Inconnu

Chapitre 7

Sa respiration se coupa, elle tomba dans une spirale interminable, sa poitrine se releva soudain d'un bon et son cœur palpita. La jeune fille tremblait, son corps suait. Elle respira un grand coup, essayant de se calmer, elle regarda l'heure : il n'était que six heures du matin. Ses yeux se fermèrent et se rouvrirent progressivement. Sa respiration enfin calmée, l'air repassait dans ses poumons et la brise de l'endroit caressa ses bras nus.

Elle sentit quelque chose d'imposant sur ses jambes. Intriguée, elle souleva d'un geste la couverture qui la recouvrait et aperçut Austin, une main sur son ventre et ses deux jambes sur les siennes. Mélanie se calma avant même de paniquer pour ne pas faire une possible-crise-cardiaque avant l'heure. Elle sortit en douceur du lit, recroquevillée comme si elle était bien trop vieille pour se tenir droite. Elle regarda autour d'elle et s'aperçut qu'ils n'étaient que tous les deux. Où étaient les autres ? Un air fraie lui rappela soudain qu'elle était en sous-vêtement. En sous vêtement ? Mais qu'est-ce que tu fiches en sous-vêtement ! Ce qui à ce moment, la paniqua davantage. Mais non, tu n'as pas pu faire ce que tu crois avoir fait, j'espère ? Sa conscience s'agita dans tous les sens.

Elle enfila le seul jogging qui se trouvait dans la pièce, qui semblait être à Austin et un large t-shirt puis sortit de la chambre. Elle empoigna le manche de la porte d'à côté puis l'ouvrit. Le grincement l'a fit frissonner alors qu'elle vit Even sur un lit, puis Lisa sur un autre.

La seule fois où elle s'était retrouvée dans une telle situation était lorsqu'elle avait entre-aperçut ses parents en pleine action. En refermant la porte, elle remarqua soudain qu'elle tremblait et que ses doigts étaient croisés depuis un bon moment. Sûrement parce que tu espères au plus profond de toi que tu n'as rien fais avec Austin, ma cocote, et si c'était le cas, que personne ne soit au courant, surtout pas Lisa.

Parce que, Lisa avait beau être sa meilleure amie depuis bientôt deux ans, mais elle ne restait pas moins populaire et cruelle au fond qu'elle ne l'était avant, et c'est ce qui faisait peur à Mélanie. Lisa détestait la trahison, comme tout le monde d'ailleurs, mais sa haine n'était pas forcément comme tout le monde. La trahison était pour elle la pire des choses que le monde avait eut la cruauté de créer. Et Mélanie savait jusqu'où elle pouvait aller, et c'est de ça qu'elle avait peur.

Elle descendit doucement les escaliers en évitant les grincements du bois. Son corps était tout collant, elle ne se rappelait de rien. Les marches collaient, un liquide rougeâtre coulait sur les lattes. Le salon était devenu un réel désastre. Sur le sol, des restes de confettis, de guirlandes, de verres rouges en plastiques, des mégots étaient éparpillés. Mélanie s'assit sur la dernière marche de l'escalier. Puis, elle sentit à nouveau son fessier mouillé. Elle se releva en vitesse et remarqua par désarroi qu'elle venait de s'asseoir dans l'alcool gluant sur la marche. Désespérée, elle n'eut pas la force de se relever mais, soudain elle repensa à cette horrible chose qu'elle avait possiblement faite.

Une montée d'adrénaline -ou d'angoisse- l'a poussa à s'extirper des marches et à commencer à ramasser tous les gobelets rouges en les empilant trois par trois sur sa main, y jetant à l'intérieur les confettis et les mégots qu'elle trouvait sur son passage.

Une heure plus tard, cinq gros sacs remplis des exploits de cochonneries de la fête ornaient la porte d'entrée, le rée de chaussez était à présent débarrassé de tous les souvenirs de cette soirée, bien que Mélanie ne se souvienne d'absolument rien. Ne manquait plus que le sous-sol, et les escaliers. Mais en marchant vers le salon en essayant d'éviter les flaques gluantes sur le parquet, elle avança vers une porte de placard pour attraper quelques ustensiles. Elle l'ouvrit quand soudain quelques débris de souvenir retentirent. 

∞∞∞

– Tu n'aurais pas un peu bu toi ?

– Je ne bois pas.