Une Âme Perdue

Chapitre 8: Selena la Succube.

Toutes ces petites attentions, l'absence de force utilisée contre lui, cette belle chambre, tout ça n'avait pour but que de le mettre à l'aise, et Léo venait de le réaliser, brisant l'illusion que les démons avaient réussi à créer.
Mais cette fois-ci, il y avait une différence, à chaque fois qu'il avait peur, Léo pouvait attraper l'épaule d'Aaron pour se rassurer, mais pas cette fois...
Léo n'arrivait même pas à pleurer, il avait juste peur, il se souvenait des paroles de la première succube, il allait être emmené pour faire parti de l'armée des démons...
Est-ce que ça allait être comme dans Gahnarra, son ancien jeu vidéo préféré? Allait-il être corrompu pour devenir un esclave serviable ? Voir même une bête horrible...
Se remémorer le scénario du jeu vidéo ne l'aidait pas du tout à se détendre, et il se mit en boule, assis sur le matelas, dos au mur.

Deux gardes entrèrent dans la cellule, les deux étaient inconnus à Léo. Ils lui firent signe de les suivre et Léo n'hésita pas.
Après quelques minutes dans des larges couloirs, les deux gardes attrapèrent Léo par les bras et se plaquèrent contre un mur.
Léo chercha du regard ce qui avait poussé les gardes à faire un mouvement si brusque, il vit passer deux autres gardes, tenant un humain habillé comme Léo, mais ses veines étaient noires partant de son cœur et comme agrippant son cou tel des griffes, il hurlait comme de douleur et se débattait violemment. Léo était terrifié à la vue de l'autre prisonnier et commença à se débattre.
Il fut rapidement arrêté par les deux gardes qui refermèrent leurs emprises sur ses bras.
Léo se calma rapidement mais dû se faire traîner jusqu'au bout du couloir.

Ils passèrent une gigantesque porte et entrèrent dans une très grande pièce ouverte sur une vue de la plaine entourant la ville, le soleil ne faisait que commencer sa descente et l'air était encore bien chaud.
Dans cette pièce seulement deux choses, une table en pierre, sur laquelle il y avait cinq chaînes attachées. L'autre était une démone allongée sur un fauteuil qui semblait très confortable, elle lisait une sorte de carnet et mangeait du raisin.
Elle fit un petit signe de main vers la table et les gardes assirent Léo sur cette dernière, ils l'attachèrent à ses deux poignets, ses deux chevilles et sa nuque. Il s'assit une fois l'enchaînement fini et regarda les deux gardes qui eux, regardaient la démone, cette dernière leur fit signe de partir et ils obéirent, Léo les vit partir de l'autre côté de la porte.

Léo tourna son regard vers la démone qui, après s'être levée, jeta son carnet sur le fauteuil. Elle était très grande, presque un peu plus que lui, elle avait une apparence beaucoup plus humaine que les autres démons que Léo avait vu jusque maintenant. Elle avait des traces de bronzages à quelques endroits mais même sa couleur d'origine était quelque peu foncée, des cornes sortaient de ses longs cheveux noir, ses jambes étaient humaines mais une queue possédant un bout pointu semblait se balancer derrière. Elle portait peu, une sorte de paréo noir un peu transparent et un débardeur lui aussi noir et très serré, clairement fait pour supporter la chaleur ambiante. Elle fit claquer ses talons hauts alors qu'elle avançait vers Léo, montrant clairement qu'elle avait remarqué qu'il l'examinait. Léo se remit en boule de peur, les mains sur la tête, se souvenant de son dernier tête à tête avec une démone. La Succube commença à tourner autour de Léo, comme pour l'examiner.

Cachant très mal sa peur, Léo commença à chuchoter:

- S'il vous plaît ne me tuez pas. S'il vous plaît ne me tuez pas...

-Mais pourquoi diable je te tuerais Léo? Je n'y gagnerais rien du tout, j'y perdrait même beaucoup, répondit-elle d'un ton amical.

- Je sais ce que vous allez me faire, vous allez me transformer en une bête horrib..

Mais comment connaissez-vous mon prénom ? dit-il d'un ton un peu effrayé.

- Je sais pleins de choses sur toi Léo, et apparemment tu sais déjà ce qui arrive à nos prisonnier, alors pourquoi t'inquiètes-tu de mourir ? demanda-t-elle ironiquement.