Chapitre 6: De Cellule en Cellule.

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Dans une grande cellule, comportant seulement deux bancs, le groupe des cinq s'était séparé.
D'un côté les trois inconnus, de l'autre Léo, allongé avec la tête sur les genoux d'Aaron, qui lui grattait le cuir chevelu. Léo essayait de trouver le sommeil, tiraillé par des cauchemars de l'attaque des anges, les seules notes positives montrant Aaron ou la Succube, celle qui l'avait attaqué dans les bois. Pourquoi cette démone lui inspirait des pensées positives ? Il avait peur de connaitre la réponse.

Après quelques temps, le scribe revint avec derrière lui deux gardes armés et il appela l'un des trois prisonnier, qui avança dans le silence et tous les quatre partirent.
Ils revinrent ensuite sans le prisonnier, et appelèrent un autre prisonnier et repartirent ensuite dans le couloir, refermant la porte derrière eux.
Encore plus tard, le scribe revint, mais cette fois-ci appela Aaron. Léo ouvrit grand les yeux, réalisant enfin qu'ils allaient être séparé, pendant qu'Aaron essayait de se lever pour sortir, Léo lui agrippa le bras avec toutes ses forces, clouant sa moitié au banc.
Un garde voyant la situation commença à parler d'une voix impératrice :

- Lâche son bras, on a pas que ça à faire de la journée.

- Tout ira bien, ne t'en fais pas, lâche mon bras, dit Aaron, murmurant doucement à l'oreille de Léo.

- NON, Je t'ai déjà laissé une fois, pas une deuxième, plus jamais on sera séparés, hurla Léo, des larmes recouvrant ses joues.

- J'en ai assez vu, garde ! dit le scribe en claquant des doigts.

Un des gardes acquiesça et avança dans la cellule, attrapant violemment le bras de Léo pour le jeter vers le mur, ce dernier poussant un cri bref de douleur avant de regarder les dégâts sur son bras. Le garde continuant son avancée vers lui.
Aaron se leva, se mettant entre Léo et le garde, celui-ci faisant une tête de plus au minimum.

- Il ne va plus causer de problème, pas besoin d'aller plus loin, je vous suis, dit Aaron, d'un ton qui prouvait sa confiance en lui.

Le scribe claqua une nouvelle fois des doigts et les quatre partirent de la cellule, ne laissant que Léo, assis en boule dans un coin, pleurant jusqu'à s'en déshydrater tout en serrant fort contre lui son collier en or offert par Aaron. Ainsi que le dernier prisonnier, assis sur le banc, regardant dans le vide.

Les gardes entrèrent dans la salle une nouvelle fois, sans le scribe et prirent l'inconnu avec eux, laissant Léo encore plus seul avec lui-même. Lui offrant, ou l'obligeant il ne savait que penser, le temps de réfléchir à ce qui allait se passer, si seulement il reverrait Aaron un jour.
Il sécha ses larmes avec son gilet, puis ouvrit son médaillon, révélant une photo de lui et Aaron s'amusant dans une cabine de photo. Il comprit très vite que si les gardes voyaient ce collier, ils allaient lui prendre et jamais le revoir, son dernier souvenir d'Aaron. C'était hors de question.
Il entendit les gardes revenir, il n'avait plus beaucoup de temps, il fallait qui pense, vite, vite.
Alors que la porte s'ouvrit, Léo jeta son collier dans sa bouche et essaya de prendre l'air le plus naturel possible.

- Bon, il a fini sa crise le gamin? Je pensais que tu étais ici parce que tu étais sage, si tu ne tentes rien d'autre il ne va rien t'arriver, lèves toi, dit un des garde, faisant signe à Léo.

Léo se leva doucement et baissa la tête. Il suivit les gardes avec une marche défaitiste jusqu'à une pièce qui ressemblait à des douches communes.

- Jette tes vêtements dans la caisse ici, tes bijoux et objets de valeur dans celle là, dit un scribe, très différent de l'autre qui lui avait arraché Aaron.

Ne voulant pas qu'on lui pose de question à laquelle il devrait répondre, il se plia aux attentes et enleva sa bague de pouce, sa montre et sa ceinture pour les mettre dans la caisse.
Il hésita quelques instants avant d'entendre le scribe taper du pied, il enleva donc tous ses vêtements pour les mettre dans l'autre caisse, voyant au passage le t-shirt d'Aaron qui dépassait, ce qui le détacha un peu de la réalité.
Ses esprits revinrent instantanément quand un des deux gardes lui mit une claque brutale sur le fessier, le faisant tomber au sol.

- Eh bien, ferme mais fragile le nouveau, va falloir travailler tout ça, dit-il, regardant Léo de haut, ricannant de son action.

- Arrête ça, tu sais très bien que tu vas te faire incendier si la patronne l'apprend, littéralement incendié, répliqua l'autre garde.

Le premier garde leva les yeux au ciel avant de renverser un seau d'eau glacée et savonneuse sur Léo, toujours au sol, le faisant trembler. Tout ça avant de lui en verser un deuxième pour le rincer. Seulement avec deux seaux, Léo sentait pourtant qu'il était propre comme après une douche d'une heure
Le scribe lui demanda de se relever. Pendant qu'il faisait comme on lui demandait, Léo remarqua un clin d'œil échangé entre le premier garde et le scribe, l'autre garde soupirant avant de partir dans la salle voisine.
Le garde restant prit une grande serviette rose et s'avança aux côtés de Léo, qui prit peur et recula avant de faire dos au mur.

Le garde avança avec un grand sourire avant de simplement poser la serviette extrêmement douce sur la tête de Léo, et frotta avec délicatesse pour le sécher, ce qui prit Léo par surprise, toujours privé de la parole, mais qui commençait à moins se méfier.
Le garde continua de sécher Léo, de la tête aux pieds, mais semblait un peu trop insister sur son fessier encore sensible du coup et de l'autre côté au goût de Léo.

- Bon vous avez fini ? Oh sérieusement Nillo, va dans le quartier rose pour ce genre de truc, dit le deuxième garde qui revenait avec des vêtements propres.

- Donne moi ça, je m'en charge, répondit le premier en jetant la serviette sur la table à côté du scribe.

Tout en soupirant, le garde entrant donna les vêtements au premier, qui commença à habiller Léo comme on habille un enfant, une jambe après l'autre.

- Bon, le rebelle a l'air d'être calmé, suit moi, on va te trouver un lit sympa, dit le garde.

Plus du tout en capacité de refuser, Léo avança, suivant la masse de muscle qui venait de le toucher puis de l'humilier, jusqu'à une cellule, beaucoup plus petite que la précédente, mais avec un lit, un matelas et un oreiller, la température de la pièce dispensait d'une couverture.

- On te rappellera demain, mais tu es loin dans la liste, donc essaie de bien te reposer, c'est moi qui garde ta porte, donc n'hésite pas si tu as besoin, dit le garde en refermant la porte.

Une Âme PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant