Alumnus.

14.

"Le monde brise chacun d'entre nous et, après coup, certains sont plus solides à l'endroit de leurs fractures."

— Hemingway.

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J'attrapais le carré de papier jaune posé près de la machine à café et levais les yeux au ciel. Je soupirais et l'écrasais entre mes doigts avant de le jeter à la poubelle en soupirant. Ce n'était pas avec un mot d'excuse qu'elle allait effacer l'humiliation que j'avais subi devant mon professeur. En plus, il fallait que je le rembourse. Et cette idée me désenchantait. Il n'aurait jamais dû intervenir pour m'aider, ce jour-là. Comme Julia n'aurait jamais du m'abandonner là-bas.

En arrivant chez moi ce soir là, j'avais littéralement hurlé sur ma cousine de toutes les insultes possibles. Elle avait été assez surprise. Et malgré les remontrances de ma mère, cela m'avait fait un bien fou. Je refusais toujours de lui adresser la parole, malgré la semaine qui débutait.

J'arrêtais d'y penser et me dépêchais vers la salle pour cracher dans le lavabo la texture liquide de mon dentifrice. Il ne fallait pas que j'arrive en retard en cours. J'appliquais donc un baume sur mes lèvres avant de sortir de l'appartement. Le mois de décembre s'entamait petit à petit, et même si la neige n'avait toujours pas pointé le bout de son nez, le froid, lui, ne manquait pas à l'appel. C'était donc vêtue d'une énorme écharpe que je proposais à Wesley, qui fermait à clé son appartement, un écouteur.

C'était notre routine, partager notre musique et faire le chemin jusqu'au lycée ensemble. Parfois, on se retrouvait même au skate park le soir venue afin de partager un moment, seuls.

— Avec Xavier et des potes à lui, on a prévu d'aller au bowling...

Je relevais la tête vers lui, surprise qu'il interrompt ce moment pour quelque chose d'aussi futile. Mais il n'avait tout simplement pas fini.

— ... il m'a dit d'inviter qui je veux. Ça te dit de venir avec moi ?

Je fronçais les sourcils. Malgré mon appartenance à la tranche d'âge où la normalité était de faire la fête, mon esprit quant à lui, me tenait aussi éloigné de cela que de la peste. J'avais assisté à trop de soirées malsaine avec mon frère et ses amis pour que ça m'attire. Pire encore, cela m'effrayait. Les deux brunes n'étaient pas au courant, donc je concevais qu'elles continuent de me proposer malgré mes nombreux refus, mais pas Wesley. Il était au courant, et sa demande était surprenante.
Surtout que je ne connais aucun de ses amis. Peut-être Xavier de vu et de nom, —il était quand même dans ma classe— mais je ne lui avais jamais adressé la parole.

— S'il te plaît Wes', n'insiste pas pour me faire dire une réponse que tu veux pas entendre.

— Eh bien ne la dis pas et viens avec moi ! Il me bouscula légèrement de l'épaule.

Je soupirais, amusée et feint d'être agacée par sa lourdeur.

— Allez ! Insista mon ami face à mon silence. Ça pourra être cool, et si vraiment t'es mal à l'aise ou pire encore, tu n'aimes personne, rit-il, on prétextera une excuse pour partir.

— Je sais pas, répondis-je.

Je soupirais. Après tout, ce n'était qu'une sortie au bowling.