Je cognai à la porte -bruyamment- et croisai les bras contre ma poitrine. Quelques secondes plus tard, Maryse vint me répondre, ses cheveux noirs étaient attachés en queue de cheval.
-Madame Davenport. Fit-elle en soupirant. Il est trop tard pour nous proposer votre aide, juste au cas où vous seriez redevenue humaine.
-Je veux que vous disparaissiez. Déclarais-je.
-Je vous demande pardon ?
-Je suis désolée pour ce qui est arrivé à vos amis, mais...Vous l'avez cherché.
Elle ria un peu et secoua la tête.
-Vous êtes désolé. Vous n'en avez pas assez d'être désolé ? Si vous nous aviez simplement donné la boîte, pour quelques instants, ils ne seraient pas morts. On aurait disparu. On vous aurait laiss...
-Donc c'est ça ? Soufflais-je. Si on vous avait donné la boîte, vous auriez été tranquille ? Comme un enfant à qui on a volé sa sucette ? Moi aussi je pourrais en dire autant. Si au lieu de nous voler la boîte en premier lieu, vous nous aviez demandé notre aide, alors on n'en serait pas là. Quittez la ville. Ne revenez pas.
-Je ne vais pas mentir, mademoiselle Davenport, je ne vous aime pas, on ne vous aime pas. Alors il n'est pas question que nous partions sous prétexte que vous ne nous aimez pas aussi.
Je serrai les dents. Je ne savais pas ce que j'attendais d'elle, pas vraiment. Je voulais qu'ils arrêtent de nous causer des ennuis, mais je réalisais que ce n'était sûrement pas en venant les menacer qu'ils allaient nous lâcher les basque.
-Quittez. Répétais-je.
-Pas comme ça. Déclara Maryse en croisant à son tour les bras sur sa poitrine.
-Que voulez-vous ?
-La chose que nous voulions aller chercher et les corps des membres de notre famille. Claqua-t-elle.
-Avec un s'il vous plaît ? Fit une voix derrière Maryse.
Elle se retourna et soupira.
-Quoi ? Fit l'enfant. Tu me dis toujours de dire "s'il te plaît".
Maryse leva les yeux au ciel.
-Bonjour, se présenta l'enfant en me tendant une main, je suis Sophia.
-Voici Emma Davenport. Déclara d'un ton neutre Maryse. Mademoiselle, voici ma fille.
Je serrai la main de la petite, surprise du fait qu'une femme aussi froide ait pu avoir un enfant qui semblait si chaleureuse et joyeuse.
-Revenons à notre accord. Décida Maryse en faisant reculer de quelques pas son enfant. Demandez aux dieux d'aider.
-Pourquoi feraient-ils ça ? Rigolais-je, me retenant un peu devant la fille d'environ six ans. Vous avez fait beaucoup de tort à leurs enfants.
-On est aussi leurs enfants, ceux qui ont périt dans le Tartare étaient leurs enfants, nous sommes dans le même bateau, Emma. De plus, la plupart de ce que vous retenez contre nous n'est pas notre faute. Arthur a fait son choix, quelques uns l'ont suivi, je n'étais pas avec eux, ma famille non plus.
-Vous avez volé la boîte, vous...
-Aidez-nous et nous partirons. Coupa Maryse. Tu es la déesse, toi et Lucy, vous êtes des déesses, demandez aux dieux, ils vous écouteront plus que moi, une fille d'Hermès.
Sophia me jeta un regard curieux.
-Tu es une déesse ? Fit-elle d'un air enfantin.
-Non. Répondis-je un peu brusquement.
Je me retournai vers Maryse.
-Je veux être sûre que vous partirez.
-On le fera. Assura-t-elle.
-On va quitter la maison ? S'exclama d'un air triste Sophia.
-Mademoiselle Davenport le veut. Déclara-t-elle d'un ton tranchant.
Je me sentis me décomposer et Maryse sembla satisfaite un instant, avant de reprendre son expression froide.
J'échangeai un regard avec Sophia qui m'interrogeait du regard.
-On va devoir quitter la maison ? Répéta-t-elle.
Je secouai la tête, quelque peu perdu à présent.
-On ferait mieux de se laisser, j'ai une famille à m'occuper. Déclara Maryse.
Avant même que je puisse dire quoique ce soit, elle claqua la porte.