J'étais complètement affalé sur le canapé en cuir blanc qui trônait au milieu de mon spacieux salon.
Mais qu'est ce qui lui avait prit ? Hannah restait pour moi une personne mystérieuse, que je n'arrivai pas à cerner. Je passai ma main pour la énième fois dans mes cheveux pour les recoiffer. Hannah s'approcha timidement vers moi et me demanda poliment:
- Je les range où les chaussures ?
Je ne répondis pas spontanément, le temps d'admirer sa fine silhouette dans un éblouissant halo de lumière. Elle haussa les sourcils.
- Met les sur le paillasson je les rangerai merci, ordonnai-je calmement.
Elle hésita un instant puis s'exécuta sans dire un mot. Cette femme était fascinante et on pouvait s'en apercevoir rien que par son regard perçant, ce regard intense qui mélange de la rage et de l'espoir. Je commençais à croire que si je l'avais sauvé c'était tout simplement parce qu'il ne faut pas laisser les plus belles choses s'en aller. Elle s'assit doucement à côté de moi et au même moment j'entendis mon téléphone vibrer sur la table basse.
De Ernest : Je suis chez toi dans 5 minutes.
Et merde il ne manquait plus que lui. Je soufflai et m'enfonçait lourdement dans le fond du canapé sous le regard interrogatoire d'Hannah.
- On a de la visite, lui dis-je blasé.
- Ça te dérange ?
- Oui ça me dérange parce que que j'avais envie d'être tranquille avec toi, et non ça ne me dérange pas parce que c'est mon meilleur ami. M'enfin ça ne l'empêchera pas de nous casser les couilles.
- Oh il s'appelle comment ?
La porte s'ouvrit violemment et je pus voir Hannah sursauter et se décaler encore plus contre moi. Quelqu'un hurla :
- JE SUIS LÀ !
- Merci Ernest pour ton arrivée foudroyante, dis-je avec sarcasme.
Il retira sa veste noire qu'il déposa avec soin sur le porte manteau et se tourna fièrement dans notre direction.
- Eh bah dit donc qu'elle jolie demoiselle nous avons là ? Une énième conquête ?
Il me fit un petit clin d'œil ridicule.
- Tait toi putain j'en peux déjà plus de toi t'es insupportable.
Il rigola et s'installa dans un fauteuil en cuir face à nous.
- Sinon quoi de beau ? Demanda-t-il enjoué.
Ernest dévorait Hannah du regard, il m'exaspérait. Ses yeux étaient noirs, une couleur sombre qui contrastait avec sa joie de vivre. Même dans les moments les plus difficiles ce mec restait heureux et gorgé d'espoir. Il était grand, avec une imposante carrure. Physiquement il était banal, brun, le visage fin, les yeux en amande. Mais pourtant son charisme le rendait juste magnifique. Des mèches de cheveux tombaient légèrement sur la peau pâle de son front. Au niveau du cou il avait un tatouage, une dague noire qui avait le pommeau orné de petits dessins raffinés.
- Rien de spécial. D'ailleurs, Ernest je te présente Hannah, Répondis-je en regardant la concernée.
- Hannah ? Enchanté.
Elle souria timidement et ajouta :
- De même.
Elle semblait impressionnée, pas étonnant au vu du spécimen qui se tenait assis nonchalamment devant elle. Je passai donc mon bras autour de ses épaule, je savais que la seule personne en qui elle avait un minimum confiance en ce moment était moi. Elle frissonna légèrement et continuait d'admirer Ernest qui commençait d'ailleurs à allumer une cigarette.
- Bro pas ici merde tu le sais.
- T'inquiète je n'en mets pas partout, répondit-il avec assurance.
Je levai les yeux au ciel.
- Si tu veux aller te chercher une bière il y en a dans le frigo. Lui dis-je en le scrutant recracher sa fumée cancéreuse dans mon salon.
- Oh tu gères !
Il se leva précipitamment et avant d'atteindre la cuisine il se tourna vers nous.
- Et ta princesse, elle veut boire quelque chose ?
- Euh non, merci. Répondit-elle prise au dépourvu.
J'admirai le petit trésor blottit dans mes bras et lui murmurai :
- Ça va ?
Elle souria et hocha la tête contre mon torse.
Ernest revint avec deux bières.
- Tient je t'en ai prit une. Me dit il en me tendant la petite bouteille.
- Merci.
- Vous avez mangé d'ailleurs ?
Je levai la tête vers le plafond pour réfléchir un instant et répondis :
- Euh non pas encore.
Ses yeux s'illuminèrent de plaisir et de malice. Il sortit en vitesse son téléphone de sa poche et trafiqua deux trois conneries puis colla son cellulaire contre son oreille.
- Ernest tu fais quoi ? Lui demandai-je perplexe.
Il posa son indexe devant sa bouche : me demandant très clairement de la fermer.
- Oui bonjour ? Oui ça serai pour commander des sushis.
Mon dieu.
- 19h30 oui c'est noté ! Je vous donne l'adresse attendez.
Je tapotai l'épaule d'Hannah qui se redressa légèrement pour me regarder dans les yeux.
- Oui ? Répondit-elle avec une voix mielleuse.
- J'espère que tu aimes les sushis ?
Elle ria nerveusement et répondis :
- Oui t'inquiète pas.
Ernest prit une grosse gorgée de bière et m'expliqua remplit de bonne humeur:
- Sinon hier tu aurais dû venir bordel ! Les filles c'étaient des bombes ! Bah d'ailleurs j'ai fais la connaissance d'Adèle. Elle était vachement différentes, très ouverte... Ouverte d'esprit bien évidemment.
Il me lança un sourire narquois puis poursuivit :
- Nan sérieux j'ai gardé contact avec elle du coup. Tu me connais venant de moi c'est rare mais elle vraiment je te jure c'est une fille bien. Par contre ne te met pas dans la tête que j'veux sortir avec où que j'veux juste me la faire.
- Oui je sais Monsieur n'ai pas très "relations sérieuse", dis-je avec ironie.
- Voilà. Du coup demain on va sûrement se voir. On ne sait pas encore ce qu'on va faire mais ça pourrait être cool que tu viennes ?
Il regarda Furtivement Hannah.
- Toi aussi si tu veux, ajouta-t-il.
- Bah écoute ouais pourquoi pas ça pourrait être sympa. Il faut juste qu'on trouve une activité. Répondis-je satisfait.
- Ouais je te contacte demain matin pour te tenir au courant.
Je pensai que cette sortie pourrai changer les idées d'Hannah et apprendre un peu plus à la connaître. Je regardai le tapis de mousse qui se trouvait dans mon verre crépiter au dessus du liquide doré. Une subite idée me vient à l'esprit :
- Putain Ernest !
Hannah sursauta ce qui me fit légèrement rire, elle était beaucoup trop mignonne.
- Quoi ? Me questionna-t-il étonné.
- Bah c'est Noël, on pourrait aller faire une petite balade en calèche dans Paris ?
- Lol. C'est une blague ?
Il rigola de plein cœur et s'arrêta subitement lorsqu'il compris que j'étais complètement sérieux. Il ajouta :
- Nan sérieux mec ? Mais qu'est ce qui t'es arrivé ? Une balade en calèche mais jamais tu aurais proposé une idée aussi cucu auparavant !
Je regardai furtivement Hannah. Merde, c'était de sa faute, j'avais tellement peur pour elle ; alors que je ne la connaissait même pas. Je mordillai légèrement ma lèvre inférieure et frottai doucement l'épaule de ma protégée qui semblait apaisée. Elle était trop attachante et c'était rare que je porte autant d'affection pour une fille. Je ne savais pas où allait nous mener cette histoire, mais je sentais que ces vacances allaient être pleines de surprises.
Une fois la soirée finit, Ernest partit en prenant soin de me rappeler le rendez-vous du lendemain. Il avait finit par trouver l'idée du tour en calèche intéressante, pas étonnant, c'était mon idée.
Cela faisait deux bonne heure que la demoiselle traînait dans la salle de bain. Je toquai doucement. Aucune réponse. Inquiet j'ouvris légèrement la porte et vis son petit corps dans le bain qui dégageait encore un peu de fumée de chaleur. Je me précipitai vers elle voyant qu'elle avant les yeux fermés et l'angoisse me noua l'estomac. En arrivant à sa hauteur je pus appercevoir sa poitrine monter et descendre au rythme de sa respiration. Soulagé je m'assis quelques instants à côté de la baignoire en trempant le bout de mes doigts dans l'eau claire. Son corps nu se laissait bercer par la chaleur. Je sortis discrètement une petite serviette blanche pour l'emmitoufler à l'intérieur et séchai délicatement chaque petites parcelles de son corps.
Je l'aidai à enfiler une petite nuisette pour la couvrir.
Une fois installée dans son lit, elle me remercia dans un souffle.
