Chapitre 17- Peter

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J'ai reçu un nouveau message. Je m'attends à ce que ce soit Will, mais je crains que ce ne soit ma mère. Et en effet, c'est elle.

Je l'efface sans même regarder de quoi il s'agit. Je refuse de la revoir, et tout ce qui a un rapport avec elle.

Elle m'appelle deux fois en littérature et une nouvelle fois durant le déjeuné. 

- Ca doit être important, me lance Will.

Je hausse les épaules et évite le regard insistant de Lucas.

Il sonne une nouvelle fois pendant le cours d'après. A bout de nerfs, je coupe le vibreur.

Le soir, quand je le regarde, je m'aperçois qu'elle m'a appelé quatre nouvelles fois.

- Tu devrais lui envoyer un message.

- Hors de question, je réponds à Lucas.

Nous sommes que tous les deux. Will est allé terminer ses devoirs à la bibliothèque.

- Il serait temps que tu ailles chez le coiffeur.

Je hausse les épaules. C'est vrai qu'ils commencent sérieusement à devenir long. 

- Sérieusement. Parle lui. Peut-être... Peut-être qu'elle a vraiment changé, hésite Lucas.

Je sais qu'il a peur que je m'énerve.

- Elle en clairement rien à foutre de moi. La preuve, elle a oublié que je suis sourd.

Il pousse un soupir. Je contemple mon portable, ou plus précisément les huit appels.

Je vois vraiment pas comment elle pourrait changer. Je relève la tête.

- Allons boire, je lance soudain.

Depuis l'arrivée de Will dans le duo, nous n'avons pas bu. Ca me manque, ce liquide chaud qui me réchauffe, qui me fait oublier.

- Je reste avec Will.

Ses paroles me font l'effet d'une douche froide.

- Hein ?

- Je reste avec Will. Fais comme tu veux. On lui avait dit qu'on l'attendrait dehors, alors c'est ce que je vais faire. Mais va s'y, toi.

- Tu m'abandonnes ?

- Non, bien sûr que non. C'est juste que je n'ai pas envie de boire. Pas ce soir.

Il finit par rentrer. Il rejoint Will. Et je ressens une boule dans le ventre et dans la gorge que je n'arrive pas à expliquer.

Je vais donc en boîte, seul. Je bois un verre, seul. Un deuxième. Je bois pour oublier. Les appels. Un troisième verre. La peur de l'abandon. Un quatrième. Le coup que vient de me faire Lucas.

Finalement, je commence à me détendre, et j'accueille la brume qui envahit mon cerveau comme un ami.

Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant