34/ Douleur

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En arrivant au travail le lundi matin, je soupirais devant Mathilde, ma collègue. Elle était une copie parfaite de Sophie dans le caractère et on s'était tout de suite super bien entendues.

-Ohla, c'est quoi cette tête ? T'as déterré quelqu'un cette nuit ?

-C'est juste la tête de "je viens d'emménager avec mon copain et on se fait la gueule depuis deux jours"

-Je savais même pas que t'avais un copain !

-C'est "pour lui" que je suis à Bordeaux.

-Il habite ici ?

-Ouais.

-Donc tu le suis par amour et vous vous faites la gueule une fois que t'es officiellement là ?

-C'est très bien résumé.

-Il bosse dans quoi ?

-Il est militaire ?

-Sérieux ? Il s'appelle comment ?

-Sacha Perrin.

Elle explosa de rire et j'haussais un sourcil.

-Putain c'est pas vrai ! Sacha Perrin ! Merde alors !

-Me dit pas que t'es sortie avec lui.

-Oh non ! Pas du tout. J'étais dingue d'Alexandre son frère et d'Enzo ensuite parce que lui a bien voulu sortir avec moi mais c'était une vraie catastrophe. Mais j'arrive pas à croire que tu sortes avec Sacha.

-C'est si étonnant que ça ?

-Ça a toujours été un petit cœur d'artichaut, il tombait amoureux de toutes les filles et surtout des pétasses. Donc je suis contente de voir qu'il a trouvé une fille bien comme toi.

-Petit cœur d'artichaut mais gros trou du cul quand il s'y met.

La boutique était toujours vide le lundi matin alors on s'installa toutes les deux derrière le comptoir pour continuer de papoter.

-Je veux tout savoir sur ton histoire d'amour Claudia, vraiment.

-Il y a pas grand chose de fou. 

Je lui fis un résumé des grandes lignes de notre histoire alors qu'elle jubilait comme une gamine.

-Il est rentré le mois dernier parce qu'il était blessé et depuis il est plus du tout comme je l'ai connu. Il dort pas de la nuit, il râle tout le temps, il fait rien de ses journées. Samedi ma mère et ma sœur viennent nous aider à déménager et la il me fait une scène au milieu du restaurant devant ses parents et ma mère j'avais envie de l'étriper. On s'est engueulé en rentrant, il m'a fait son coup du "j'ai besoin d'air" pour venir se coller contre moi quand il est rentré et que je faisais une sieste. On a passé le dimanche à défaire des cartons sans échanger un mot et ce matin il faisait semblant de dormir quand je suis partie.

-C'était Alexandre le trou duc des deux pas Sacha.

-Je prie pour que ce ne soit que passager.

-Ce serait dommage que ça tourne mal dès que vous emménagez ensemble.

-On habite dans sa caserne en plus, je l'ai fais pour lui mais ça encore il ne semble pas le voir.

-Les hommes ne voient jamais tous les efforts qu'on fait pour eux.

Une cliente entra et Mathilde s'empressa de la servir.
J'en profitais pour refaire un rapide tour du magasin pour me remémorer les emplacements des produits.
Pandora avait vraiment des bijoux magnifiques et si je n'étais pas payée pour être ici, j'achèterais la moitié de la boutique.

Reviens-moi soldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant