Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)

Chapitre 19 : Peter

Dans mes bras, Will s'effondre. J'échange un regard avec Lucas. Que lui arrive t-il ? Il me fait un signe discret disant qu'il éteint le contact de sa voiture.

- Ca va aller. Quoi qu'il arrive, ça va bien se passer.

C'est ce que j'aimerais lui dire. Si seulement je n'étais pas sourd. Si seulement il n'était pas muet.

Je ne l'ai jamais vu comme ça. Certes, il a déjà craquer une fois, mais ce n'était pas aussi fort. Et puis je ne le connais que depuis quelques semaines.

Son corps se presse contre moi. Je sens mon coeur s'accélérer, sans vraiment savoir pourquoi.

J'ai l'impression d'être un adulte, et lui d'être l'enfant. Il est fragile, et j'essaie de le protéger.

- Allez viens, je signe.

J'attrape sa main et l'entraîne vers la voiture. Je ne sens pas l'électricité qui me traverse tant je suis concentré sur Will.

Le trajet est silencieux et l'ambiance tendu. Lucas finit par mettre Lenny Kravitz. Je n'écoute les vibrements que d'une oreille distraite et jette un coup d'œil dans le rétroviseur pour voir Will, les yeux dans le vague. Au moins, il ne pleure plus.

OoO

Le lendemain, Will ne nous a toujours pas dit ce qui s'est passé. Lucas insiste, mais moi je ne dis rien. Il racontera quand il sera prêt.

Le réfectoire est presque rempli. Lucas et Will parlent de Lenny Kravitz.

- Je te passerai le CD. Il faut absolument que tu écoutes Are you gonna go my way !

- Je préfère Fly away, je réplique.

- Ouai, elle est bien aussi.

J'aperçois le groupe avant qu'il n'arrive.

- C'est vrai que t'as pleuré comme une chiotte quand t'es arrivé ? lance Simon.

- Ne commencez pas ! réplique Lucas.

- C'est pas à toi qu'on parle, marmonne Mark.

- Par contre c'est à toi que je vais casser la gueule si tu continues, menace Will.

- Wouah on a peur ! Attention le muet veut nous attaquer ! A quatre contre un !

- Oh, il sera pas seul, j'affirme.

Lucas a fait de la boxe il y a quelques années, il ne vaut mieux pas qu'ils s'y risquent.

- Pfff, regardez ce que vous êtes devenus. Des pauvres types. 

Ces mots sont tellement insignifiants que ça me fait rire. Ils finissent par s'éloigner après avoir lancer quelques insultes sans intérêt.