I- Cauchemars ou Réalité ?

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Je suis sur le pas de la porte, et j'ai le ventre qui se tord d'appréhension. Je sais ce qui va se passer une fois que je l'ouvrirai et j'ai qu'une envie, partir en courant. Mais ce sera pire si je le fais, il s'en prendra à mes sœurs, et ça, je ne peux pas le concevoir. Je prends une grande une inspiration et tourne la poignée avant de la pousser.

Le hall d'entrée est noir, aucune lumière ne perce par les fenêtres puisque les rideaux sont fermés à longueur de journée. Je retire mes chaussures et ma veste que je suspends à un cintre dans le placard avant d'avancer en longeant le mur, évitant le moindre bruit. Il a encore bu je le vois en passant devant la cuisine, les bouteilles vides s'entassent sur l'îlot centrale, et les mégots de cigarettes débordent du cendrier. J'entends la télévision, et des grognements provenir du salon. Je dois atteindre l'escalier sans qu'il ne me voit ou ne m'entende. Une fois dans ma chambre, je serai sauf. Je sais que les deux premières marches grince, mais j'ai appris avec le temps à les éviter. Arrivé au premier palier, je l'entends se lever, pris de panique je suis paralysé. Il arrive vers moi et je sais exactement comment ça va se passer, et surtout se terminer. Je ferme les yeux priant pour qu'il ne me voit pas, il a beaucoup bu après tout, il doit surement être moins vigilant, non ? Eh bah non, quand il arrive à ma hauteur je sens sa main m'agripper les cheveux, et il me tire vers le bas de l'escalier. Mon souffle se fait cours alors que les battements de mon cœur s'accélèrent. Un premier coup de poing rencontre mon estomac, je me plie en deux sous la force de l'impact, et je me mets à tousser pour retrouver l'air qui m'a quitté, puis d'autres pleuvent sur mon visage et mon corps, alternant entre les coups de poings et les coups de pieds. Je ne peux pas riposter, la douleur des dernières fois se réveillant, je ne peux que me cacher le visage dans les derniers instants, le sang coulant déjà de celui-ci, en même temps que quelques larmes. Il me hurle dessus, j'ai le droit à des "Putain de pédale", "Va crever", "Tu n'es qu'un monstre !"... Il lève alors le poing pour m'assener le coup de grâce, je ferme les yeux et...

C'est le trou noir... Je ne vois plus rien...

Je sursaute, pris par les sueurs froides, j'ouvre doucement les yeux m'assurant que tout ceci n'était pas réel... Mes draps sont trempé, et mon cœur bat tellement vite que je crois qu'il va exploser dans quelques secondes... Je me calme petit à petit et je me concentre sur le tempo de mon horloge murale pour calmer mon rythme cardiaque. Ce n'était qu'un cauchemar, ce n'est pas vrai. Ça ne l'est plus. Une fois calmé, je sors de mon lit pour aller prendre une douche, je me sens sale. Je sais que le sommeil ne reviendra pas, alors suite à ma douche je vais me faire un thé avec quelques tartines. Il n'est que 7h00 quand je suis prêt. Mes premiers rendez-vous ne sont que dans trois heures. Je me pose dans mon canapé et allume la télévision. Des vibrations attirent mon attention, je regarde sur ma table basse et vois que mon écran de téléphone s'allume. J'ai quelques notifications sur les réseaux sociaux mais j'irai voir ceux-ci plus tard. C'est un message qui m'interpelle et qui retient toute mon attention.

Inconnu :

" Rendez-vous ce soir à l'angle de Saint-Denis et de Christophe Colomb. 20h00 précise, seul, ne soit pas en retard. "

Qui est ce que ça peut être ? Mes clients ne connaissent pas mon numéro personnel, et les autres membres du gang sont déjà répertoriés dessus. Oui, j'ai rejoint les S.G.S. (*) en même temps que Zayn, il y a déjà quelques années. Mes débuts ont été éprouvant, ayant une gueule d'ange et des bras aussi épais que des cures dents, les autres membres du gang me faisaient vivre la misère... J'étais ravis ! Après mon père voici que c'était des gens que je considérais comme ma famille qui me battaient. Aujourd'hui j'ai gagné leur confiance et leur respect, je leur ai prouvé que je savais me défendre. Je me le suis prouvé à moi-même, j'ai commencé le sport alternant entre la vente et ce dernier, j'ai donc pris en masse et pour casser cet effet de gueule d'ange je me suis fait quelques tatouages... Bon maintenant je suis une gueule d'ange Bad boy, je crois d'ailleurs que je fais un peu plus peur qu'avant car les plus petits changes de trottoir quand ils me voient.

Butterfly Effect || Tome 1 || LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant