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Elle la voyait défiler dans le salon. Avec son pantalon qui faisait paraître sa vilaine forme. Sa mocheté qu'elle les imposait, son ego de reine qu'elle posait au-dessus de tout, sa façon de se comporter dans la maison de son père. Lucie, toute silencieuse, assise dans le fauteuil la regardait faire ses manières.

Cette nuit-là, son père avait voyagé pour l'intérieur du pays. Et il n'y avait que M.Christine et elle dans la maison.

- Lucie ? L'appelait-elle depuis la chambre.

- Oui M.Christine ! la répondait-elle tout court en se dirigeant vers la chambre que cette dernière s'était appropriée.

- Sert moi de l'eau à boire. Disait-elle couchée sur le lit, la télécommande en main, les yeux rivés sur la télé.

- D'accord M.Christine ! "je n'attendais que ça", se disait Lucie tout bas. Elle retourna au salon où elle prit un verre dans lequel elle versa de l'eau glacée et le lui apporta.

- Merci, disait M.Christine avant de s'emparer du verre.

Elle prit le verre, le mit à la bouche, prit une gorgée, puis deux, ... jusqu'à le vider. Assise dans une chaise en plastic, juste en face d'elle, Lucie attendait que sa potion fasse effet. Dès qu'elle constata cette dernière entrain de résister et de délirer, elle se leva tout doucement, se rendit au salon où elle ferma la porte à clé, éteignit les lampes et ferma la porte de la chambre derrière elle. La télécommande tomba subitement de la main de M.Christine. 

- Appelle ton,... appelle le. Lui disait-elle difficilement.

Sans prêter attention à ce que cette dernière racontait, Lucie s'agenouilla, envoya sa main sous le lit où elle en sorti un plastic. Christine pensant que Lucie ramassait la commande avant d'appeler son mari, Lucie ouvrit le plastic et en sorti des cordes. Elle grimpa sur le lit, attacha les mains de M.Christine, puis ses pieds.

- Que, ...que, ...que fais-tu Lucie ? lâcha-t-elle oppressée et inquiète à la fois.

- Tu le sauras bientôt. Ne t'agites surtout pas, ok ? la rassura-t-elle en soulevant le bord du lit où elle en sorti un couteau neuf.

Christine se mit à pousser des cris muets, à murmurer, tout en essayant de se détacher. Des larmes chaudes coulaient de ses yeux.

-Tu n'a pas encore commencer ma chère mère. Pleure, je te laisse pleurer toutes les larmes de ton corps. Car il est temps;  temps pour toi de partir avec ton âme empoisonnée; Temps pour nous d'être libre et de vivre enfin; Temps de rétablir l'équilibre.

Elle promenait le couteau sur sa joue, sur son coup, sur sa poitrine au niveau de son cœur et dit: 

Peut-être que je devrai commencer par-là ? arracher la pierre qui se trouve à la place de ton cœur ? Mais non, ça serait très facile çà. Tu mourras vite et sans douleur ; chose que tu ne mérites pas. 

DÉLUGE DE MAUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant