Sarah me conduisait quelque part, alors que le soleil se levait tranquillement dans le ciel. Elle m'avait réveillé vers les quatre heures du matin, un grand sourire sur le visage. Elle m'avait lancé des vêtements et m'avait ordonné de me dépêcher.
Depuis, une fois dans la voiture et avoir laissé un mot pour la famille qui dormait dans mon salon, sauf pour Lucy, ses parents et Amélie qui étaient rentrés chez eux, de l'autre côté de la rue, Sarah était silencieuse.
-Tu es en colère. Déclara soudainement mon amie. Pourquoi ?
J'esquivai la question en demandant :
-On va continuer longtemps sans que je sache où nous allons ?
-Je te l'ai déjà dit, on va quelque part où tu pourras évacuer.
-Ça veut rien dire. Lui fis-je remarquer.
-Ouais bon, si tu ne veux pas me dire pourquoi tu es en colère, moi je ne te dis pas où on va.
Je me renfrognai.
Je n'avais dit à personne la confession de mon père. Je me doutais que quelqu'un devait bien le savoir, Logan ou Nico avait dû demander ce qui avait été la cause de l'accident...Mais moi je ne disais rien.
J'étais triste que c'était sa faute, parce qu'autrement j'aurais pu taper sur quelqu'un, vous voyez ?
Bref.
Nous nous éloignions peu à peu de la ville, le paysage de la campagne nous engloutissant.
-Tu verras, de toute façon, on est presque rendu. Souffla mon amie.
Quelques minutes plus tard, Sarah arrêtait la voiture...
En plein milieu de nulle part.
Elle descendit en claquant la portière et me fit signe d'en faire autant. Je la suivis tandis qu'elle remontait son sac à dos sur son épaule et s'enfonçait dans la forêt à notre côté.
Après avoir marché pour une bonne dizaine de minutes, elle s'arrêta et sortit de son sac un ballon de soccer. Elle alla le placer à quelques mètre de moi, puis revint à mes côtés.
-Tu vas crier. Dit-elle en croisant les bras contre son torse.
-Quoi ? Fis-je. Pourquoi ?
-Tu cries, tu évacues. Fit lentement mon amie en me donnant une petite poussée vers l'avant.
-Je risque de...Détruire quelque chose. Murmurais-je. Tu sais que j'ai le même pouvoir que Charybde, lorsque je crie...
-Je sais, tu as un super-cri. Ouais ouais. Soupira mon amie en pointant le ballon. Allez, vas-y, aussi fort que tu peux !
Elle se boucha les oreilles et je sautillai sur place, me sentant stupide de crier sur un ballon. Cependant, je le fis et criai aussi fort que je le pouvais. Le ballon revola puis alla se planter dans une branche. Il dégonfla en émettant un "pfffffffvvvvv" et je me retournai vers Sarah.
-Tu te sens un peu mieux ? Demanda-t-elle.
Ça commençait un peu...
-Hum hum. Marmonnais-je.
Elle recula de quelques pas et je me retournai vers la forêt. Cette fois, ce n'était pas le ballon que je visais. J'imaginais un monstre. Un grand et gros.