Les retrouvailles

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LES CHRONIQUES DE PAT
DJABIGAN
Chapitre 6 (Ultime)

L’argent n’était plus pour moi une ressource rare, j’en disposais suffisamment.
Je décidai un beau jour de retourner dans mon ancien quartier, dans la ville qui m’a vu grandir, cette ville-là même qui avait fait de moi ce que j’étais. Je désirais d’abord d’élargir mes activités dans cette ville et ensuite de racheter par tous les moyens possibles cette maison abandonnée que j’ai squattée pendant tout ce temps.
Mon retour avait surpris plus d’uns, ils étaient tous étonnés de me revoir et surtout avec autant d’élégance. ‘’Le Djabigan est revenu et riche’’, c’était la rumeur qui circulait comme une traînée de poussière à travers tout le quartier. Les uns sortaient pour vérifier par eux-mêmes l'information, les autres envoyaient des informateurs.

Rien n’avait changé dans ce pauvre quartier à part les peintures de quelques maisons qui semblaient avoir été victime de la rage de dame soleil, tout le monde avait vieilli mais je ne voulais voir qu’une seule personne, la fille au sourire innocent, je ne connaissais même pas son nom mais je donnerais tout pour la revoir, juste une fois. J’avais entrepris les démarches nécessaires pour retrouver le propriétaire de mon squat quand on m’indiqua l’adresse d’un vieillard. Je me rendis hâtivement chez ce dernier avec le seul souhait qu’il accepte mon offre. J’étais à l’adresse, une grande villa se dressait sous mes yeux, l’architecture était similaire à celle qui m’avait hébergé.
Je sonnai instinctivement au portail et quelques instants plus tard ce dernier s’ouvrit lentement laissant place à une silhouette féminine.

Ma bouche était restée ouverte, je ne pouvais articuler aucun mot, ses yeux étaient fixés sur moi, ce regard dont j'ai rêvé pendant 10 ans. Elle était aussi belle que ce jour là. J'étais surpris de la voir dans cette demeure, mais elle ne m'avait pas reconnu et ce fut pour moi un avantage. Elle m'introduisit vers le propriétaire de la maison qui était sans doute son père, un vieillard qui descendait lentement les escaliers venant vers moi, sa coiffe blanche ne m'était pas étrangère. son visage était bientôt visible, une sorte de vent me traversa et me fit l'effet d'une chair de poule. C'était le Vieux.
J'avais passé 10 années dans la même cellule avec le père de la fille que j'admirais en secret, celui-là même à qui appartenait l'immeuble que je voulais racheter. Cet homme avait changé ma vie.

Fin

GangsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant