《 Barbershop 》 | namjin (fini)

Chapitre 1 : Seokjin

Lundi 19 Octobre, 06h30, à Gwacheon.

Comme tous les lundis matins, Seokjin se réveillait grognon et fatigué. Le week-end paraissait toujours beaucoup trop court à son goût.

Sa chambre était s'éclaircissait minute après minute grâce aux rayons de soleil encore cachés sous le brouillard matinal.

Seokjin avait du temps devant lui, il devait être au travail pour neuf heures mais étant très maniaque et soigné, il était très long à se préparer et par conséquent, très souvent en retard.

Il se dépêcha donc de se lever en expulsant les draps de l'autre côté du lit. Le froid attaqua son épiderme, effectivement, il avait pris l'habitude de dormir nu et malheureusement, il regrettait cette décision chaque matin.

Il enfila donc un peignoir et des pantoufles puis se dirigea vers la cuisine pour préparer des pancakes dont la pâte était déjà prête de la veille, après cela il partit se laver et mettre son uniforme de travail.

Lorsqu'il eût fini de se préparer, il commençait à faire le ménage dans tout son appartement comme tous les matins, tout en écoutant de la musique pour se motiver.

Quand il regarda l'heure, il était déjà huit heures trente-trois alors le grand brun abandonna ses activités pour se dépêcher de rejoindre son arrêt de bus pour aller jusqu'au barbershop où il travaillait, qui se trouvait à Séoul.

Il arrivait à son lieu de travail à neuf heure quinze, il était donc une nouvelle fois en retard, de quinze minutes cette fois-ci. Prêt à se faire réprimander pour la énième fois, il poussa la porte et la clochette retentit.

Ses supérieurs lui lancèrent un regard noir, excepté Seoham, son meilleur ami qui pouffa de rire silencieusement.

Il se mettait finalement à travailler. Malgré son manque de compétences, son sens de l'humour très développé -d'après la réaction de son "public"- lui permettait de sympathiser avec tous les clients, hommes, femmes, jeunes, vieux, même si les femmes n'étaient pas ses clientes car il ne faisait que tailler les barbes.

Son travail le rendait assez heureux grâce à l'apport social que cela lui apportait mais malheureusement il ne gagnait pas assez d'argent pour vivre aisément, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il ne pouvait pas se permettre de vivre à Séoul.

À la pause du midi qui durait seulement quarante-cinq minutes, il mangeait un ramen dans un 7-eleven avec son meilleur ami. Puis ils repartaient aussitôt travailler jusqu'à dix-neuf heures.

À la fin de son service, il disait au-revoir à tout le monde comme à son habitude, puis sortit du bâtiment.

L'air extérieur lui fit un grand bien malgré la pollution, la chaleur étouffante et les odeurs parfumées des produits du barbershop qui lui donnaient tous les jours une migraine.

Il fit alors un tour dans le quartier avec Seoham, puis celui-ci l'invita à manger ce qui remplissait Seokjin de bonheur. En effet son intérêt pour la nourriture était au-dessus de la norme, il appréciait la nourriture sous tous ses aspects, une raison de plus pour laquelle son petit salaire ne lui suffisait pas.

Il avait déjà songé à faire le ménage chez des gens pour combler ce vide mais ceci n'était toujours pas assez, il avait essayé de travailler dans des fast-foods, dans des supérettes, dans la rue en distribuant des flyers mais rien n'était jamais assez; peut-être avait-il également un côté matérialiste? Néanmoins une idée de profession qu'il devrait normalement ne pas avoir demeurait coincée dans sa tête, mais il préférait ne pas s'attarder dessus.

Il entra dans le restaurant avec son ami, prit place sur une table pour deux puis commanda de l'alcool ainsi que de la poitrine de porc. Il regardait aux alentours, désirant se rincer les yeux en vue de beaux garçons.

Oui Seokjin était gay, c'était d'ailleurs une chose qu'il n'aurait préféré ne jamais découvrir car dans ce pays, ceci lui apportait chaque jour de nouveaux malheurs. Malgré cela, il avait fait la rencontre de son meilleur ami -qui lui aussi était gay-, ils pensaient dans un premier temps sortir ensemble mais ils se s'étaient rapidement rendu compte qu'ils préféraient être amis malgré le fait qu'ils s'attiraient physiquement tous les deux.

Mais dans ce restaurant, il n'y avait que des personnes âgées ou des lycéennes, Seokjin décida donc d'aller sur son portable tout comme Seoham en attendant d'avoir leur commande.

Il visitait des sites de vêtements en ligne histoire de se faire rêver un peu, puis verrouilla son téléphone, énervé d'être pauvre.

Leur repas arriva puis ils commencèrent à manger et surtout à boire, les deux garçons adoraient l'alcool, enfin seulement la bière. Mais refusaient d'admettre qu'ils étaient alcooliques, ou du moins avaient des tendances à l'être.

Ils sortirent du restaurant les pommettes rougies par la liqueur qu'ils avaient ingurgité précédemment et se dirent à demain.

Seokjin se dirigea vers son arrêt de bus. Le dernier bus allait passer dans dix minutes, à vingt-et-une heure cinquante-six, il devait donc se dépêcher.

Une fois rentré chez lui, il ouvrait une nouvelle bière, apparemment toujours pas comblé par les trois bouteilles de Cass qu'il avait bu durant la soirée.

Il alluma sa télévision sur une chaîne aléatoire pour avoir un bruit de fond histoire de ne pas se sentir trop seul. Il but sa cannette d'un coup en quatre gorgées puis rota très fort, sans gêne car il était en compagnie de lui et seulement de lui-même.

Cette solitude commençait d'ailleurs à lui peser sur le cœur, mais il ne trouvait pas l'amour, bien-sûr à son âge, il avait déjà eu des relations sexuelles avec des hommes qui lui plaisaient physiquement mais mentalement il était très difficile, alors son moral allait assez mal pour lui qui était une personne romantique.

Il sortit de ses pensées, partit prendre une douche, se brosser les dents, mettre ses plusieurs crèmes -encore une chose pour laquelle il avait besoin de plus d'argent d'ailleurs, la cosmétique lui coûtait très cher-.

Puis il enleva son peignoir et se rua en direction de son lit, nu comme un vers, pour se coucher, exténué de la première journée de sa semaine, il était déjà vingt-trois heures passées et le grand garçon ne prit pas beaucoup de temps à s'endormir.