ABEL TESFAYE
MONTRÉALCourir après une nuit comme celle-ci me faisait toujours du bien. J'avais l'occasion de me défouler et de reprendre mes esprits.
Il m'arrivait aussi de trouver des idées pour renvoyer la balle à l'autre connasse.
Seulement aujourd'hui, après plus de cinq kilomètres, mes poumons en feu et mes jambes à deux doigts de se briser, je n'avais rien.
Aucune idée ne me venait. Absolument aucune et c'est catastrophique.
Je me penche pour respirer un peu puis retire mes écouteurs. Le bruit de la nature autour de moi se fît plus vif. Je me rappelais soudain que je courais sur un sentier de forêt.
Les Laurentides, notre quartier, était assez éloignée de la ville contrairement aux Rings. Dans une zone un peu reculée, plutôt tranquille. Et en plus, elle se fondait dans la verdure où s'écoulait un petit ruisseau.
C'était un emplacement stratégique bénéfique pour notre santé mentale à tous les trois. Il était capital qu'on s'éloigne un peu, juste le temps d'une nuit de nos modes vies peu commodes.
La maison c'est détente, sécurité, etc etc et c'est exactement pour ça qu'elle était ici.
Je n'étais pas prêt de croiser Grande au coin de la rue et c'était tant mieux.
Je rentre vers dix sept heures. La maison est comme toujours calme et sans agitation. Un doux soleil qui a l'habitude de tous nous faire sortir de nos tanières, n'attire aujourd'hui personne.
Normalement, ça devait être un minimum bruyant avec les jeux vidéo et autres choses moins catholiques mais c'était plutôt silencieux.
La plupart du temps, si nous n'étions pas là, nous étions dans la salle à manger. Du moins si on peut appeler ça comme ça.
C'était devenu notre repère. La grande table était recouverte de tout et n'importe quoi, le grand tableau qui était accroché au mur avait été remplacé par un écran plat.
On pouvait y passer des jours sans ne serai ce penser qu'il existe une autre pièce à part celle ci et nos chambres.
C'est exactement là que je retrouve mes deux compagnons de vie. L'écran qui de base affichait les retours des caméra de surveillance autour de la maison, affichait aujourd'hui une partie sanglante de jeux de guerre.
_ Vous êtes vraiment des branleurs, je dis en refermant la porte.
_ Y'a que toi qui va faire du jogging comme une diva. D'ailleurs, ramène tes fesses, on a un problème, Justin réplique.Je lève les yeux au ciel et me laisse choir sur le siège en bout de table. Un grand soupir m'échappe alors que je retire mon T-shirt puis ma chaîne. Je meurs de chaud.
_ Qu'est ce qui se passe encore ?
_ On dirait que ton chaton a sorti les griffes, Ricardo dit en mettant pause à sa partie.Mon chaton, encore toi. Que m'as tu concocté de si tôt ?
Un petit pic d'adrénaline me parcourt tout entier. Plus elle attaquait plus ma réplique sera lourde. C'est si amusant.
Pourtant, lorsque je découvre les images sanglantes, je reste figé quelques instant sur la première. Je les fais défiler en retenant des grimaces de dégoût. C'est horrible.
Ce n'est que la dernière qui me gonfle de haine. Mon poing tape durement sur la table alors que la porte explose presque.
Mon état de colère est ravivé en voyant Ariana entrer, vêtue d'une nuisette d'un blanc presque virginal, ses cuissardes ne dévoilant qu'une ligne mince de sa peau bronzée.
Sa démarche est droite et ses yeux toujours aussi insondables.
_ Nous venons en paix, elle annonce.
_ On vient pas en paix en cassant des putain de portes ! Je m'exclame en me levant.Je vais vers elle d'un pas rapide. Mes yeux sont chargés de haine tandis que les siens me lorgnent avec insolence. Une mince distance nous sépare maintenant, je peux sentir son affreux parfum à la guimauve.
Malgré ses haut talons, elle reste plus petite que moi. Cependant, cela ne change en rien son regard hautain.
_ Ça s'était juste pour le fun, elle lâche en m'éclatant son chewing-gum au visage.
Je hausse un sourcil. Mes mains me démangent soudain. Reste calme Abel.
-On est juste venu s'assurer que saviez qu'on s'était aussi faite attaquée, elle continue. Tu sais, au cas où vous étiez toujours dans votre petite bulle psychédélique.
Elle me contourne avec un petit sourire en coin. Doux Jésus, donne moi la force.
_ Ou sont tes copines ? Justin siffle.
_ Selena te manque, comme c'est mignon, elle lui chantonne.
_ Espèce de-
_ Hey ! On contrôle Bieber, Selena arrive
_ Tu tiens tant que ça à ton titre de grosse salope de l'univers ? Il ricane ironiquement.Selena passe devant moi tandis que Billie, toujours aussi discrète, dans le plus grand des calmes. Elle s'adosse contre le mur avec sa traditionnelle mine blasée.
Je me retourne alors. La pièce est chargée d'électricité. Mes yeux croisent ceux d'Ariana assise sur la table.
_ Trêve de bavardage, allons à l'essentiel, Ariana brise le silence. Quelqu'un essaye de nous la mettre à l'envers.
_ Vous par exemple ? Je lâche avec ironie.Elle lève les yeux au ciel et saute de la table. Elle est beaucoup trop calme. C'est étrange.
_ Je veux pas que mon organisation soit associée à ta bande de clochards, elle lance avec mépris. On doit vite régler ça.
Je reste stoïque quelques secondes. C'est exactement la que je réalise bien ce qui se passe. Ariana et sa clique ont non seulement défoncé la porte de ma salle à manger, viennent en paix et maintenant, je suis un clochard ?
_ Je pourrai te tuer tu sais, je dis soudainement.
_ Mais tu ne le ferras pas, elle réplique avec sarcasme.
_ Ne me tente pas Grande.Elle éclate d'un rire cynique et viens vers moi.
_ Personne ne t'en empêche. Vas-y tue moi qu'on en finisse, elle me murmure.
Je serre les points. Bordel, je vais l'étrangler.
_ Okeyyy ! Personne ne va tuer personne ! La voix d'Asap résonne dans le couloir.
Il entre avec comme toujours ses deux gardes derrière lui. Je lâche un énorme juron lorsque ses derniers me séparent d'Ariana. Elle a toujours son sourire de pute collé sur son visage.
Asap s'assoit sur un des sièges, passe une main dans ses cheveux. Il soupire et se relève brusquement.
_ Vous avez des problèmes les gars.
***
VOUS LISEZ
𝗘𝗡𝗘𝗠𝗬
RomanceTout le monde les connait en ville. Scandaleux, séducteur, dangereux mais surtout ennemis jurés. D'un côté, les Black atlas, D'un côté de l'autre, les Rings, Avec pour seul point commun une guerre perpétuelle qui va au delà de ce que l'ont peut...