Jason, tout en restant assis dans le canapé, déclare que nous irons faire les courses demain. « Il est temps de dormir maintenant », ajoute-t-il. Je regarde alors rapidement le ciel par la fenêtre et me rend compte que le soleil n'a pas bougé depuis que nous sommes arrivé. Il faut croire que le temps a finalement décidé de s'arrêter. Malgré ça, Jason réussi à se lever du canapé et annonce qu'il va se coucher. « Bonne nuit ? », je lui réponds. Il ne fait pas nuit, alors je ne suis pas sûr de ce que l'on doit dire.
Je finis par me convaincre d'aller visiter l'étage à mon tour et je sors du canapé. Je monte l'escalier et je débouche sur un petit salon duquel partent plusieurs couloirs. J'en choisis un dont la porte est ouverte et m'y engouffre. Il y a plus de portes dans ce couloir que dans toute ma maison, me dis-je. J'ouvre la troisième sur la gauche et y trouve une grande chambre. La mienne ! Je vais chercher mon sac que j'ai laissé près du canapé. Une fois remonté, je ne suis plus sûr de quel couloir il fallait prendre, alors, au hasard, j'emprunte le deuxième. La deuxième porte sur la droite est ouverte, je ne me suis donc pas trompé ! Je rentre alors dans le chambre et défais rapidement mon sac. J'en sors un pyjama à carreaux que j'enfile. Je m'approche alors de la fenêtre pour vérifier que le soleil n'a pas bougé. Il est toujours là. Rassuré, j'appuie sur le bouton à côté de la fenêtre sur lequel figure un croissant de terre. Bizarre. Des volets se ferment et je n'y vois plus rien. Je me dirige vers la porte en quête d'un interrupteur. Après que mes orteils m'aient indiqué la position de tous les meubles de la pièce, je finis par arriver à allumer la lumière. Maintenant que la lumière est allumée, je trouve étrange d'avoir mis une baignoire dans une chambre. Et le lit semble avoir disparu. Je regarde la porte, passe la tête dans le couloir et retrace mon chemin jusqu'à la chambre en suivant les meubles de travers. Dans cette chambre-ci, il y a bien un lit et surtout mon sac. Je ferme la porte. Je me retrouve dans le noir et cherche l'interrupteur. Cette fois-ci, je le trouve rapidement et me glisse dans mon lit.
Je me réveille après avoir bien dormi. J'ouvre les yeux mais il fait toujours aussi noir. J'allume la lumière et je me lève. Je vais à la fenêtre appuie sur le bouton orné d'un soleil. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi car le temps est arrêté ; le soleil n'a pas bougé dans le ciel. Je descends pour prendre un petit-déjeuner car, bien qu'ici le temps ne semble pas vouloir avancer, je commence à avoir faim.
Après quelques tartines et un bon bol de chocolat au lait, j'entends Jason qui descend à son tour. Son pyjama à lui est à rayures. J'éternue et il me rejoins à table. Il se prépare, lui aussi, des tartines. Comme j'ai fini de manger mais que je n'ai rien à faire, je le regarde manger. Au bout de plusieurs minutes, il déclare « Bonjour !
– Bonjour, je lui réponds.
– Il faut aller faire des courses, ajoute-t-il, mettre du poivre à la place du chocolat, comme toi, ça ne me dis rien du tout. »
Je regarde mon bol vide et comprends mon envie d'éternuer de plus tôt. « Je vais m'habiller », je décide. Je monte alors et dans le petit salon, je prends le deuxième couloir. Je rentre dans la pièce dont la porte est ouverte et je ramasse mon sac. J'enfile des habits propres et vais faire ma toilette.
Alors que je redescends, Jason m'attend sur le canapé ; la télé est allumée.
Bon, bon, bon... Il ne se passe pas grand-chose... Et si on leur donnait quelque chose d'intéressant à faire pour pimenter cette histoire ? Mmm... Il pourrait devenir président de la lune !
À la télé, la journaliste s'interrompt soudainement, met la main sur son oreillette et annonce : « On m'annonce à l'instant que le président lunien vient de disparaître dans le réacteur de sa navette privée. Heureusement tout est prévu ! La chambre du gouvernement a procédé au tirage et le résident numéro 2 du lot 548-A-7 du quartier résidentiel R5B-3 est maintenant président lunien ! »
Jason se retourne vers moi avec l'air ébahi de quelqu'un qui vient de rencontrer le président sur son canapé. « Tu te rends compte de ce qu'il vient de se passer ? Me demande-t-il en conservant son air tout étonné.
– Quelqu'un a gagné une sorte de loterie, risquais-je.
– Oui ! Toi ! Tu es président de la lune ! s'alarme-t-il.
– Ah bon. Je réponds sans savoir quoi dire de plus. Mais il faut quand même aller faire des courses, non ? je demande.
– Oui, oui, des courses mais je pense qu'on doit pouvoir se faire livrer dans ces conditions ! Bref ! Il faut qu'on se rende au palais du gouvernement au plus tôt ! »
Il se leva d'un bond du canapé et monta à l'étage en trombes.
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Le temps qui court
Science FictionLe temps, qu'est ce c'est après tout ? Un long fleuve tranquille ? Un court fleuve pas tranquille du tout ? L'enchaînement d'événements ? L'augmentation globale de l'entropie ? Une flèche ? Un arc ? Tout ça à la fois ou au contraire autre chose ? C...