- Il est quelle heure?
- Je sais pas. Répondis Annie. Est-ce que c'est vraiment important? Parfois je me demande si quelque chose est vrai.
- Comment ça?
Annie fronça les sourcils, soupira, et regarda en haut à gauche comme elle le fait souvent quand elle réfléchit.
- Regarde autours de toi. On vis dans une illusion. Les déprimés ont tout compris. Tu comprends pas ce que je te dis parce que ça te semble évident, mais, les gens sont heureux parce qu'ils ferment les yeux sur les merdes qui arrivent. Moi je suis pas heureuse. Tu sais pourquoi j'aime tant les prises de conscience?
- Dis-moi.
- Parce qu'à chaque fois ça me rapproche un peu plus de la vérité.
A chaque fois ça me remet à ma place. Et à chaque fois ça me fais quelque chose. Ça me plonge dans une sorte de transe, comme toi et tes cigarettes, sauf que toi t'en a besoin pour mourir.- T'es en train de me dire que t'as besoin des prises de conscience pour vivre?
- Je sais pas Adam... Je sais plus. Oui peut-être, quand j'en ai une ça me rend heureuse, donc j'imagine que c'est un moyen pour ne pas être triste.
- Mais pourtant tu l'es...
- Parce que les gens sont cons. T'es le seul avec qui je peux parler de cette façon, et croit moi ça me rend triste que les gens restent dans leur cocon. Puis, c'est si facile de briser un cœur, des poumons... J'ai beau essayer de prendre soin de ceux que j'aime, eux ne font rien pour prendre soin de moi... C'est toujours à moi qu'on brise tout ça, et c'est toujours ceux que je protège d'être cassé qui me casse.
Tandis qu'Adam réfléchissait à ce qu'Annie venait de dire, cette dernière essayait, comme à son habitude, de retenir tous ses mauvais sentiments. Cette fois-ci, c'était au tour du feu de faire son entrée, car ce que ressentait Annie la brûlait, la consumait presque aussi vite qu'Adam et ses cigarettes. Annie n'est pas heureuse, et pourtant, elle cherche le meilleur chez les gens. Annie garde espoir, et même si la vie ne fait que la décevoir, elle n'arrive pas à perdre cette envie de croire en la bonté chez les Hommes.
- Je peux t'avouer quelque chose Adam?
- Tout ce que tu veux.
- J'ai peur qu'on me mente, que mes amis me disent qu'ils m'aiment alors qu'ils ne le pensent pas. J'ai peur de leur en parler et qu'ils me disent qu'ils aiment passer du temps avec moi alors qu'ils ne le supportent pas.
- Pourquoi?
- J'imagine que c'est parce qu'ils ne me montrent pas qu'ils tiennent à moi. J'essaye le plus possible de leur montrer tu sais? Puis, je suis jamais la préférence.
Adam sourit.
- Tu sais Annie, je pense que cette histoire de préférence t'affecte beaucoup, ça doit être la sixième fois que tu m'en parles cette semaine.
- J'ai peur de ne pas être aimer. J'ai peur d'être seule.
- Tu as beaucoup d'insécurités.
- C'est un reproche?
- C'est une constatation Annie. Jamais je ne te ferai de reproche. Je me demande juste pourquoi tu as si peur de ça.
- Je me pose la même question. Et je me déteste pour ça, parce que de ce fait, je suis assez possessive.
Adam rigola.
- Ça j'avais pu le remarquer.
Annie soupira. Adam jeta sa cigarette consumée à sa fin pour en prendre une nouvelle.
- En fait, j'suis un peu comme tes cigarettes. On me consume, et une fois qu'il n'y a plus rien à tirer, on me jette.
- Te compare pas à ces merdes Annie.
- Pourquoi?
- Parce que tu vaux mieux qu'elles.
Annie ne su quoi répondre. Elle n'en croyait pas un mot mais ne voulait pas se lancer dans ce genre de débat.
- Adam?
- Oui?
- Tu crois en la vie après la mort?
- Je crois pas à l'enfer ou au paradis, mais oui. Si ça se trouve, on est dans notre vie après la mort.
- Peut-être... Moi je pense que l'enfer existe. Pour moi, c'est soit l'enfer soit rien. Parce qu'après tout, on trouve l'enfer que chez les vivants.
- Si on part de cette réflexion alors le paradis existe aussi.
- La mort c'est autre chose encore. Oui, ça pourrait être le paradis, mais c'est juste le début de la vie. On commence à vivre une fois mort. Là on est juste dans un entraînement.
- Il est plutôt intense l'entraînement.
Annie pouffa, souria, rigola.
- Pourquoi tu ris? Dis Adam
- Parce que, Adam, en ce moment, je suis heureuse.
- Grâce à moi? Dit Adam en souriant
- Grâce à tout. On est sur la plage pendant la nuit, on parle de choses qui m'intéressent, tu m'écoutes... C'est assez rare. J'ai toujours rêvé de parler avec quelqu'un en regardant les étoiles. Et j'ai toujours voulu parler de sujets intéressant, parce que, mettons nous d'accord, quand on parle en groupe ou avec certaines personnes, les sujets volent pas haut. Pour de vrai cette fois, je suis heureuse.
Adam rigola à son tour. Les deux amis étaient en hystérie nocturne.
- Annie, si faire ce qu'on fait te rend heureuse, qu'on le fasse toutes les nuits.
Annie n'avait plus besoin de porter ce masque, il était une heure du matin, et elle se sentait bien. Il était une heure du matin et ce moment était un appel à vivre. Elle savait que ça ne durerai pas, alors elle profita. Elle souria sincèrement et soupira d'aise, elle inspira profondément et toussa à cause de la fumée émanant de la cigarette de son ami, mais malgré cela, Annie était heureuse.
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J'me suis vaguement relue, désolée s'il y a des erreurs.
La bise.
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Aucune putain d'idée
SaggisticaHistoire d'une nuit. Envie de mourir et de vivre. Une discution entre Adam et Annie. Ceci n'est pas une histoire d'amour.