4. atasanté

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Khadija arriva à la soirée d'anniversaire avec une bonne heure de retard. C'est munie d'un paquet cadeau doré orné d'un ruban noire mat et d'une haine incommensurable envers la SNCF que la jeune femme dû faire semblant que tout allait bien en saluant les quelques personnes qu'elles reconnaissait ici et là. Elle mourrait de faim et avait pensé pendant tout le trajet à toute la nourriture qui serait son réconfort en arrivant et qui avec un peu de chance réussirait à lui faire oublier les deux dernières heures infernales passées à être la spectatrice d'une bagarre entre un crackhead et un tonton malien mais aussi la voisine d'un homme qui ne semblait pas avoir connaissance de ce que l'on appelle un déodorant.

Au dernier moment, Donovan avait appelé pour la prévenir qu'il serait en retard pour la récupérer afin qu'ils s'y rendent ensemble alors après coup, elle s'était dit que le train serait une alternative plus rapide. Elle avait eu tord.

Heureusement pour elle, ce soir elle passait la nuit chez Antoinette, de quoi repousser le trajet retour en train au lendemain.

Sans plus tarder, la congo-sénégalaise s'était débarrassée de son manteau et avait trouvé au cadeau de son cousin, la place idéale. Il s'agissait d'une petite sacoche Dr. Martens en cuir noir, laquelle serait idéale pour les sorties parisiennes de son cousin qu'elle savait très à cheval sur son style mi streetwear, mi sophistiqué. Elle savait pertinemment que le sac collerait à son image et était très fière de sa trouvaille qui, pour le coup avait été le fruit du hasard. Lorsqu'elle l'avait vu il y a de cela plusieurs mois, elle avait su qu'elle lui était destinée.

- Khadi ! Une voix avait hurlé chaleureusement. Carrément ça fait 6 mois qu'on t'as pas vu, t'es sérieuse toi ?

- J'avais oublié que t'aimais abuser toi, répondit-elle tandis que son cousin passait son bras par dessus son épaule.

- Moi c'est toi que j'ai oublié. Pour de vrai tu te fais rare, c'est quoi ?

- Mais j'habite plus la porte à côté, vous êtes drôles vous.

- Orh, viens emménager à Sevran toi aussi ! C'est un sale comportement d'habiter dans le 77, ils se mirent à rire.

Khadija adorait Benjamin. De 3 ans son aîné, ils avaient grandi ensemble et étaient naturellement comme frères et sœurs. Il était bien loin d'illustrer le cliché ambulant du grand frère oppresseur, bien au contraire, Benjamin avait mit un point d'honneur à entretenir du mieux qu'il le pouvait une relation dépourvue d'autorité démesurée entre ses petites sœurs et lui. Bien qu'elles lui soient naturellement subordonnées du fait de l'ordre de naissance, avoir Benjamin pour grand frère n'avait j'aimais été un fléau, toute fille ne peut pas en dire autant et pour cela, Antoinette remerciait le ciel.

932(7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant