laissa d'autres choix que de m'assoir au milieu, coincée entre les deux hommes.

Je fus des plus mal à l'aise dès que la voiture démarra. J'avais l'impression de sentir son regard encore posé sur moi. Cela n'était probablement que mon imagination, mais je n'osais pas vérifier.

Tandis que je fixais la route, droit devant moi, je me sentais en danger. Telle une proie prête à se faire dévorer, j'étais tétanisée. Il me fallait pourtant trouver le courage de regarder dans sa direction. Il n'y avait que comme cela que je pourrais me rendre compte que mes pensées étaient stupides et qu'Ethan ne me regardait pas du tout.