J'arrivais en courant, pour ne pas changer, et me précipitais vers mes amis.
-Attendez-moi! Partez pas sans moi je vous en supplie! Non je vous aime je veux pas me retrouver seule! Pas avec Pauline!
Pauline, courant derrière moi tel un petit boudin me hurlait dessus de l'attendre. Je tapais mon meilleur sprint afin de lui échapper, et je réussis a attraper Jacqueline par le cou, en l'étranglant au passage.
-Non me ralentis pas! Je veux pas qu'elle me touche!
-Il fallait m'attendre Jacqueline! T'es une pute et Valise aussi!
-Comment tu sais?
-Parce que je suis ta mère espèce de chips trop molle!
Nous nous mîmes en rang - l'école c'est important les enfants ne sèchez pas les cours - et nous vîmes arriver monsieur Marshmallow, professeur de Sénégalais, la LV1 de ce collège de campagne en plein centre de Marseille.
-En wan s'il vous play!
-Il a dit quoi?
J'haussais les épaules, parce que personne n'avait comprit. Après tout, monsieur Marshmallow vient de Bordeaux, en Suisse, donc c'est compliqué de comprendre son accent.
L'heure de cours passa a la vitesse d'un escargot sous calmant (donc très très vite), et je me ruais dehors en jetant les sixièmes contre les murs pour le voir.
Pour voir
Ce mur.
Jaune, grand et long sans parler de sa largeur, recouvert de dessins en tout genre, tagué, bien en place, me regardait. Oui monsieur, il me regardait. Et je le regardais aussi.
-Tu devrais aller le voir, tu a été absente une semaine, tu lui manques.
-J'y vais, moi aussi il m'a manqué.
Je courrais tel un léopard en chaleur qui aurait vu une proie fraiche et bonne (donc assez lentement) pour venir m'écraser, au sens propre du terme, contre Jean-Patrick-Marie-José-Mireilleuh, mon copain actuel.
Il me rendit mon câlin, et je l'embrassais goulûment avec envie, baiser qu'il me rendit avec luxure.
-Tu m'as manqué mon amour.
Il ne parlait pas (n'ayant pas de bouche) mais je pu discerner ces mots dans son cœur.
Moi aussi je t'aime chérie, moi aussi.