Le complot

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LES CHRONIQUES DE PAT
DJABIGAN
Chapitre 2

Ce matin là j'étais assis comme à mon habitude sur la clôture de ma planque qui donnait sur la ruelle lorsqu'un sourire innocent illumina mes œillades. Qui était-ce cette fille ? Elle avait de belles jambes noires, de fausses mèches multicolores ornaient son visage rond et immaculé, son décolleté rosâtre laissait deviner la forme de sa forte poitrine, et ses fossettes qui se dessinaient sous chaque sourire.. Elle avait l'air différente, et c'était là le mystère qui m'intrigua.
J'aurais aimé que ce beau sourire me soit destiné, mais hélas

Pour une première fois je sentis en moi quelque chose d'étrange, une sensation qui me fît tressaillir tentant de faire choir le masque de dur à cuir derrière lequel je me réfugie. Je l'observais s'éloigner à pas lents et sûrs sous le regard avide des mâles qui fondaient en admiration.
Je me plaisais dans ma contemplation lorsqu'une tape dans le dos me ramena à la réalité. Djo avait assisté à la scène et n'avait d'ailleurs pas manqué de me chambrer à ce propos avec son sourire narquois et moqueur.
Djo était mon unique acolyte. Je me souviens encore comment le destin nous avait réuni ce fameux jour là. Il y avait sept années en arrière, et depuis cet instant il est resté dévoué pour moi comme un véritable frère.

Bien que sa malice était chose qui me déroutait, elle était bien utile dans le métier qui était le nôtre.
Djo était un jeune homme maigrichon qui disparaissait lentement sous l'effet de l'alcool et de la cigarette. Ses lèvres étaient d'une obscurité qui rivalisait avec la pénombre, le remugle s'y dégageait à plusieurs kilomètres. Il avait tellement de défauts que je me demandais quelque fois ce à quoi il me servait. J'aimais cependant sa compagnie, lui qui approuvait toujours mes idéologies et me soutenait sans intérêt dans mes délires.
Il avait bonne mine ce matin là, l'air enthousiaste de m'annoncer quelque chose, une nouvelle qui semblait lui brûler les lèvres...

J'écoutai alors mon éternel compagnon me dépeindre son plan, il me présenta son projet avec une insolente détermination qu'il emporta mon approbation. Cette affaire devrait nous rapporter un butin considérable et nous permettrait de nous tenir à carreau pendant un bon moment. Beaucoup d'argent étaient en jeu, mais il y avait également un grand risque dans cette nouvelle aventure. Qui ne risque rien n'a rien dit-on !!
Djo et moi passâmes la journée à élaborer des plans qui tantôt comportaient des failles, tantôt semblaient trop complexes mais nous reprenions sans cesse jusqu'à l'obtention de l'idéal.

Nous guetâmes les jours qui lentement s'écoulèrent attendant le moment décisif, la fameuse nuit où tout devrait se passer. Djo ne parlait que de ça, il avait l'air stressé et impatient à la fois, le temps semblait s'immobiliser sous son regard anxieux. Comme tout le monde nous étions également confrontés au stress avant le boulot, seulement que nous faisions un boulot particulier qui faisait monter l'adrénaline. Les cigarettes et quelques comprimés me permettaient de me maintenir dans un état parallèle et d'échapper à la panique. Mais ce soir là j'en avais abusé, et cela me rendait plus insensible que d'habitude. J'avais l'impression d'avoir subi une anesthésie, rien ne m'inquiétait.

GangsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant