Son âme dans un bocal [TERMINE]

Page 9

[Note : encore une fois, j'ai retiré une page inutilement fastidieuse qui n'aurait rien apporté à la lecture. Il s'agissait que d'une description détaillée de tous les cours de la matinée.]

Fin de la pause déjeuner.

Tu te demandes de plus en plus s'il ne se passe pas quelque chose entre Lily et Gabriel.

Tu récapitules.

Le sujet tournait autour des expériences infructueuses de Lily et de ses admirateurs. Aymeric et elle se tordaient de rire en se remémorant certaines anecdotes. Naïs plus discrètement, et Gabriel pas du tout. Tu cherchais comment détourner la conversation lorsque Nicolas est intervenu. Il a commencé à dire que l'amour était seulement un mécanisme de perpétuation de l'espèce, une façon d'obliger les couples à rester ensemble pendant trois ans pour veiller sur le nouveau-né plus faible chez l'homme que chez les autres espèces. C'est vite devenu un débat entre Lily et Nicolas. Elle l'a accusé de vouloir attirer l'attention en jouant au cynique, que c'était absurde. Elle a énuméré plusieurs situations qui entraient en contradiction avec sa théorie, dont les couples stériles et la tendance humaine à se tourner vers un amour qui ne peut aboutir. Nicolas n'était pas certain de pouvoir les considérer comme des contre-arguments, ou pas assez humble, peut-être.

- Et les asexuels ? a demandé Gabriel. Il n'est pas question de perpétuer l'humanité pour eux. Ça ne les empêche pas d'être amoureux.

Ça a été sa seule intervention. Il ne se donne jamais comme exemple dans les débats, alors il se contente généralement d'écouter quand on en vient à parler de sentiments. En l'occurrence, il buvait les paroles de Lily, qui elle ne se privait pas d'étaler les avis et expériences personnels qui la mettaient en valeur. De son côté, elle lançait de temps en temps des coups d'oeil vers Gabriel.

Tu n'as rien dit. D'habitude, tu t'impliques dans les discussions et les débats, ou tu fais semblant. Mais avec un sujet comme celui-là, tu préfères ne pas prendre le risque de leur montrer tout le mépris que tu as pour eux.

Ils n'aiment pas. Ils aiment mal. Ils n'aiment pas quelqu'un d'autre mais leur image dans les yeux de cet autre, ou même l'image de leur couple dans les yeux de tierces personnes. Ils s'aiment dans les bras de l'autre, contre ses lèvres, dans son esprit.

Toi, tu n'es pas comme ça. Tu as un million de défauts, tu es pourrie jusqu'à l'os, mais ton amour est pur.

Cours d'histoire de 14h à 15h.