Votre vie peut basculer en instant.
En une seconde, un battement de cils.
Tout ce que vous aviez construit jusque là, vos rêves, vos envies, votre avenir, tout peut s’effondrer devant vous sans que vous ne puissiez rien faire.
Dans ces moments, vous restez sans bouger, comme abasourdit par ce coup du destin. Les larmes vous montent aux yeux, vos lèvres sont scellées, la paralysie vous gagne.
Il aura pourtant suffit d’une parole, de quelques mots, mais ils sont déjà de trop.
« Vos parents sont morts dans un accident de voiture. »
En cet instant précis, je trouve pourtant la force de me lever, de m’enfuir de cette pièce où l’on me tient enfermée depuis de nombreuses heures.
Je cours car je sais que ce n’est pas possible.
Que ça ne peut pas être vrai.
Je ne sais pas où je vais, j’essaye d’oublier, de croire que tout cela n’était qu’un mensonge, une mauvaise farce comme le font souvent les enfants.
Je fuie la vérité tout en sachant au fond de moi qu’elle existe et que rien ne la changera, pas même me volonté à la trier dans un coin de mon cerveau pour ne plus m’en souvenir…
Je sens soudainement ma poussée d’adrénaline s’estomper, mes mouvements me semblent plus lourds, plus fatigants. Je manque à chaque pas de m’effondrer mais je continue d’avancer, toujours plus vite.
Mon champ de vision s’obscurcit peu à peu et j’observe une dernière fois les murs blancs avant de sombrer totalement.