Petits poèmes en roue libre

De sang, de chair

De sang de chair, d'os, de veines
Les liens nous unissent comme deux cordes raides
Nous n'en avons que faire de la distance
Quand nos coeurs sont reliés par un seul et unique fil conducteur

D'un fil conducteur, le courant passe
Il traverse nos vaisseaux sanguins jusqu'à la cervelle
Où résonne tous nos échos, nos appels
Notre délivrance et notre haine

Notre haine envers ce monde maudit qui nous blesse
De l'importunée destinée qui se joue de nous
De nos doutes et nos colères
De nos envies et peurs les plus profondes

Nos peurs les plus profondes envers cette Terre
Qui peut nous séparer à tout moment
Même si l'on est reliée, ô mon coeur
J'ai peur que la chaîne se brise un jour

Un jour de plus ou un jour de moins
Sans toi fait toute la différence
Maintenant je sais ce que nous devons faire mon alliée
Rattraper le temps perdu et courir après ces rêves de gosse inachevé

Ce gosse inachevé que j'ai fondé en mon propre sang,
Qui ne sait plus où donner sens
Et raison aux choses qui l'entourent
Car tout lui tombe dessus.

Dessus, dedans, dessous,dehors
À l'extérieur ou à l'intérieur
C'est toi qui me rend la grâce de vivre
Et de me dire qu'il n'y a pas que la haine en ce monde damné

Ce monde damné par les astres funestes qui enveloppent ma tête
Quand je broie du noir sous le soleil brûlant
Que tu connais si bien chaque jour
Sous ton idylle de lumière

Quand nous verrons nous mon alliée ?
Ma terre mon eau, mon écorce, ma chaleur
Mon Everest, ma lune, ma nuit, mes étoiles, mes rêves...
Quand nous verrons nous donc mon alliée ?

Mais après tout...

De sang, de chair, d'os, de veines
Les liens nous unissent comme deux cordes raides
Nous n'en avons que faire de la distance
Quand nos coeurs sont reliés par un seul et unique fil conducteur