Un flot d’images m’assaillit de nouveau, les souvenirs tournaient dans ma tête, préparant le prochain assaut qui me tordrait de douleur.
« Mes parents sont morts. » sanglotais-je.
« Je sais... » me murmura t-il doucement.
« Ils ont étés tués dans un accident… j’ai perdu ma famille du jour au lendemain... » renchéris-je en pleurant.
Il me dévisagea tendrement puis me pris dans ses bras. C’était la première fois que je parlais de l’accident depuis l’hôpital. Je ne savais même pas pourquoi je lui disais ça, sans doute cette nouvelle était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase... Je m’étais jurée de ne plus raconter mon histoire, elle me faisait trop de mal, me rongeait comme un poison et je ne voulais pas que les gens me prenne en pitié. Pourtant s’en était trop. Il fallait bien que ça déborde, toutes ces émotions, cette tristesse que j’éprouvais à chaque instant, je savais bien qu’elle ressortirait un jour mais j’essayais de repousser l’échéance, de me contenir jusqu’au moment où je craquerai. Celui-ci était arrivé et je ne voulais pas qu’il me voit dans cet état mais je n’avais plus la force de lutter, je me blottis dans ses bras, peut importe ce que penserait les autres de mon acte.
Il me berça lentement pour me calmer sans rien dire parfois le silence est la meilleure des réponses.
« Tout ce que j’aime disparaît, je dois avoir une malédiction… Dès que je suis heureuse je sais que ça ne dura pas longtemps. Toi tu étais l’un des seuls à me faire rire et tu vas partir comme les aut.. » J’explosai en sanglots sans finir ma phrase. Il passa sa main sur mes joues mouillées comme pour les sécher. Chacun de ses gestes était doux sans aucune brusquerie, aucun jugement de sa part.
« Rylee... » chuchota t-il quand je m’arrêtais enfin. « Ce n’est qu’un mauvais très moment à passer... Moi aussi j’aurais voulu rester mais... c'est... mon père...» Il s’interrompit, le regard lointain.
« J’ai besoin de toi, je te le jure... Ça me fera de la peine, mais le temps aidera... Dans quelques années tu ne sauras même plus qui je suis.
- C’est... c’est faux. » hoquetais-je.
Il resserra son étreinte, je me laissai aller contre son tee-shirt maintenant mouillé. Je ne savais pas si c’étais du à mes larmes ou aux siennes.
« Tu es une fille forte et courageuse, tu surmonteras cette étape comme toutes les précédentes... Tu y arriveras, je te le promets.
- Pas sans toi. » murmurais-je.