Chapitre 3 : Retour au bercail

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      //Colyne Addams//

    Je bougeais légèrement. Ou j'avais encore fini moi ? J'avais mal. Une odeur de désinfectant titillait mes narines. L'odeur d'un hôpital, loin de celle du labo de l'autre folle. D'ailleurs où se trouvait-elle ? Mollement, je me redressais en grognant. Les muscles de mes jambes répondaient après dix plombs à les masser. Ceux de mes bras allaient plutôt bien, mais mes poignets picotaient. Mon visage se pliait sous l'effet intense quand je bougeais. J'ouvrais les yeux en regardant autour de moi. L'infirmerie de la tour des Avengers n'avait pas changé. C'était la partie réservée aux agents du SHIELD. Plus pratique pour Fury de commander ses hommes et de toujours avoir la main sur les Avengers au cas où il en aurait besoin. Sur ma droite un pied à perfusion avec une poche et un tube relié à mon bras, le liquide d'une couleur verte. Juste à côté, Rogers qui tenait sa tête avec sa main soutenu par la table de nuit.

« - Bonjour, disait-il simplement.
- Au revoir. »

Je mettais le drap sur ma tête pour ne pas le voir. Ça n'avait rien à voir avec de la haine, il représentait tout mon passé. Un soldat américain qui voulait toujours faire bien quitte à se sacrifier, sauver le plus de vie en voyant mourir son équipe. Avant d'infiltrer le SHIELD c'était exactement moi, mais aujourd'hui non. Je refusais d'incarner cela. Le liquide vert commença à faire un vrai effet.

« - C'est quoi exactement ça ? Il toucha le tube.
- C'est un mélange...Une sorte de sérum...Ça atténue la douleur et redonne de la force. »

De nouveau, le silence s'installa. Je soupirais et retirais lentement la couverture de mon visage. Plusieurs interrogations se bousculaient dans ma tête et j'y répondais sans savoir les vraies raisons. Je m'asseyais en tailleur non sans quelques grimaces. Je repensais à mon séjour chez la rousse, me perdant totalement dans mes songes. J'aurais très bien pu y passer et ne plus jamais avoir de magie. Que ferais-je sans mes pouvoirs ?

« - J'ai lu votre dossier, vous étiez dans l'armée avant. Pourquoi avoir changé ? Vous étiez doué.
- Rogers je ne vous demande pas comment c'était la Deuxième Guerre mondiale ni si vous avez déjà bu un verre avec des nazis alors ne me...
- Non je n'ai jamais bu un verre avec des nazis, il me coupa. La guerre c'était...Sombre...Difficile mais chaque jour on se battait pour récupérer nos camarades. Pour ce que nous croyions juste. On arrivait à trouver des moments de joie dans les choses les plus banales. »

Je le regardais en me plongeant dans ce bleu. Cet océan qui m'emportait, ces traits étaient dur. Je comprenais qu'il n'aimait pas forcément en parler, mais qu'il essayait au moins d'avoir une discussion sur quelque chose que nous avions en commun. Mais moi, je ne faisais que de l'envoyer bouler. Je grattais légèrement mon coude en cherchant au plus profond de moi du courage pour lui raconter.

« - J'en avais marre de voir les gens avec qui je bossais finir entre quatre planches. »

C'était tout ce que j'arrivais à dire. Il hocha la tête.

Je pouvais rentrer chez moi. Stark m'avait déjà proposé de dormir dans la tour dans une des chambres pour les agents. J'avais décliné l'offre, mais il m'en gardait une. Quand j'étais fatigué entre deux entraînements, je partais y passer une petite sieste. Mais à mes yeux rien ne valait mon appartement qui était en fait une galerie d'art rénové. C'était spacieux et peu de personnes connaissaient cette endroit, juste trois et cela suffisait largement. En rentrant par la porte d'entrée coulissante, je remarquais une veste de l'armée posée sur la table de la cuisine. Armée... Je ne fréquentais plus qu'une seule personne de l'armée.

« - Jim t'es là ? »

Pour toute réponse j'entendis un ronflement et un miaulement. Au moins Bonzaï vivait toujours. Bonzaï était mon chat, un Munchkin. Son pelage beige et blanc, ses oreilles pointues et ses iris bleus lui donnaient un air de peluche. Je me dirigeais vers lui et le pris dans mes bras en lui faisant des bisous sur le crâne. Mon meilleur ami dormait sur mon canapé. Jim Gutterman, un homme brun aux yeux marron. Il avait un teint basané à cause du soleil qui lui tapait sur la tête du matin au soir. Il était sergent, précisément c'était le sergent qui m'avait formée quand je m'étais engagée à 15 ans. Il m'avait beaucoup aidé avec mes pouvoirs. Il portait quasiment tout le temps ses tenues de guerre vu qu'il passait le plus clair de son temps en mission ou à former des petits nouveaux. Je secouais légèrement mon ami.

« - Allez réveilles-toi. »

Je posais Bonzaï en allant dans ma salle de bain, une douche me débarrasserait de cette sensation de saleté. Je restais bloquée sur mes cheveux un moment et passais lentement sur les quelques millimètres restants. Ma joue bleui et ma lèvre inférieure gonflée. Je me déshabillais et entrais dans la douche. Une fois l'eau chaude en route l'air d'une musique inondait mon appartement.. Je me lavais rapidement sans trop regarder mon corps. Le savon glissait pour se retrouver par terre. Un peu plus tard j'enfilais un long maillot bleu nuit avec un short court et me rejoignait Jim. Il préparait à manger.

« - Waouh les cheveux t'a perdu un pari ou quoi ? Rigolait-il avec de gros yeux.
- Ah ah, rigolais-je. C'est comme ça que tu m'accueilles alors que je viens de passer deux jours à me faire torturer ?
- Hein ? Tu vas bien ? Ils t'ont filé le liquide bizarre là ? Se rattrapait-il automatiquement inquiet.
- Ouais j'ai juste sommeil.
- T'a intérêt de m'expliquer ce qui s'est passé !
- Oui sergent ! Ricanais-je pour le détendre. Comment va Aurore ?
- Bien elle est en Afrique elle doit rentrer dans deux jours.
- Je croyais qu'elle ne devait plus partir.
- Elle m'a promis, quand elle sera enceinte de six mois elle arrêtera. »

Je le regardais un peu désolée. Aurore, sa femme, portait leur enfant depuis trois mois et travaillait comme médecin sans frontières. Elle adorait son métier vraiment. Elle était l'inverse de moi. Elle était belle, une épouse parfaite. Elle excellait dans son métier, s'habillait toujours parfaitement, avait sa famille à ses côtés, un mari aimant qui serait prêt à tout pour elle. Même son sourire arrivait à rendre heureux pour quelques secondes une personne. Je souriais un peu en soupirant. Moi j'étais juste un soldat qui reniait sa nature.

« - Soirée film ? Demandait mon ami.
- Oui ! »

Soldiers ( Steve Rogers X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant