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Deux jours après son arrivé dans la capitale, bangs appela Bouba, son frère de confiance qui était chauffeur de taxi afin de l'accompagner dans toutes les courses qu'il devait entreprendre.

Dès le lendemain, Bouba se pointa de bonheur devant l'appartement de Christine.

- Allô frère ?

- Oui boubou, es-tu déjà ?

- Oui frère, me voici garer devant votre appart.

- Viens, entre.

- Mais il est 08h passé là..

- Non, ce n'est pas grave. Entre, on prend le petit déjeuner. Les courses attendront.

- Merci, j'ai déjà pris mon petit déjeuner. As-tu oublié que ma femme est la meilleure vendeuse de lafidi* du quartier ?

- Ah oui, mais entre quand même.

- Ehhh grand, je te connais. Si je rentre, on passera toute notre journée à parler. Pour aller vite, prend ton petit déj et retrouve moi là, dehors. Je vais de ce pas faire un tour vers la station pour faire le plein.

- Ok, d'accord. 

Parallèlement dans la préfecture, à Kankan, marie reçu la visite de l'une de ses amies Khady. Après l'avoir coiffé, marie-lui proposa de faire quelques lancées de cauris pour elle. Khady défit partiellement son pagne sous lequel était attaché à sa hache un bout de pagne qui lui servait de poche. Elle ouvrit la fermeture éclair et sorti un plastic noir dans lequel était emballé les cauris. Sur un van* décoratif, elle partagea les cauris en trois tas.

- Prends-les et dis ce que tu veux savoir !

Marie prit tas par tas les cauris et y chuchota ses vœux. Après deux lancés de cauris, Khady prit un d'entre eux et tapota contre le sol. D'un air inquiétant, elle lui sortit :

- Un malheur vient à toi: un grand malheur! 

- Comment ça ? la questionnait marie, toute inquiète.

- Il y a une femme qui veut te nuire. Une femme avec qui tu partages le même homme. Prends garde, protège-toi car si cette chose te touche, tu ne te retrouveras plus. Ecrit et garde le quelque part, c'est moi qui te le dit. Lui disait-elle d'un air certain.

Ces mots, marie-les connaissait par cœur. ''écrit le et garde le quelque part, c'est moi qui te le dit'', la phrase préférée de sa tante maternelle. Ces mots, cette phrase la fit revivre son passé en l'espace de quelques secondes. C'était comme si c'était hier. Elle, qui était aux anges à l'idée de se marier avec son amour. Elle qui était si têtue pour ne pas écouter sa mère et ses tantes, elle pensait pouvoir vivre un amour éternel, un amour qui ne connaîtrait jamais tout ce qui lui avait été prédit. Sa tante, sa mère, les cauris, son entêtement, tout défilait dans sa tête à une telle allure qu'elle n'entendait pas Khady l'appeler.

- Marie ? la secouait Khady

- Oui, oui !

- Qu'as-tu ?

- Rien, rien qui en valent la peine. Lâcha-t-elle encore perdue.

- Je disais, ...

- Oui, j'ai entendu. Il n'y aurait-il pas un moyen d'arrêter ce malheur en cours ?

- Si, il y en a. Mais te connaissant, tu ne l'accepteras jamais. Je n'en reviens toujours pas que tu m'es demandé de jouer pour toi. Qu'est-ce qui t'a piqué ce matin ?

Face à l'intervention de Khady, Maria lâcha un petit sourire qui n'effaça pour autant son inquiétude.

- Ah la femme peulh et ses secrets. Tu as quasiment tout pris de ta mère et rien de ton père. On ne dirait pas que t'es une malinké.

- Arrête tes histoires Khady et dit-moi comment tu peux m'aider.

- Ne comptes-tu plus sur ta belle maman pour te ravitailler ?

- Si, si. Mais il faut que j'entreprenne également quelque chose de mon côté. Je fais des cauchemars assez bizarre ces temps-ci. Et je crois qu'il y a anguis sous roche.

- Bon, moi je connais un grand marabout et je suis sure qu'il pourra t'aider.

- On y va ?

- Quoi, maintenant ? Euh...je veux dire : tout de suite ?

- Oui ! pourquoi pas ? on a pas une minute à perdre car je ne sais pas quand est-ce que ''monsieur'' reviendra. Et vue qu'il ne donne même pas de ses nouvelles alors, vaut mieux agir au plus vite.

- Ok, c'est toi qui décide ! lui disait Khady avec un air ébahi. 

DÉLUGE DE MAUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant