Chapitre 4

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Chloé patientait depuis maintenant une dizaine de minutes. La chaise sur laquelle elle était assise était extrêmement inconfortable, lui arrachant quelques soupirs d'exaspération à peu près toutes les dix secondes. Ses doigts pianotaient frénétiquement ses cuisses tandis qu'elle fixait un point invisible, se trouvant sur le mur en face d'elle, qui possédait une étrange couleur verdâtre. Néanmoins, elle trouva une chose positive : elle était seule. La pièce n'était occupée que par elle si on oubliait la secrétaire, occupée à pianoter sur son clavier un texte inconnu. Cette dernière ne releva la tête que lorsque la blonde poussait des soupirs légèrement trop bruyants. Les minutes passaient avant qu'elle n'entende la porte s'ouvrir, laissant place à une jeune fille, qui s'installa à ses côtés, en laissant tout de même un siège d'écart.

Chloé observa la nouvelle venue discrètement. Elle put aisément comprendre que la jeune demoiselle en question n'avait pas du beaucoup dormir ses derniers temps. Ses cheveux, attachés en un chignon, semblaient avoir été coiffé à la va-vite, comme si elle n'avait même plus assez de force pour en prendre soin. Soudainement, la nouvelle venue tourna la tête en sa direction et plongea son regard dans le sien. Ses yeux brillaient et des larmes perlaient au coin, prête à jaillir au moindre instant. La fille du maire l'avait, évidemment, reconnu lorsqu'elle était entré dans la pièce, mais la voir ainsi lui confirma les quelques doutes qu'il lui restait. Chloé n'avait qu'une envie, la prendre dans ses bras et la serrer fort contre elle, serrer fort cet être qui semblait pouvoir se briser d'un instant à l'autre, sous ses yeux. La blonde avait ouvert la bouche, voulant dire un mot, puis la referma et tourna la tête. Ses mains agrippèrent le tissu se trouvant sur ses genoux, les yeux rivés vers ces derniers.

La fille se trouvant à ses côtés n'était nul autre que Marinette Dupain-Cheng.

Chloé fit comme si de rien n'était. Ses yeux étaient rivés sur son portable où elle regardait des postes sur les réseaux sociaux, tous plus banals les uns que les autres. Un silence régnait sur les deux jeunes filles, quelque fois interrompu par des bruits de pas qui résonnaient derrière le mur. Rien ne pouvait les perturber et même leur présence, dans la même pièce, ne fut pas capable de détourner leur concentration. Parfois, Chloé entendait des légers crissements, due au contact du crayon de la brune sur le papier, elle supposa que Marinette travaillait sur un de ses croquis, il faut croire que sa passion ne l'avait pas quitté depuis le collège.

Soudain, la porte s'ouvrit sur une femme, qui devait avoir la quarantaine d'années, et qui n'était autre que la psychologue du lycée. Elle repositionna ses lunettes sur son nez (ce que Chloé trouva idiot étant donné que les lunettes étaient, de base, parfaitement positionnées) avant de plisser ses yeux sur son carnet, qu'elle tenait face à elle.

- Mon dieu ils n'ont même pas été capable de trouver une psy capable de lire un papier, marmonna la blonde.

Elle entendit un petit rire et se tourna vers sa provenance pour confirmer ses doutes. Elle ne rêvait pas, c'était bien Marinette, oui oui, Marinette Dupain-Cheng, qui venait de rire (légèrement) à une de ses remarques. Chloé ne dit aucun mot et retourna son attention vers la psychologue, qui semblait enfin avoir déchiffré le nom qu'elle tentait en vain de lire depuis quelques secondes.

- Ah voilà ! Chloé Bourgeois ? s'écria-t-elle en regardant Marinette.

- Euh n-non moi c'est Marinette madame, balbutia poliment la brune.

- Où est cette petite-

- Juste là, Chloé se leva et se mit face à la psychologue, bras fermement croisés contre sa poitrine, juste là.

La femme réprima un hoquet de surprise, remit ses lunettes en place (ce qui exaspéra une fois de plus la fille du maire) et invita Chloé à entrer dans son bureau.

Oublie la.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant