Butterfly Effect || Tome 1 || Larry

IV- Sadisme à l'État Pur

Zayn, qui se tient derrière la caméra, relève les yeux du petit écran intégré à l’appareil pour les poser sur moi. Il me fait un faible sourire en voyant que je me dirige vers lui.

– C’était super ce que tu as fait tout à l’heure, me dit-il avec un clin d’œil.

– Je n’ai même pas réfléchi, j’ai couru, rigolais-je. Mais ne me demande pas de faire du sport de la semaine ! Quoique non, du mois tiens ! On rit tous les deux sous le regard interrogateur de Liam qui n’as pas entendus la conversation contrairement à nos rires qui ont remplis la salle.

– Tu étais où ? Me demande le basané.

– Rendez-vous avec un gars, rien de très intéressant. Vous en êtes où ?

– Nulle part pour l’instant. On a commencé juste après que tu sois parti, mais je trouve que Liam est trop doux avec lui, du coup il ne fait que hurler pour le moment et ne crache pas le morceau.

– J’essaierai ma manière après, t’inquiètes pas. Tu as appelé Chris pour l’avertir ?

– Ouais, j’ai déjà essayé, mais son téléphone est fermé. Il est à un entretien pour un gros contrat donc on verra ça plus tard, me confirme mon meilleur ami sous l’œil attentif de Liam.

Je retourne vers les canapés où Niall, Luc et deux autres gars dorment. Luc a sa tête sur l’épaule de Niall, je les trouve trop chou tous les deux. Je prends une photo souvenir avant de rire doucement tout seul. Les yeux de Sébastien eux sont bien ouverts et il paraît terrifié. Il faut dire que c’est la première fois qu’il voit une torture. J’avoue que même à moi ça me fait un petit quelque chose. Ce n’est pas ma première, mais j’ai comme du regret… Ouais, c’est ça, du regret. Voir quelqu’un en train de souffrir fait mal, jusqu’à ce que je me rappelles du pourquoi il est là à endurer tout ça. Je me pose aux côtés du jeune et beau garçon, qui me regarde avec une lueur étrange dans les yeux, et même si ce n’est pas dans mes habitudes, je le prends dans mes bras et essaye de le réconforter. S’il veut survivre dans ce monde, il va falloir qu’il s’y habitue. Même si son gang ne trempe pas dans les mêmes affaires que nous, je suppose qu’ils ont cette étape ou un dérivé à faire dans leur initiation. On pourrait croire que c’est facile et pas très grave, c’est ce que j’ai pensé quand on m’en a parlé, mais j’avais tort.

J’aurais dû me méfier de l’eau qui dort comme on dit. J’en ai légèrement bavé, entre les coups et le meurtre que j’ai dû commettre. Il m’a fallu autant de force physique que mentale pour y arriver. Je plains le pauvre petit Sébastien si les T.O.T.R. ont les mêmes pratiques que nous… Mais je ne crois pas vu la façon dont Liam tente de soutirer des infos à notre prisonnier…

Je fais un bisou sur la joue du châtain clair qui me sourit avant de faire tomber sa tête sur ma clavicule à la suite de notre conversation. J’ai entouré mes bras autour de ses hanches alors que lui a la moitié de son dos sur mon torse. J’attends qu’il s’endorme, puis suite au regard que me lance Zayn, je comprends que c’est à moi de jouer. Je me lève alors doucement, évitant de réveiller le jeune homme posé contre moi et le cale en l’allongeant sur la moitié non occupée du canapé.

Je me poste devant Liam, et remarque sur son visage qu’il en a marre de ne pas avoir de réponses. Je me doute que torturer un homme en qui on avait confiance peut être dur, déjà que la torture en elle-même n’est pas simple. Je ne connaissais pas Karl, enfin pas comme Zayn ou Liam. J’ai dû lui parler en tout et pour tout dix fois ces sept dernières années. Il sera donc plus facile pour moi de lui faire mal. Liam est en train de taser Karl qui ne fait que rire. Il peut être bizarre quand même. Et malgré cette pensée un fin sourire se dessine sur mon visage. Il y a deux raisons à cela. La première, parce que c’est vrai que taser n’est pas la pire torture, et la seconde, c’est que ce pauvre homme ne sait pas ce qui l’attend. Parce que je ne fais pas comme on nous “l’apprend”, j’y vais plus fort, plus efficacement. À mon entrée, c’était Christopher qui nous expliquait les règles à suivre et notamment le déroulement d’une torture en bonne éduforme. Il n’y allait déjà pas avec le dos de la cuillère, mais quand ce fut à mon tour de montrer ce que j’avais retenu du “cours”, je crois en avoir choqué plus d’un. C’est d’ailleurs peu de temps après que mon bizutage c’est arrêté. J’étais très fier de moi à l’époque, montrer que malgré mon peu de muscle et ma jolie gueule d’enfant j’étais capable de faire cracher le morceau à un gars en l’espace de quinze minutes alors que les autres arrivaient à bout de l’exercice après presque une heure, ça en était complètement jouissif. C’est vrai quoi ! J’étais fort au moins dans un domaine.
Je prends la place du châtain lorsqu’il pose l’outil sur la table. Il se dirige alors derrière la caméra aux côtés de Zayn qui lui dit doucement quelque chose à l'oreille. Je ne pense pas qu’il voulait que ce soit entendu, mais j’ai l’ouïe fine. " Regarde les pros faire maintenant ".